Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

19 juin, 2013

Santé : Les dix travaux de madame Morin

Dans son texte publié dans La Presse, Sylviane Morin raconte comment elle et son père, souffrant d’un cancer, ont été soumis à des péripéties kafkaïennes par le système de santé et services sociaux.

Depuis un an, le système leur a imposé un cheminement digne des dix travaux d’Astérisk. Ils ont été charroyés d’une intervenante à l’autre à dix reprises. Et ce n’est peut-être pas fini. Certains diront que ce n’est qu’un cas parmi les milliers de patients traités et qu’il ne faut pas généraliser. C’est certainement vrai, mais ce cas extrême porte à réfléchir sur l’inhumanité de notre système de santé digne de l’ère soviétique.

Je ne blâme pas les intervenantes, lesquelles j’en suis certain, n’ont fait que respecter les consignes de leur organisation. Mais c’est justement là que réside tous les problèmes du système de santé et de services sociaux. L’organisation du travail est en priorité motivée par les luttes de pouvoir entre les cadres du ministère, des agences, des syndicats et des Ordres professionnels. Chacun cherche à protéger et à croître sa zone d’influence en cloisonnant son organisation au détriment des intervenants et des patients.

Malgré les nombreuses évidences d’inefficacité, certains économistes, réputés sérieux, persistent à prétendre qu’il n’est plus possible de réduire les dépenses de l’État sans couper dans les services. Foutaise. En plus du temps perdu et des dépenses encourues par madame Morin, combien a coûté l’implication de dix intervenantes dans le dossier de son père? Si on multiplie un tel gaspillage par 10 000, voire 100 000, cela représente des dizaines de millions en pure perte.

Si je me fie à ma propre expérience dans un monopole privé, quoiqu’en pensent certains économistes, il serait facile de réduire les coûts du système de santé de 15 % à 20 %, tout en améliorant la qualité des soins. Mais pour cela il faudrait faire autrement et pas seulement dans les discours et les promesses électorales.

La seule solution viable à cet état de fait navrant réside dans l’application systématique de deux concepts de gestion fort simples : la décentralisation et la concurrence. Évidemment, cela impliquerait l’élimination du monopole d’État en tant que fournisseur de service. Toutefois, cela ne menacerait en rien le caractère universel et gratuit du système.

Malheureusement, dans le Québec actuel on ne peut même rêver d’en discuter sans que le Québec tout entier se retrouve dans la rue.

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