« La grande Fiction » est la première publication en français d’un livre montrant que l’Etat ne peut remplir le rôle de protecteur des biens et des personnes : c’est contraire à sa nature.
On connaît, ou devrait connaître, ce que dit Frédéric Bastiat dans L’État :
« L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »
Hans-Hermann Hoppe en a tiré le titre de son livre The Great Fiction, paru en 2012. La Grande Fiction est la première publication en français d’un livre de celui que Jörg Guido Hülsmann appelle, dans sa préface, « le doyen incontesté de l’école autrichienne d’économie », se situant dans la lignée de Ludwig von Mises et de Murray Newton Rothbard.
Dans ce livre brillant, courageux, anti-intellectuel, l’universitaire allemand montre que l’État, par essence, ne peut remplir le rôle de protecteur des biens et des personnes : il est tout simplement contraire à sa nature de respecter et de faire respecter les droits de propriété, ne serait-ce que parce qu’il est partie et juge en dernier ressort dans les conflits en la matière.
La propriété privée est pourtant ce qui permet de résoudre le problème de l’ordre social. En effet chacun est propriétaire de son corps physique, ainsi que de tous les lieux et les biens donnés par la nature qu’il occupe et utilise au moyen de ce même corps, pourvu qu’aucun être humain n’ait déjà occupé ou utilisé ces lieux et ces biens avant lui.
C’est cette appropriation originelle qui permet d’accroître le bien-être social en accroissant le bien-être individuel, sans amoindrir celui des autres (et de déterminer qui est l’actuel propriétaire). Car le propriétaire privé prend soin de ce qui lui appartient individuellement, alors que la possession de biens en commun et l’indivision sont toujours sources de conflits…
Les propriétés communes de naguère, telles que les routes, ont été expropriées par l’État et sont devenues propriétés publiques. Avec pour conséquence que l’État, soi-disant propriétaire, peut décider, comme pour les autres biens publics, tels que les écoles, les hôpitaux etc., de l’usage que les contribuables, exclus de tout droit de propriété sur elles, peuvent et doivent en faire.
Hoppe relate ainsi dans « La grande Fiction » comment l’État est passé de l’aristocratie à la monarchie, puis de la monarchie à la démocratie. C’est-à-dire comment c’est allé de mal en pis, du consentement à la taxation et de la soumission au droit de tous (y compris l’État), à la production de maux par l’État, jouissant de l’exclusivité de taxer et du pouvoir de faire et de défaire des lois :
« La sélection des dirigeants de l’État via des élections démocratiques fait qu’il est pratiquement impossible pour une personne honnête ou inoffensive d’atteindre les sommets du pouvoir… »
Les méfaits de l’État sont multiples et la liste suivante n’est de loin pas exhaustive :
- en matière d’immigration : aux micro-migrations, dépendant d’une multitude de propriétaires privés ou associations de propriétaires, se sont substituées des macro-migrations décidées par lui, se traduisant par des exclusions et des intégrations forcées, par une immigration sans frein ou sous contrôle
- en matière de monnaie : la création monétaire ex-nihilo a provoqué, et provoque, des cycles boom-crise, sans que des richesses soient créées, ce qui lui permet de redistribuer celles préexistantes en sa faveur et en celle d’amis et relations, tels les ploutocrates, que d’aucuns appellent capitalistes de connivence
- en matière de guerre : « Plus l’État contrôle de personnes productives, mieux ce sera pour lui. Dans ce désir d’expansion, il se heurte à l’opposition d’autres États. Sur un territoire donné, il ne peut y avoir qu’un seul monopole de la prise de décision ultime. Autrement dit, la concurrence entre différents États ne souffre aucun compromis… »
Pour Hans-Hermann Hoppe la solution à l’imposture de l’État est de substituer « une société de droit privé » à ce monopole qui s’avère incompatible avec la protection des biens et des personnes contre les violences intérieures et les agressions extérieures, et incapable de produire et de maintenir l’ordre social :
« Si, au lieu de contribuer à la prévention des conflits, l’État est une source permanente de conflits ; et si, plutôt que d’assurer sécurité et stabilité juridiques, l’État génère lui-même insécurité et instabilité en permanence, via la législation, en remplaçant les lois immuables par des caprices arbitraires et « élastiques », alors jaillit inéluctablement la question de savoir si la bonne solution à apporter au problème de l’ordre social ne serait pas, évidemment, non étatiste. »
Et Hans-Hermann Hoppe d’expliquer comment…
- Hans-Hermann Hoppe, La Grande Fiction – L’État, cet imposteur, Éditions Le Drapeau Blanc, 204 pages.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire