Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

16 octobre, 2020

L’origine de la richesse est plus importante que sa taille

 Plutôt que d’accabler les riches, il faudrait plutôt demander à l’État d’arrêter de se mêler des affaires des consommateurs et des producteurs qui parviennent très bien à créer une prospérité au bénéfice de tous.

Les divisions sont profondes et multiples au sein de la société française. La place des riches est l’un des sujets controversés les plus récurrents et les plus confus. Ils sont tantôt admirés tantôt méprisés, enviés ou vilipendés. Chacun est pro-riche ou anti-riche, mais tous ou presque s’accordent à dire qu’ils en ont trop, ou encore qu’ils pourraient se contenter de moins.

Pourtant, là n’est pas la question. C’est par illettrisme économique que l’on regarde les différences dans les niveaux de richesse plutôt que la manière dont ces richesses se sont formées. En effet, la richesse est soit un marqueur de ce que son propriétaire a accompli pour la société et qu’elle lui a rendu en échange, soit elle témoigne de ce que son propriétaire a pris à la société malgré elle. Telle est la véritable question de fond, et elle n’est pas triviale.

MOYENS DE SUBSISTANCE ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES

Le sociologue Franz Oppenheimer a clarifié cette opposition de manière magistrale en posant une distinction fondamentale entre les moyens de subsistance économiques – l’échange et le don – et les moyens de subsistance politiques, c’est-à-dire l’usage de la force (et de la menace de son usage) ou de la fraude pour se procurer les moyens économiques produits par d’autres.

Quand nous assistons à l’avènement au statut de nantis des uns ou des autres, il faut donc d’abord se poser la question de l’origine de leur richesse plutôt que s’étonner de son amplitude.

S’est-elle formée par l’échange avec le consentement des citoyens-consommateurs ou au contraire ces derniers ont-ils été contraints d’une manière ou d’une autre (par l’impôt ou par la réglementation) à dépenser une partie du fruit de leur travail au bénéfice de certains et aux dépens d’autres ? Est-ce que la richesse de M. X ou de Mme Y s’est accumulée grâce à une création de valeur immense pour la communauté, ou au contraire au travers d’une destruction de valeur pour cette dernière ? Voilà la seule question économiquement et éthiquement pertinente à propos des riches.

Les propriétaires des entreprises qui ont inventé les ordinateurs personnels que vous utilisez, qui ont fondé les marques d’habits que vous portez, qui ont construit les immeubles où vous habitez et travaillez, qui ont investi dans le secteur dans lequel vous exercez votre emploi etc., ont-ils usurpé leur fortune, ou avez-vous librement choisi de cautionner leurs services et la satisfaction qu’ils vous procurent par vos dépenses ?

ALLER AU-DELÀ DES APPARENCES

Pour en être certain, il faut aller au-delà des apparences et avoir recours au raisonnement économique afin de découvrir si vous payez le prix complet pour leur service ou s’ils ont été subventionnés par l’impôt. De la même manière, il faudrait savoir s’ils ont été protégés par une réglementation de leurs concurrents qui, le cas échéant, vous auraient rendu à leur place un meilleur service à un meilleur prix.

Dans ces scenarios où ils sont assistés par les autorités à vos dépens, aux dépens de leurs concurrents et aux dépens des contribuables, leur succès financier est moralement et économiquement entaché, et leur mérite devient équivoque.

Dans nos sociétés dites d’économie mixte dont la France est devenue une caricature, il est presque impossible de gagner sa vie et a fortiori de faire fortune sans demander la permission, l’aide ou l’encadrement de la loi. Qui peut se permettre aujourd’hui de refuser les juteux contrats passés par l’État et les collectivités locales, ou les subventions dont ses concurrents bénéficient ? Il ne faudrait donc pas se tromper de cible.

C’est l’État qui fausse le jeu concurrentiel en accaparant plus de la moitié de la richesse nationale et en distribuant des privilèges à ses clientèles. C’est l’État qui par son intervention jette le soupçon et le discrédit sur la réussite de tous les entrepreneurs.

Plutôt que d’accabler les riches, qui sont les premiers créateurs d’emplois productifs dans la société, il faudrait plutôt demander à l’État d’arrêter de se mêler des affaires des consommateurs et des producteurs qui parviennent très bien, ensemble, à créer une prospérité méritocratique au bénéfice de tous.

Aucun commentaire: