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En 2006, l’économiste britannique Nicholas Stern publiait un rapport intitulé “L’économie du changement climatique”, qui a grandement contribué à instiller l’alarmisme climatique au sein des politiques gouvernementales occidentales. Ses prévisions étaient fausses.
Sur la base de modèles numériques, ce rapport prévoyait, entre autres, que le coût des catastrophes naturelles additionnelles dues au changement climatique, égal à 0,2% du PIB global annuel à sa date de parution, augmenterait selon une trajectoire exponentielle, au minimum de 2% plus vite que l’inflation chaque année dans sa fourchette basse, et jusqu’à 6% dans sa fourchette haute autour des années 2050. Et encore affirmait-il que cette évaluation était “vraisemblablement sous-estimée”. Stern, grâce à ce rapport très médiatisé, est sans doute l’économiste qui a le plus contribué à populariser l’idée d’une “taxe carbone” et de la “nécessité” de dépenser des milliards pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’universitaire Roger Pielke, spécialiste de l’analyse du coût économique des risques majeurs, a confronté récemment ces prévisions à la réalité. La figure ci-dessous montre que, malgré une importante variabilité annuelle, le coût global des catastrophes liées à des événements météorologiques (barres foncées) conserve une tendance stable autour de 0,21% du PIB mondial par an, alors que selon N. Stern, elle aurait dû déjà évoluer vers 0,35% (barres grises). En 17 ans, les coûts des catastrophes météorologiques n’ont dépassé qu’une seule fois (en 2017) l’estimation tendancielle de N. Stern.
Selon Pielke, la différence cumulée de coût entre les catastrophes annoncées et la réalité avoisine d’ores et déjà les mille milliards de dollars (en valeur 2022) en 17 ans.
Pielke publie également une figure montrant l’évolution exponentielle de la prévision de Stern d’ici 2050 (ci-dessous).
Il est encore trop tôt pour savoir à quel point l’estimation des coûts futurs sera divergente de la réalité, mais si la tendance actuelle autour de 0,2% du PIB était maintenue, ce qui n’a rien d’impossible si le monde émergent continue d’améliorer ses moyens de lutte contre les vulnérabilités météorologiques, alors les prévisions de M. Stern, pour l’année 2050, seraient exagérées d’un facteur 6.
Dès la sortie du rapport Stern, Roger Pielke avait estimé qu’il surévaluait très fortement le coût et l’évolution des catastrophes naturelles, parce qu’il sous-estimait fortement la capacité d’adaptation des pays vulnérables au fur et à mesure de leur croissance économique. Mais les discours non-catastrophistes n’intéressent pas le monde médiatico-politique.
Rappelons que M. Stern fut reçu et écouté, entre autres, par le gouvernement français de l’époque (et son ministre de l’environnement J.L. Borloo) lors d’un “Grenelle de l’environnement” qui marqua un changement d’échelle important dans l’action publique supposée lutter contre le réchauffement climatique.
Malgré le caractère discutable de ses prévisions antérieures, il continue de publier de nouvelles prévisions toujours plus catastrophistes. Il s’est ainsi associé l’an passé à Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, pour critiquer les récentes estimations du coût social du carbone de l’administration Biden, qu’il juge (évidemment) bien trop basses.
D’un strict point de vue scientifique, les 17 premières années d’observations postérieures à son rapport contredisent les modèles utilisés par Nicholas Stern, et par conséquent, réfutent ses conclusions. Pourtant, son catastrophisme et celui de ses pairs cités par le GIEC continuent de servir de justification universelle à une intrusion coercitive croissante du politique, qu’il soit français, européen, ou plus généralement occidental, dans les choix de vie ou d’entreprise des citoyens.
Jusqu’à quand devrons nous subir des politiques climatiques ruineuses et dangereuses pour nos libertés individuelles dont le prétexte repose sur des prévisions qui ne tiennent pas compte de l’avancée des sciences et refusent le débat scientifique ?
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