Le plus grand problème de la réglementation est le fait que les règlements s’accumulent sans jamais disparaître. Les règlements sont aux politiciens ce que la collection est aux collectionneurs compulsifs. L’un comme l’autre sait que ça n’a plus de bon sens, mais ils sont incapables de résister.
Les politiciens se bousculent au portillon pour parrainer un nouveau règlement. Cela leur permet de faire la première page des médias et de prétendre défendre les intérêts de la population. Par contre, militer en faveur de l’abrogation d’un règlement est rarement médiatisé avec pour conséquence que personne ne s’y intéresse.
À lui seul, le code de stationnement de Montréal est truffé d’un nombre effarant de normes abusives et anachroniques : la distance entre le véhicule et la bordure du trottoir, l’utilisation du frein manuel, le braquage des roues dans une pente, le verrouillage des portes, etc. De surcroît, la signalisation est toujours confuse, souvent contradictoire et parfois absente ou obstrué. Ainsi, un préposé zélé, frustré où à qui l'on a imposé des quotas, a tout le loisir de vous flanquer autant de contraventions qu’il le désire.
Les exemples d’abus découlant de l’application des milliers de règlements de tout genre ne manquent pas : les joueurs de hockey bottine, les usagers du métro qui ne tiennent pas la rampe ou qui portent leurs patins sur l'épaule, les piétons qui traversent entre deux intersections, les usagers du transport en commun qui n’ont pas conservé leur billet, les voitures déverrouillées, les poubelles placées au chemin une heure trop tôt, les papiers jetés par inadvertance dans la mauvaise poubelle, etc., etc.
La réglementation extrême, comme cela se pratique au Québec est un facteur important de déresponsabilisation des individus. Les citoyens en arrivent à croire que ce qui n’est pas défendu est permis. Alors, pourquoi se creuser les méninges pour déterminer quel comportement est approprié dans quelle circonstance et où. Il suffit de savoir si cela est permis ou pas.
Un cercle vicieux s’installe rapidement : un nouveau règlement favorise plus de déresponsabilisation, plus de déresponsabilisation appelle plus de règlements et ainsi de suite. Le cumul à l’infini des règlements amène les citoyens, même les plus consciencieux, à les ignorer ou à les contourner.
Encore pire, un règlement accorde un pouvoir absolu à celui qui a la responsabilité de le faire appliquer : le préposé au stationnement donne des billets pour rencontrer son quota, le policier donne des billets pour satisfaire son "petit côté sadique", l’inspecteur donne des billets pour satisfaire son "petit côté autoritaire", etc. Les politiciens s’empressent de dénoncer les cas de dérapages rapportés par les médias, mais ils se garderont bien de corriger la situation puisque les billets représentent une source de revenus non négligeable.
En réglementation, comme en toute chose, la modération a bien meilleur goût.
Que l’État se contente d’être juste, nous nous chargerons d’être heureux.---- Benjamin Constant
Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement
Vaut mieux en rire!
Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry
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