par Aymeric Belaud
Collaborateur de l’IREF pendant quelques années, Ferghane
Azihari sort son premier ouvrage, Les écologistes contre la modernité.
Sous-titré Le procès de Prométhée, ce livre dénonce, par l’histoire
économique et les faits, les supercheries de l’écologie décroissante.
Ferghane Azihari rappelle tout d’abord les progrès
scientifiques et technologiques opérés par l’Occident depuis des siècles. Il
opère un parallèle éclairant entre la pensée écologiste actuelle et
l’exaltation rousseauiste du bon sauvage. Tout comme pour Jean-Jacques
Rousseau, les écologistes anticapitalistes estiment que le péché originel de
l’Homme vient de la propriété et de son passage de l’état de nature à l’état
civil.
Il rappelle que nos sociétés industrialisées sont non
seulement moins polluantes qu’avant la Révolution industrielle, mais aussi
beaucoup plus écologiques que les pays pauvres encore peu industrialisés. Le
progrès est en réalité la seule arme pour prémunir l’humain des catastrophes
naturelles et des changements dus au dérèglement climatique. La
surpopulation et la surconsommation ne sont pas des problèmes, mais au
contraire la solution : autant de personnes sur Terre, c’est autant de
possibles inventeurs et chercheurs qui amélioreront la condition humaine.
Mais les faits n’intéressent que peu les écologistes
radicaux, nouveaux religieux réactionnaires qui vouent un culte à Gaïa et à la
nature qui se porteraient mieux sans l’action humaine. A l’inverse, Ferghane
Azihari démontre que c’est la propriété privée qui permet de mieux protéger
l’écosystème, les ressources naturelles et la faune sauvage.
Il dénonce aussi cette hypocrisie de l’écologie actuelle,
promue par des citadins de grandes villes, comme le démontre les résultats des
élections municipales 2020. En effet, « il est plus facile d’adhérer à des
croyances défectueuses quand on n’a pas à en supporter les coûts. Ainsi, le
citadin peut plaider en faveur de la réintroduction du loup dans les montagnes,
contester l’usage des machines ou des pesticides depuis son salon tant que ce
ne sont pas son troupeau, son dos et son champ qui seront ravagés. » (p.
142). Cet extrait résume à merveille les dernières réglementations, défendues
par des écologistes militants et mises en place par des fonctionnaires et
politiques hors-sol, qui viennent complexifier le travail de nos agriculteurs
et éleveurs.
Ce livre aurait néanmoins mérité d’intégrer dans ses pages
une plus grande défense de la liberté et des bienfaits du marché libre, qui
permettent l’innovation. Enfin, il aurait été utile d’interroger les véritables
effets du dérèglement climatique et le réel rôle de l’être humain dans ce
changement. Deux ouvrages complémentaires à cette lecture pourraient être ceux
de Christian Gérondeau sur La
religion écologiste et Unsettled pour
les anglophones, le livre choc de Steven Koonin, ancien conseiller climat de
Barack Obama.
Quoi qu’il en soit, ce livre abreuvé de sources
philosophiques, historiques et statistiques, peut aspirer à devenir une
référence intellectuelle dans le combat contre « l’écologisme
décroissant » qui commence à faire des ravages
dans notre jeunesse. A lire avec plaisir et intérêt.
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