Le Québec est le champion toute catégorie des programmes de
subventions aux entreprises. À
993 $ par habitant, le bien-être social des entreprises québécoises est
presque le double de la moyenne canadienne (540$).
Les politiciens défendent le modèle québécois sous prétexte que
dans un marché mondialisé, le Québec doit être compétitif pour attirer et
retenir les entreprises qui sont de plus en plus mobiles. Cet argument est
évidemment faux, car si cela était vrai, il suffirait de matcher la moyenne
canadienne pour que le Québec tire son épingle du jeu. Malheureusement, ce faux
raisonnement nous enferme dans un cercle vicieux d’où on ne peut plus
s’extirper.
Le programme de subventions à l’industrie du jeu vidéo est un exemple probant de
cette réalité. En 1997, le Québec a attiré Ubisoft, une entreprise française, à
Montréal en lui offrant des subventions à la R & D et en remboursant 37,5 %
du salaire des employés. Le résultat : en 2011, le Québec a versé
30 000 $ par employé dans le domaine du multimédia, soit 117 M$.
Suite à l’émigration d’Ubisoft, les Français n’ont eu d’autre choix que
de créer un programme de subventions similaire, bien que moins généreux, pour
éviter d’autres délocalisations d’entreprises.
En 2007, Eidos, un fleuron de l’industrie anglaise du multimédia, a
aussi émigré à Montréal. Encore une fois, pour enrayer ce phénomène, le
gouvernement britannique instaurera bientôt son propre programme de
subventions.
Le cercle vicieux est enclenché : d’abord le Québec, suivi de la
France, suivi de l’Angleterre et au fil des ans d’autres suivront. Dans ces circonstances, aucun politicien à
Québec n’osera terminer ce programme d’aide à l’industrie du multimédia et
prendre le risque que ces entreprises retournent dans leur pays d’origine.
Donc, ce programme qui devait pourtant être temporaire est devenu permanent. Au
fil des ans des centaines de millions, voire des milliards, seront transférés
des contribuables, égorgés par les impôts et taxes, aux entreprises.
Ce fiasco aurait pu être facilement évité si au lieu d’un
programme d’aide, le gouvernement avait utilisé le même argent pour créer un
environnement économique et social attrayant : système d’éducation et de
santé de qualité, infrastructures efficaces et modernes, régimes réglementaire
et fiscal simplifiés, etc. Ce scénario aurait créé un cercle vertueux ou le
talent attire le talent et l’argent attire l’argent. Cet effet d’entraînement aurait
généré une plus forte croissance économique ce qui en retour aurait permis
d’améliorer l’environnement social et économique et ainsi de suite. En prime,
la population aurait bénéficié de services de plus grande qualité et d’un
meilleur niveau de vie.
Le Québec n’est pas condamné au rôle de cancre des économies
nord-américaines, il suffirait d’adopter les bonnes politiques publiques.
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