Le Québec est de loin le champion
des programmes de subventions en tout genre. Le gouvernement verse
annuellement plus de 4 milliards de dollars aux entreprises pour stimuler la
création d’emploi et l’investissement privé. Toute proportion gardée, c’est le
double de ce qui se fait en Ontario. Malgré tout, ou devrait-on dire en
conséquence, le Québec s’appauvrit par rapport à ses principaux partenaires
économiques.
Il est urgent de faire le ménage dans ce fouillis. Si l’on
fait le cumul des emplois créés par les subventions selon les chiffres publiés
dans les communiqués de presse, non seulement il n’y aurait plus de chômage au
Québec, mais nous devrions faire venir des travailleurs étrangers à plein
bateau pour combler les emplois disponibles. Si ce n’est pas le cas, c’est que
les programmes de subventions, si chers à nos politiciens, ne remplissent pas
leurs promesses. Mais pour le confirmer, ils doivent faire l’objet d’une
évaluation objective et systématique.
Il est inacceptable que les résultats de nos programmes de
subventions, financés par les contribuables, ne soient jamais évalués. Ce mandat
devrait être confié à un think tank
universitaire indépendant du gouvernement, des syndicats et des entreprises pour
nous assurer de son professionnalisme et de son indépendance.
Quelques-unes des questions qui devraient être évaluées par
les experts sont :
Pour chaque subvention accordée, lesquelles
offrent les meilleurs rapports coûts/bénéfices?
Quelle est la distribution des
subventions par programme, par secteur industriel, par région et par entreprise?
Quels sont les programmes, les
secteurs industriels, les régions et les entreprises qui donnent les meilleurs
résultats?
Quels sont les résultats obtenus
au fil du temps par rapport aux prévisions faites au moment de l’annonce pour
chaque subvention?
Si les réponses à ces questions étaient connues, il
deviendrait rapidement clair qu’il est inacceptable de conserver certains
programmes. De plus, les politiciens y penseraient à deux fois avant de lancer
des programmes et de donner des subventions à des fins strictement
électoralistes. Mais c’est justement pour ces raisons que les politiciens vont
se battre bec et ongles contre tout programme d’évaluation.
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