André Dorais
Le rapport final de la Commission Bouchard-Taylor, sur les accommodements raisonnables envers les groupes minoritaires, suggère au gouvernement d’imposer davantage les contribuables pour financer une panoplie d’organismes qui les sensibiliseraient à la tolérance et à la diversité. On suggère également de mettre sur pied un Office d’harmonisation interculturelle, un «Fonds d’histoires de vie des immigrants», une instance leur permettant de formuler des plaintes contre les ordres professionnels, des mesures ici, des déclarations là et, bien sûr, d’autres comités de discussion.
Pratiquement chacune des 37 recommandations de ce rapport exige des coûts additionnels pour les contribuables. Non seulement on ne s'en préoccupe pas, mais de par les organismes qu’on suggère de financer, ou financer davantage (Commission des droits de la personne, Conseil des relations interculturelles, Fondation de la tolérance, Institut du Nouveau Monde, Vision Diversité, etc.), on sous-entend que les québécois de souche sont des rustres intolérants qui détestent ceux qui ne leur ressemblent pas et, par conséquent, qu’il leur revient de payer la note pour corriger la donne.
Les commissaires semblent croire qu’un organisme à but non lucratif ne peut être que vertueux et cela d’autant plus s’il porte un nom évocateur. Faut-il rappeler que ces organismes vivent en grande partie, si ce n’est en totalité, à même l’argent des contribuables? Faut-il rappeler que le nom qu’ils portent n’est ni un gage d’efficacité, ni de justice? Le gouvernement a-t-il vraiment besoin de soutirer plus d’argent aux contribuables afin que ces organismes puissent leur donner des leçons de morale?
Ces recommandations, si elles sont suivies par le gouvernement, non seulement vont coûter cher aux contribuables, mais elles risquent d’attiser la division sociale tout en passant à côté de l’essentiel, soit de favoriser l’emploi et l’intégration. C’est l’inévitable résultat de s’en remettre à l’État pour rendre service. En effet, le véritable problème ne provient ni des minorités, ni de la majorité, mais de la mainmise de l’État sur des services qui devraient être laissés au secteur privé. Il ne suffit pas de qualifier sa discrimination et ses subventions de positives ou de collaborer avec des organismes aux noms évocateurs pour accroître la coopération sociale. Un individu qui vole A pour donner à B aide celui-ci, mais n’augmente pas la coopération sociale pour autant. Cette règle élémentaire s’applique autant aux individus qu’aux gouvernements. Il est dommage de constater, encore une fois, qu’on semble incapable de tirer cette conclusion.
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