Revue de livre par Gérald Fillion
Il y a peu plus d’une semaine, l’OCDE publiait un rapport qui
en arrivait à la conclusion que l’entrepreneuriat est très certainement l’une
des avenues les plus prometteuses pour relancer l’économie mondiale. Selon
l’Organisation de coopération et de développement économiques, c’est
une façon de freiner la montée du chômage. Les pays développés doivent
donc faciliter le démarrage d’entreprise avec des incitatifs fiscaux.
L’OCDE proposait aussi de stimuler l’entrepreneuriat
féminin, puisque les entreprises dirigées par des femmes ont des taux de
survie supérieurs et créent plus d’emplois en moyenne que celles dirigées
par des hommes.
Il y a des gens pour qui les propositions de l’OCDE sonnent
comme une douce musique à leurs oreilles. Marc Dutil et Nathaly Riverin, de l’École
d’entrepreneurship de Beauce, travaillent depuis des années à maintenir la
culture entrepreneuriale des Québécois. À la relancer, diront certains, en
regard des statistiques publiées au cours des dernières années.
D’ailleurs, à ce propos, il faut lire le livre de mon
collègue journaliste Pierre Duhamel. En s’appuyant sur toutes les données
disponibles et des dizaines d’entrevues pertinentes et poussées, l’auteur du
livre L’avenir
du Québec – les entrepreneurs à la rescousse dresse un bilan
historique et factuel de la situation des gens qui se sont lancés en affaires
et qui le font encore aujourd’hui.
Pierre Duhamel exprime son opinion sur la richesse au
Québec. Cependant, il laisse beaucoup plus de place à la parole des experts et
des entrepreneurs, aux mises en contexte, aux statistiques et faits. Il est
sorti du discours souvent entendu que le Québec vit dans l’immobilisme, que les
contestataires bloquent tout.
Si la fibre entrepreneuriale semble faiblir au Québec, il
n’en demeure pas moins que 23 % des sociétés à 2 employés et plus au Canada
sont au Québec, soit l’équivalent du poids démographique de la province dans le
pays. C’est quand même très bien, nous a-t-il dit en entrevue mercredi, tout en
soulignant que nous avons le défi au Québec d’appuyer davantage les
entrepreneurs.
Pourtant, les soutiens sont nombreux : comme le dit
l’économiste Pierre Fortin, le Québec est « la république des crédits d’impôt à
la R&D », le gouvernement du Québec verse 54 % du total des subventions
accordées par tous les gouvernements provinciaux au Canada, le taux d’impôts
des entreprises au Québec est parmi les plus bas d’Amérique et le Québec est «
le champion canadien du capital de risque ».
Néanmoins, « en même temps, nous a dit
Pierre Duhamel mercredi, on pourrait dire que les taxes sur la masse
salariale sont beaucoup plus élevées que dans le reste du pays, que les
entreprises québécoises paient 50 % de la masse salariale du pays alors
qu’elles constituent environ 20 % des entreprises [au Canada]. C’est un
non-sens que les tracasseries administratives et bureaucratiques sont
probablement beaucoup plus élevées au Québec qu’ailleurs. [...] En faisant ça,
on favorise certaines entreprises et certains secteurs vis-à-vis d’autres
entreprises et d’autres secteurs ».
Les entrepreneurs font partie de la solution, selon l’OCDE
et selon Pierre Duhamel. Vous, si le coeur vous en dit, si vous avez l’âme
entrepreneuriale, qu’attendez-vous pour vous lancer?
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