La gauche socialo syndicale prétend défendre les intérêts
des plus démunis. Pourquoi alors préconise-t-elle des mesures qui appauvrissent
ceux mêmes qu’elle prétend défendre?
Prenons le cas du salaire minimum. S’il n’en tenait qu’aux
promoteurs du socialisme, le salaire minimum passerait à 15 $ l’heure, voire 25
$. Pourtant un salaire minimum qui excède la valeur économique de celui ou
celle qui le reçoit, le ou la condamne à l’assistance sociale.
Personne ne prétend que quelqu’un peut vivre décemment avec
un revenu de 5 $ de l’heure. Dans le langage socialiste, un salaire minimum
décent c’est une sorte de premium à la dignité. Ce discours est peut-être
valable pour ceux qui bénéficieront du salaire minimum, mais qu’en est-il de
ceux qui ne seront jamais embauchés parce que le salaire minimum excède leur
valeur économique : les étudiants qui désirent se payer un peu de bon temps,
quelqu’un qui cherche une activité à temps partiel pour se désennuyer, un
apprenti, un handicapé léger qui vit chez ses parents, etc.
L’argument selon lequel il n’est pas possible de vivre avec
un salaire en deçà d’un certain niveau est valable, mais cela ne justifie pas l’imposition
d’un salaire minimum. Il existe bien d’autres façons moins dommageables
économiquement et socialement d’assurer à chacun le minimum vital. Ceux qui
préconisent une telle mesure ignorent les coûts invisibles de cette politique
et rendent un bien mauvais service à ceux qu’ils prétendent défendre.
En définitive, l’imposition d’un salaire minimum c’est comme
enlever les deux premiers barreaux d’une échelle, les moins débrouillards ne
pourront jamais l’escalader.
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