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18 juin, 2020

Le danger liberticide de la vertu ostentatoire : le cas Virginie Despentes

Les anti-racistes font tout pour protéger le racisme : c’est ce qui leur donne une légitimité dans le milieu intellectuel, et par conséquent leur donne de l’influence. Sinon ils disparaitraient et leurs opportunités de pouvoir avec.
Dans sa lettre ouverte sur France Inter, Virginie Despentes se considère comme le Messie ouvrant les yeux de son entourage sur les haines touchant les minorités. Mais elle attire plutôt l’attention sur sa haine de l’autre, et sa haine d’elle-même.
Le 3 juin 2020, dans la lignée du concours de celui qui sera le plus anti-raciste, l’auteur Virginie Despentes a publié chez France Inter une lettre ouverte visant à « réveiller ses amis blancs qui ne voient pas où est le problème ».
Celle que le magazine Marie-Claire présente comme « féministe radicale et trash issue de la culture post-punk underground » martèle en effet que la France est un pays au racisme décomplexé : surreprésentation des immigrés dans le milieu carcéral, contrôles et violences policières exclusivement adressés aux femmes
noires
« racisées » durant le confinement, désintérêt de la situation du 93 pendant la crise sanitaire, ou encore, péché parmi les péchés, absence d’homme noir ministre à la tête de la France.
Si le but premier de la lettre ouverte de Despentes est de prouver à quel point les méchants oppresseurs sont méchants, contrairement à elle qui a ouvert les yeux sur ses odieux privilèges, elle a cependant l’avantage de mettre en lumière un mal bien plus insidieux, et qui se révèle commun à une grande partie de nos chères sphères intellectuelles : une course à la vertu ostentatoire tellement exacerbée qu’elle en devient ridicule.
Cette lecture de la société par un spectre racial, importé des États-Unis, est devenu rapidement la dernière mode chez les artistes, les intellectuels, les journalistes, et même certains politiciens. On se souvient notamment du sketch censé être drôle d’Assia Maïga, qui comptait les Noirs aux Césars pour prouver à quel point le cinéma français est raciste.
Depuis les émeutes de Minneapolis, on assiste à un véritable concours de celui qui jouera le mieux à l’anti-raciste : tribunes où l’on s’excuse d’être Blanc comme dans Lalibre.be, Castaner qui considère que les débordements et dégradations dans les manifestations liées à la mort de Floyd ne peuvent pas être pénalisés au nom d’une « émotion qui dépasse le cadre juridique », ou encore les politiciens qui redoublent d’efforts pour racoler un panel d’électeurs toujours plus large.
On peut donc se demander ce qui pousse nos sphères dominantes à rejeter aussi vivement ce qu’elles sont, leur individualité au nom du groupe, et échanger leur honneur contre une supériorité morale factice.
Les théories marxistes et le concept de lutte des classes ayant systématiquement échoué, tant au point de vue des idées, qui sont fausses, que dans chacune des applications concrètes par les différents régimes politiques ayant tenté de créer un paradis socialiste, les intellectuels les ayant défendus bec et ongles durant toute leur carrière durent trouver une solution pour les rendre toujours attrayants, nobles et défendables.
Voilà comment le néo-marxisme ne découpe plus la société en classes de travailleurs, mais en classes culturelles. Ainsi, les Blancs s’opposent aux Noirs, les hommes aux femmes, on finit par définir toute sa vie autour de sa sexualité, et on ne vit qu’en tant que membre d’une communauté opposée à toutes les autres.
Les adeptes de ce néo-marxisme mortifère, né sur les bancs des facultés américaines, font désormais du prosélytisme, criant sur tous les toits comment eux sont supérieurs car eux ont compris à quel point ils étaient des oppresseurs monstrueux par le simple fait d’exister. Or, se considérer d’une manière aussi négative est bien la preuve d’une haine certaine.
Cette haine se retrouve non seulement dans la lettre, mais aussi dans l’existence même de Despentes. Celle qui se considère comme lanceur d’alerte sur les oppressions imaginaires des néo-marxistes est paradoxalement une personne pleine de haine, envers elle comme envers les autres. Si ses comportements autodestructeurs sont à relever (alcoolisme et drogues notamment), il est encore plus pertinent de souligner sa haine envers les autres.
Des personnes comme Chloé des Lysses ont par exemple fait les frais de la bonne morale et des convictions féministes à géométrie variable de celle qui se croit subversive à dénoncer le pseudo-apartheid français : messages de haine, humiliations, harcèlement et menaces de mort, voilà ce que Virginie Despentes, bouclier auto-proclamé de toutes les femmes quelles qu’elles soient, infligeait à une femme qui a eu le malheur de ne pas l’aduler.
Car c’est là le but principal de Virginie Despentes dans cette lettre : dominer, par sa morale et la pénitence qu’elle s’inflige d’être une vilaine privilégiée, tous ceux qui ne s’abaissent pas à cela. Approuver la segmentation de la société, se dresser en défenseur des minorités, pour espérer se retrouver un jour au sommet de cette pyramide de communautés que l’on a participé à créer.
Voilà le plus grand danger de cette lecture raciale de la société : accentuer les divisions qui renforcent le pouvoir – trop heureux de « lutter » contre les « discriminations » à grand renfort de législation liberticide – et qui donnent de l’importance à des opportunistes bien-pensants et pourtant malveillants. Ils n’ont aucun intérêt à régler le problème : c’est ce qui leur attribue une légitimité dans le milieu intellectuel, et par conséquent leur donne de l’influence. Les anti-racistes font tout pour protéger le racisme, car sinon ils disparaitraient et leurs opportunités de pouvoir avec.
Le néo-marxisme culturel, comme le marxisme, est une idée fausse. L’appliquer aura les mêmes conséquences que l’application du marxisme dans tous les pays qui ont eu le malheur de l’expérimenter.
Il convient de considérer ces prêtres zélés de ce nouveau clergé moralisateur avec la plus grande méfiance, et de ne pas oublier que derrière ces guéguerres idéologiques incessantes, notre véritable ennemi, l’État, profite de ce chaos pour se renforcer. Arrêtons cette mode mortifère avant que l’individu ne s’efface au nom de ces communautés arbitraires, et que nos libertés, déjà réduites à peau de chagrin, ne disparaissent complètement.

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