Revue de livre par Serge Rouleau
L’œuvre de Jane Jacob (1916 – 2006) a surtout contribué au
développement de la vie urbaine tant au Canada qu’aux États-Unis. Mais comme
philosophe, elle a aussi réfléchi aux fondements moraux du travail. Sa
réflexion, peu connue, mais non moins importante, a été consignée dans le livre
Système
de survie. Dialogue sur les fondements moraux du commerce et de la politique,
publié en 1992.
Jane Jacobs était libre penseur. Elle déplorait au plus
haut point l’absence d’opinions indépendantes et critiques là où elles étaient
le plus nécessaires, dans les médias et dans les universités. Trop souvent,
plus particulièrement au Québec, la pensée unique éclipse les faits et la
recherche scientifique.
Elle pose nombre de questions: quand l'assiduité au travail
devient-elle un vice? Pourquoi les entreprises gérées par l'État
s'enlisent-elles dans l'inefficacité? Dans quelles circonstances convient-il,
sur le plan éthique, de mentir et de tromper?
Sa réflexion sur les deux morales, commerciale et politique,
est particulièrement éclairante et permet de mieux comprendre pourquoi les
entreprises privées sont plus efficaces et plus fiables que les entreprises
gouvernementales.
Selon madame Jacob, la morale commerciale prévaut chez les
entrepreneurs, les scientifiques, les agriculteurs et les commerçants. Par
contre, la morale politique ou la morale protectrice prévaut chez les
organismes charitables et à but non lucratif, les institutions religieuses et les
gouvernements.
Lorsque l’on compare les caractéristiques de ces deux
catégories de morale, il est évident que la morale commerciale est beaucoup
plus utile au mieux-être des individus et de la société.
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