Il déplore le fait qu’en accordant toujours plus de droits et de libertés aux individus ceux-ci en sont arrivés à évacuer toutes notions de devoir. Il conclut :
On constate enfin que le sens du devoir s'inscrit dans la durée et la médiation culturelle, plutôt que dans l'«immédiateté» qui caractérise aujourd'hui notre rapport au monde. Il exige le sacrifice d'une part des libertés individuelles à la pérennité du collectif: la famille, la culture, l'État. Tout ceci se situe évidemment bien au-delà de ce qu'une société marchande et fragmentée, fondée sur le désir sans limites et la gratification spontanée, valorise.Je suis d’accord avec lui en ce qui concerne la déresponsabilisation des individus. Toutefois, il est faux de prétendre que celle-ci découle d’une trop grande liberté. C’est tout le contraire.
Le remplacement graduel au cours des quarante dernières années du sens du devoir et des responsabilités par les droits et les libertés s'est accompagné d'une perte de sens, d'unité et de maturité au Québec dont la conséquence à terme ne peut être que la fracture sociale et le relativisme culturel.
Le sens du devoir chez l’individu se manifeste d’abord envers lui-même. Un individu déresponsabilisé envers sa santé, son endettement, sa famille, etc. sera d’autant plus déresponsabilisé envers les autres membres de la société.
Hors, l’État providence a pour conséquence de déresponsabiliser les individus et de leur faire croire qu’ils ont des droits, mais pas ou peu de devoirs. La société québécoise récolte donc ce que les interventionnistes « gauchisants » sèment depuis des décennies.
Le sens du devoir ne peut pas être légiféré. Par contre, dans une société où il existe une adéquation entre choix et conséquences, les individus assimilent rapidement les avantages d’un comportement responsable. Donc, pour redonner le sens du devoir aux Québécois, il faut commencer par les responsabiliser envers eux-mêmes : fini la gratuité tous azimuts et retour au principe « utilisateur-payeur ».
Bien entendu, en contrepartie nous devons leur fournir les moyens de subvenir à leurs besoins. Puisque l’emploi est le seul moyen de combattre efficacement la pauvreté, il suffit de créer un environnement économique efficace et propice aux investissements. La recette est connue depuis belle lurette.
Alexis Cossette-Trudel pose le bon diagnostic : la déresponsabilisation des individus, mais ère dangereusement en préconisant de limiter les libertés individuelles pour assurer la pérennité du collectif. Il commet la même erreur que tous les interventionnistes de gauche et propose des moyens d’intervention qui vont à l’encontre des buts recherchés.
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