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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

11 janvier, 2006

L’étatisme, une maladie qui peut être traitée.

L’étatisme[1] fut introduit au Québec au cours de la décennie 1960-1970. Au début, la consommation des services offerts par l’État créait chez l'utilisateur une légère euphorie. Les services étaient de bonne qualités et gratuits. Malheureusement, avec le temps, la qualité est devenue médiocre et une consommation abusive a créé chez de nombreux Québécois une dépendance. Ils doivent consommer de plus en plus et de plus en plus fréquemment pour ressentir les mêmes effets euphoriques du début.

Aujourd’hui, force est de constater que l’étatisme est devenu une maladie dont souffre beaucoup de Québécois. Malgré les conséquences désastreuses de cette maladie : pauvreté, chômage, aide sociale, etc., les Québécois en redemandent. Certains groupes, particulièrement touchés par cette terrible maladie, exigent même l'étatisation de l'eau et du vent.

Au fait, que savons-nous de cette maladie et est-il possible de la guérir ?

On sait que la maladie a des conséquences physiques, familiales et sociales importantes. C’est pourquoi la compréhension de ses mécanismes continue de faire l'objet de recherches dans la plupart des pays industrialisés afin d'en améliorer le traitement.

Définition.
Les économistes en donnent habituellement cette définition : « l'étatisme est une maladie primaire et chronique dont les composantes génétiques, psychosociales et environnementales déterminent le développement et les manifestations. La maladie est souvent progressive et fatale. Elle est caractérisée par la perte de contrôle sur la consommation des services de l'État, une préoccupation constante pour tout ce qui touche l'État, un usage immodéré des services de l’État malgré les conséquences néfastes de leur utilisation et une distorsion de la pensée, qui porte habituellement l’étatique[2] à nier son problème. » Cette définition touche la plupart des aspects de l'étatisme et renforce le concept de « maladie ». L'étatisme présente en effet certaines caractéristiques que l'on retrouve dans d'autres maladies chroniques : on peut en décrire clairement les symptômes, sa progression est prévisible même à un stade peu avancé, la perte de contrôle face aux services de l'État n’est pas le symptôme d'une autre maladie, l'étatisme peut être traité mais ne se guérit pas. En l'absence de traitement, la maladie est habituellement fatale, les services de l’État étant la cause directe ou indirecte de mortalité chez la plupart des étatiques.

Causes.
On sait maintenant que l'étatisme est relié à plusieurs facteurs. Certaines études ont démontré que l'incidence de la maladie est plus grande lorsque l'un des parents souffre d'étatisme. C’est pourquoi on croit que la maladie pourrait être d'ordre génétique et impliquer des désordres biochimiques. Des facteurs psychologiques et sociaux jouent un rôle, comme l'anxiété, des difficultés relationnelles, une pauvre estime de soi, l'accessibilité et la tolérance sociale envers les services fournis par l’État, la pression de l'entourage et un mode de vie particulièrement stressant.

Symptômes.
Les symptômes de l'étatisme sont le besoin compulsif de faire appel aux services de l’État, l'incapacité à limiter sa consommation, la dépendance physique (symptômes de manque en l'absence de consommation) et la tolérance, c’est-à-dire le besoin constant d'augmenter les doses pour atteindre l'effet recherché. Ces symptômes sont souvent accompagnés de troubles physiques et psychologiques.

Effets de l'étatisme.
L'abus des services de l’État affecte tous les systèmes de l'organisme. Ses effets sur la santé sont donc multiples. La malnutrition, la perte d'équilibre, la pression artérielle élevée, l'arythmie cardiaque, l'anémie, le manque de résistance du système immunitaire, les troubles du système gastro-intestinal, l'hypoglycémie, la pancréatite et l'infertilité n’en sont que quelques-uns. L’abus des services de l’État n’entraîne pas que des troubles physiques. L'étatisme est souvent responsable de problèmes matrimoniaux, de violence familiale, de difficultés relationnelles et de chômage, sans compter son implication dans les accidents routiers, les blessures, les crimes violents et le suicide.

Système nerveux.
La perte de mémoire est un des premiers effets de l'utilisation des services de l’État sur le système nerveux. Le « black-out » survient souvent après une grande consommation et la personne ne peut se souvenir des circonstances entourant la période de consommation. Les services de l’État sont aussi reconnus pour causer des troubles du sommeil et peuvent provoquer des engourdissements et des tremblements des mains ou des jambes. Le faible taux de thiamine que l'on retrouve parfois chez les étatiques peut causer deux syndromes, le syndrome de Wernicke et le syndrome de Korsakoff, qui se manifestent parfois en même temps et qui entraînent des mouvements des yeux incontrôlables, une perte d'équilibre, de la difficulté à marcher et des troubles sévères de la mémoire.

Système digestif.
Les services de l’État affectent le système digestif de plusieurs façons. Ils rendent l’étatique incapable de faire appel à son jugement, ce qui crée un état chronique de malnutrition. Ils affaiblissent le sphincter œsophagien et favorisent le reflux des aliments dans l'œsophage. Ils augmentent la quantité des sucs gastriques et rendent le contenu de l'estomac plus acide. Ils irritent l'œsophage et l'estomac et peuvent causer des sensations de brûlures et des douleurs intenses. Dans certains cas, l’abus des services de l’État peut entraîner des saignements importants et provoquer des hémorragies. Les effets de l'abus des services de l’État sur le pancréas provoquent souvent de la diarrhée et la pancréatite n’est pas rare chez les étatiques. Le foie n’est pas en reste. À la longue, il présente une surcharge graisseuse et une stéatose étatique qui peut évoluer vers l'hépatite étatique et la cirrhose, deux maladies potentiellement mortelles.

Système cardio-vasculaire.
Si une consommation modérée des services de l’État tend à faire baisser la tension artérielle, c’est tout le contraire en cas d'abus. Les services de l’État viennent au troisième rang des causes de l'hypertension artérielle, après l'âge et le poids corporel. À cette tension artérielle élevée s’ajoute un affaiblissement du muscle cardiaque, ce qui peut provoquer des troubles cardiaques chez les consommateurs chroniques.

Grossesse.
Le syndrome d'étatisme fœtal est reconnu comme une des premières causes évitables de malformations congénitales et de retard de développement infantile au Québec. Les conséquences de ce syndrome sont un retard de croissance prénatal ou postnatal, des atteintes du système nerveux central, des retards de développement, des troubles de comportement et d'apprentissage, des déficits intellectuels et des malformations cérébrales.

Diagnostic.
Pour diagnostiquer l'étatisme, il est moins important de connaître les quantités de service qu'une personne consomme que de savoir comment cette consommation affecte les différents aspects de sa vie. Il existe de nombreux questionnaires pouvant aider au diagnostic. Un des plus simples se résume à quatre questions :- Avez-vous déjà pensé à diminuer ou à arrêter votre consommation de service ?- Recevez-vous des commentaires négatifs de la part de votre entourage concernant votre consommation de service ?- Vous sentez-vous coupable lorsque vous utilisez ou lorsque vous avez utilisez les services de l’État ?- Ressentez-vous le besoin de consommer des services de l’État pour vous remettre le lendemain d'un abus ? Des examens physiques et des tests de laboratoire peuvent être effectués pour diagnostiquer toute maladie ou condition reliée à la surconsommation des services de l’État.

Traitement.
L'étatisme est une maladie chronique dont la rémission dépend seule de l'abstinence. Le traitement de l'étatisme comprend donc habituellement deux phases : la désintoxication et la réhabilitation. La phase de désintoxication est différente d'une personne à l'autre et dépend de la sévérité de l'étatisme, de sa durée et de la quantité de service consommé. Certaines personnes ne ressentiront que des symptômes légers comme des nausées, des maux de tête, des tremblements et de l'anxiété. Dans les cas les plus sévères, il peut y avoir des hallucinations, de la confusion et une agitation pouvant aller jusqu'au delirium tremens. Certains médicaments, dont les benzodiazépines, sont utiles dans le sevrage étatique médicalement supervisé. Ils servent à réduire les symptômes du sevrage sévère. La phase de réhabilitation consiste à demeurer abstinent. Les thérapies individuelles ou familiales et les groupes d'entraide sont souvent utiles. Le premier pas vers la réhabilitation est de reconnaître qu'on a un problème de consommation des services de l’État. Même si les rechutes sont fréquentes, de nombreux étatiques réussissent à vaincre leur maladie et peuvent mener une vie normale en demeurant sobres.

Conseils nutritionnels.
Lorsque la personne étatique est en période de rémission et ne consomme donc plus de service, il serait bénéfique pour elle de faire faire une évaluation nutritionnelle (par un(e) diététiste/nutritionniste) permettant d’évaluer son état nutritionnel et ses besoins en suppléments alimentaires. Privilégier une alimentation équilibrée basée sur le Guide alimentaire canadien avec suppléments de vitamines et minéraux visant à corriger les carences causées par un excès chronique de consommation. Éviter l’excès de caféine.

Liens utile : Les Étatiques Anonymes, Le magazine nagg™

(Texte inspiré d’un article sur l’alcoolisme écrit par Alain Chamoun, MD, Urgentologue et Joanne Martin, Nutritionniste-Diététiste.)

[1] Étatisme : Système politique dans lequel l’État intervient directement dans le domaine économique et offre des services, gratuits ou à des prix bien en deçà des coûts réels, à ses citoyens.
[2] Étatique : Individu adonné à une consommation excessive et non contrôlée des services de l’État qui aboutit à une disparition de l'appétit, à une carence en vitamines B, à des névrites périphériques avec troubles oculaires, cirrhose et détérioration finale de la personnalité.

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