De tous les Canadiens, les Québécois sont ceux qui travaillent
le plus longtemps pour financer les besoins insatiables des divers paliers de
gouvernement. En 2015, selon l’Institut
Fraser, les Canadiens ont travaillé jusqu’au 10 juin pour financer les
trois paliers de gouvernement : municipal, provincial et fédéral. Les
Albertains, les Canadiens les moins imposés, se sont libérés de leurs
gouvernements le 19 mai. Les Québécois, les plus imposés, ont dû travailler
jusqu’au 16 juin.
À quelques exceptions près, année après année, les
gouvernements québécois sont les plus voraces. En 2000, nous avons dû
travailler pour l’État plus de 6 mois, jusqu’au 5 juillet. Malgré cet effort
remarquable, le gouvernement provincial a quand même enregistré un déficit
budgétaire de plus de 1,5 MM$.
La principale cause de cette situation désolante découle du
fait que les divers paliers de gouvernement contrôlent, directement ou
indirectement, plus de 50 % de l’économie québécoise. Non seulement avons-nous
le taux de participation de l’État dans l’économie le plus élevé en Amérique du
Nord, mais en plus, en raison de l’inefficacité légendaire des administrations
publiques, nous devons payer toujours plus pour des services de plus en plus
médiocres.
Jean-Luc Migué, Senior Fellow, Institut Fraser et professeur
émérite ENAP, Québec, explique ce phénomène dans son texte : En démocratie, prédilection pour les services uniformisés
médiocres. Selon le professeur Migué, les impératifs électoralistes ont
vite fait de convaincre les politiciens
d’accorder la priorité aux demandes du plus grand nombre d’électeurs. Ce
phénomène entraîne la multiplication, l’uniformisation et la bureaucratisation des
services gouvernementaux. Rapidement, la bureaucratie et les groupes d’intérêts
prennent le contrôle de tout le processus de livraison des services. À terme,
ils imposent leurs conditions en fonction de leurs intérêts corporatifs. Dans
ce contexte, l’amélioration de la qualité et le contrôle des coûts sont des
considérations secondaires, voire complètement occultées. L’exemple
le plus récent de ce phénomène est celui des garderies subventionnées.
Les conséquences d’une trop grande participation de l’État québécois
dans l’économie sont bien réelles. Nous
devons travailler pour les gouvernements une semaine de plus que les autres
Canadiens et de surcroît nous devons nous contenter de services médiocres.
Que pourrait-on faire avec une semaine de salaire de plus dans
nos poches?
Toujours selon l’étude de l’Institut
Fraser, le revenu annuel moyen d’une famille de deux adultes et deux
enfants de moins de 18 ans est de 106 424$. Donc, une semaine de travail
équivaut à 2 046,62$ ou 1 135,87 après taxes et impôts.
Les possibilités sont nombreuses : une sortie au
restaurant de temps en temps pour se gâter et resserrer les liens familiaux; ou
pourquoi pas quelques jours de camping? Rien de tel pour redécouvrir les vertus
de la simplicité; ou une soirée au théâtre ou à une représentation de l’OSM. Nos
adolescents se découvriraient peut-être un goût pour la culture; nous pourrions
aussi économiser ce montant pendant quelques années pour voyager avec nos
adolescents et découvrir le monde. Une belle façon de combattre le nombrilisme.
Cet argent, si durement gagné, pourrait aussi servir à
remplacer les vélos des enfants qui sont devenus en quelques années des
antiquités; ou à remplacer cette vieille télévision dont les couleurs délavées
nous empêchent d’apprécier pleinement nos programmes préférés; ou, pourquoi pas,
à nous procurer cet électroménager dont nous rêvons depuis si longtemps.
Enfin, ceux qui possèdent déjà tout ce dont ils ont besoin
pourraient faire des économies en prévision de leur retraite. Un placement de
1 000$ par année au taux de 5% pendant 20 ans représenterait
33 669,25$ d’économie. Un pécule qui pourrait s’avérer fort utile pour
parer aux imprévus.
Malheureusement, ces choix sont disponibles à la plupart des
Canadiens, mais pas à nous Québécois. Les gouvernements nous laissent à peine
six mois de nos revenus pour satisfaire tous nos besoins. Nous sommes
littéralement pris à la gorge. Il ne nous reste rien pour se gâter un peu ou pour
économiser en prévision de notre retraite.
Ainsi va la vie lorsque l’État prend trop de place dans
l’économie.
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