André Dorais
Déçu de ne pas avoir obtenu le contrat des uniformes des employés de la Société des alcools du Québec, un entrepreneur de Drummondville joue la carte nationaliste et environnementale. Il fait appel à la nouvelle politique gouvernementale selon laquelle il ne serait pas «écoresponsable» de produire ailleurs ce qui peut l’être tout près, localement, par des gens d’ici. Il s’agit de protectionnisme drapé du vert écologique et d’éthique douteuse.
On ne peut pas blâmer l’entrepreneur de jouer cette carte puisque c’est l’État qui l’a mise en place. La carte est un joker, mais elle n’est pas drôle! Les ministères du gouvernement et les organismes publics doivent intégrer les notions de «développement durable» dans leurs politiques d’achat, peu importe les coûts qui en résultent. Or, la SAQ a choisi un compétiteur «étranger» et «éloigné» sur la base des coûts et de la qualité.
Dans la perspective gouvernementale, tant que les coffres de l’État sont pleins, que les contribuables soient appauvris n’a pas d’importance. Faut-il rappeler que l’État n’est rien sans les contribuables? Comment favoriser le «développement» en leur soutirant plus d’argent? Ce n’est pas parce que le gouvernement paie les uniformes qu’il n’a pas à se soucier des coûts. Il n’y a pas que l’État qui est capable de «développer» ou d’investir, les contribuables le sont aussi et d’autant plus lorsqu’on leur laisse leur argent. À trop dilapider les ressources, on risque de ne plus rien trouver de «durable».
Certes, il y a bien une préoccupation légitime d’acheter ou non d’un individu en particulier (d’une entreprise ou d’un pays) qui ne prend pas soin de son environnement comme on le souhaiterait, mais celle-ci devrait plutôt relever d’une décision individuelle. Le problème ici, c’est que le gouvernement prétend se soucier de questions morales en soutirant toujours plus de fric aux contribuables. Pour régler ses souffrances le remède est assez simple : qu’il cesse d’en être l’instigateur.
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