Dans son texte, Écoles
sous surveillance à la CSDM, Pascale Breton nous apprend que des dizaines
d’écoles sont potentiellement des milieux malsains pour la santé des élèves et
du personnel. L’air ambiant serait pollué par des moisissures.
Ce problème découle du fait que l’entretien du parc
immobilier scolaire souffre de négligence depuis des décennies. Les toits
vétustes et les fissures non réparées sont la cause d’infiltrations d’eau
lesquelles favorisent la prolifération de moisissures néfastes pour la santé.
Mais comment peut-on expliquer que des milliers de
fonctionnaires, grassement payés pour veiller à la bonne gestion du parc
immobilier scolaire, aient laissé la situation se détériorer à ce point?
C’est la conséquence naturelle d’un monopole d’État. Le
système d’éducation est un monopole hautement centralisé où personne n’est
imputable. Les politiciens rejettent le blâme sur les fonctionnaires, les
accusant de mal gérer les fonds publics qui leur sont dévolus. Les
fonctionnaires prétendent que le gouvernement ne leur alloue pas un budget
suffisant pour satisfaire à toutes les exigences qui leur sont imposées par le
ministère. Dans un tel environnement, il est évident que ce qui ne paraît pas,
l’entretien des bâtiments, sera sacrifié jusqu’à la prochaine catastrophe.
Les crises, comme celle des écoles contaminées de la CSDM,
naissent, font les grands titres des médias pendant quelques semaines,
provoquent les professions de foi des politiciens, puis disparaissent des
radars et tout redevient normal en attendant la prochaine crise.
Il n’y a pas de solution magique à ce problème. Il faut
allouer les budgets aux écoles en utilisant des critères objectifs tels que le
nombre d’élèves et tenir les directeurs et les conseils d’établissement
responsables des résultats. Le moyen le plus simple et efficace d’atteindre cet
objectif est la privatisation. Bien sûr, certaines écoles privées seraient mal
gérées, mais le problème ne serait jamais aussi répandu que dans un monopole
étatique.
Au Québec « privatisation » est un mot tabou. Il
faudra donc, pour le moment et peut-être pour très longtemps encore, se
contenter de minimesures comme l’élimination des commissions scolaires. Tel que
démontré par le fiasco du boycottage étudiant, aussi longtemps que les grandes
centrales syndicales géreront le Québec, il ne sera pas possible de remettre en
question le modèle québécois.
Les vraies réformes devront attendre. J’en veux pour preuve
le chaos généré par quelques centaines de casseurs qui, sous le prétexte du
dégel des droits de scolarité, ont mis les autorités à genoux. Dans le contexte
actuel, le politicien qui oserait préconiser la moindre réforme du modèle
québécois serait immédiatement accusé d’irresponsable.
Seule la contrainte des marchés financiers nous obligera à revenir
sur terre et à réapprendre à vivre selon nos moyens.
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