Dans un texte publié dans Cyberpresse, l’étudiant politicologue Kenny Chery, argumente la thèse selon laquelle « Nous avons les politiciens que nous méritons ».
Il justifie son point de vue en déclarant que :
• nous vivons dans une époque de désaffection citoyenne;
• l’immobilisme de la population empêche les gouvernements d’agir;
• les divisions populaires obligent les politiciens à courtiser trop de groupes d’intérêts;
• le non-engagement croissant de la population empêche le renouvellement de la classe politique;
• Etc.
Ce point de vue a certainement été inventé par des politiciens pour justifier leur incompétence. Malheureusement, les chroniqueurs, éditorialistes et …logues de toutes catégories perpétuent cette croyance naïve. Pourtant, il n’est pas raisonnable de croire que parce que nous votons tous les quatre ans, nous sommes incontestablement coupables de l’incompétence des politiciens qui nous gouvernent.
Après tout, ce n’est pas les politiciens qui paient les citoyens pour gérer les affaires publiques, mais bien le contraire!
Personnellement, je prétends plutôt que les politiciens ont les citoyens qu’ils méritent. Peut-on raisonnablement demander aux simples citoyens de démontrer plus de "leadership" que nos élites politiques et intellectuelles?
Depuis quarante ans, ce sont les politiciens qui ont créé et perpétué l’État-providence dont le principal effet pervers a été de déresponsabiliser la majorité des citoyens. Bien sûr, les politiciens prétendent que c’est la population qui exige la gratuité en tout et pour tout. Pourtant, savoir dire non lorsque les finances de l’État ne le permettent pas, c’est aussi cela gérer en bon père de famille.
De plus, il faut aussi se rappeler que se sont les politiciens qui :
• observent les règles d’éthique comme on observe les étoiles, de très loin (Victor Hugo);
• nous racontent des histoires pour se faire élire;
• courtisent les groupes d’intérêt pour obtenir leurs faveurs;
• imposent la « ligne de parti » de sorte que les députés et même les ministres, sensés représenter les intérêts de leurs électeurs, n’ont aucun pouvoir;
• gaspillent l’argent des contribuables;
• refusent d’agir sous prétexte qu’il n’y a pas de consensus;
• adoptent des lois et des règlements dans le seul but de s’assurer le soutien de certains groupes;
• entretiennent le corporatisme des syndicats et autres organisations de travailleurs et de professionnels;
• se comportent comme des malotrus à l’Assemblée nationale, symbole de la démocratie;
• etc.
Blâmer les citoyens pour expliquer la médiocrité de nos leaders politiques c’est l’équivalent de blâmer les enfants pour l’incompétence des parents. C’est simplement absurde!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire