Tous conviennent que les lacunes inhérentes à la démocratie :
délais, influence indue des lobbys, abus des politiciens, etc., sont de loin préférables
aux horreurs de la dictature.
La démocratie ne se limite pas à voter périodiquement, mais consiste
surtout à permettre à des opinions différentes, voire opposées, de s’exprimer
librement et d’influencer l’évolution des politiques régissant la société. Les
débats entre les pour et les contres permettent de mieux cerner les enjeux et
d’adopter des solutions plus optimales que celles qui auraient été imposées par
une dictature, aussi éclairée soit-elle. Par exemple, les écologistes en
s’opposant à l’exploitation des énergies fossiles obligent les entreprises à
proposer des méthodes d’exploitation propres et sécuritaires. Sans être parfaites,
ultimement les politiques retenues suite à un tel processus seront généralement
plus optimales pour l’ensemble de la société que s’il n’y avait pas eu de
débats.
Ainsi, la démocratie crée les conditions favorisant une
saine concurrence entre les choix politiques qui s’offrent à nous. Cette
concurrence oblige les protagonistes à redoubler d’ardeur et de créativité pour
influencer l’opinion publique en faveur de la position qu’ils défendent.
Ce phénomène a permis aux démocraties occidentales
d’atteindre un degré de liberté et une qualité de vie bien supérieure à tous
les autres modèles de société.
Ce qui est vrai au niveau d’une société l’est tout autant au
niveau de l’économie. Une économie ouverte et libre où la concurrence entre les
entreprises domine le marché, se développera plus rapidement et offrira de
meilleurs services à meilleurs prix aux consommateurs. Par contre, une économie
dominée par les monopoles, privés ou publics, sera peu innovatrice et
favorisera le statu quo au détriment de la qualité et des coûts. Ultimement,
l’économie implosera comme l’ont expérimenté les républiques russes à la fin
des années 80s et le Venezuela
aujourd’hui.
Heureusement, le Québec a toujours une économie relativement
libre. Mais le poids des monopoles d’État et la propension des gouvernements
qui se succèdent à l’Assemblée nationale à tout réglementer nuisent au
développement du plein potentiel de l’économie québécoise.
L’environnement
économique québécois est l’un des moins libres en Amérique du Nord. Quel
que soit le critère utilisé : PIB, revenu disponible, dette, taux de
chômage, pauvreté, etc., le Québec trône honteusement dans le peloton de queue.
Malheureusement, cette situation risque de perdurer. Selon
un sondage
commandité par Cogeco, la moitié des Québécois considèrent que les
entreprises privées nuisent à la société. Dans les circonstances, les
politiciens seront peu enclins à favoriser l’entreprise privée et la
concurrence pour réduire le rôle de l’État dans l’économie.
Cette situation désolante changera seulement lorsqu’une
majorité de Québécois auront compris que la trop grande présence de l’État dans
l’économie n’est pas la solution, mais le problème.
Ce travail pédagogique de longue haleine doit débuter dès
l’école primaire. Les politiciens profitent grandement d’un État
interventionniste et ont donc peu d’intérêt à contribuer à l’effort pédagogique
nécessaire pour éduquer la population.
Heureusement, il existe des organisations telles que l’IÉDM, dont le mandat est
de promouvoir les bonnes pratiques économiques et de faire pression sur nos
élus. Est-ce que cela sera suffisant pour nous éviter la honte de se faire
imposer des solutions par les banques comme dans le cas de la Grèce? L’histoire
nous le dira.
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