Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

12 février, 2008

La torture est permise au Québec

Dans son texte, Christian Rochefort décrit l’enfer vécu par sa fille et les autres patients présents à l’urgence du CHRTR le 6 février dernier.

Le fait de devoir attendre plus de quelques minutes ou au pire quelques heures dans une urgence d’hôpital équivaut à torturer les gens qui s’y présentent.

On appelle torture l'activité consistant à produire une souffrance intense ou longue, psychologique ou physique, en évitant ou du moins en retardant la mort. Elle peut produire des séquelles et des mutilations, mais c'est un effet secondaire, ou éventuellement un moyen de faire souffrir, et non un but en soi.


Le tortionnaire tient sa victime à sa merci, elle ne peut pas s'échapper. Les objectifs et les motivations du tortionnaire peuvent être divers :



  • .......

  • suivisme ordinaire du tortionnaire* qui ne fait (selon lui) que suivre les ordres ou les procédures ;

La torture est interdite par la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Convention de Genève) (adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1984 et entrée en vigueur le 26 juin 1987) et la troisième Convention de Genève. Toutefois, la torture est encore pratiquée de par le monde, souvent sous couvert soit d'une définition imprécise dans la loi, soit de législations locales floues. (Source : Wikipédia)


* (Politiciens, bureaucrates, syndicalistes, membre du C.A. qui, par incompétence ou négligence, permettent que de telle situation se produisent)


Le cas d’Alyane devrait être rapporté aux Nations-Unis.


Le mardi 12 fév 2008
Bouillie pour les chats
Christian Rochefort, Le Nouvelliste, Trois-Rivières


Mercredi 6 février, 21 h 40. Ma fille, Alyane, basketteuse aux couleurs du STR, dispute les cinq dernières minutes d'une partie à Keranna. Dans le feu de l'action, en s'arrêtant trop brusquement, elle se déchire le ligament croisé du genou gauche. Tous les joueurs de basket savent à quel point cette blessure engendre une souffrance aiguë.


Nous fonçons rapido à l'urgence du CHRTR. Le sang s'est répandu à l'intérieur de son articulation. Au triage, un peu comme les vaches Holstein, la voilà sous le «code 4», à 22 h 40, soit près d'une heure après sa blessure.Les heures passent, passent, et passent encore...

Au cours de la nuit, tout ce qu'on a donné à ma fille pour calmer la douleur se résume à deux comprimés d'un anti-inflammatoire. J'ai dû discuter ferme pour obtenir des sacs de glace afin de les appliquer sur son genou. Des trois médecins travaillant ce soir-là, nous a-t-on dit, il n'y en avait plus qu'un à minuit.

Au p'tit matin du jour suivant (!), un jeune père qui était là depuis la veille avec un bébé d'un an et demi dormant sur son ventre avec une énorme bosse au front, s'est informé de la possibilité de voir un médecin avant le début de son quart de travail. Il semble que non puisque l'homme a rhabillé le bébé et l'a conduit à la maison après une nuit blanche.

Plus loin, une ado au poignet peut-être brisé est là depuis ...24 heures ! Non loin d'elle, une dame âgée, visiblement très fatiguée, arrivée, elle aussi, le jour précédent.

Pendant toute la nuit, alors que la salle était bondée, je n'ai pas beaucoup vu le personnel médical, ni entendu les appels pour rencontrer les patients. Par contre, j'ai vu beaucoup d'agents de sécurité. J'ai vu beaucoup de gens affaiblis quitter sans être appelés après de nombreuses heures d'attente.

Quelques chiffres pris dans un dépliant de la Fondation du CHRTR intitulé «Aidez-nous à faire la différence». On quantifie les ressources: 225 médecins, 2500 employés,140 000 visites à l'urgence. À l'urgence, on a effectivement le sentiment d'être en visite et l'impression, assez désagréable, que nous ne sommes pas nécessairement là pour être traités rapidement, même avec un ligament déchiré et un genou injecté de sang. Vous avez dit urgence ?

Serment d'Hippocrate

Quelques extraits parus dans le magazine Philosophie, octobre 2007, page 28.


- «Mon premier souci est de rétablir, de préserver la santé dans tous ses éléments...»


- «Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté...»


- «Je ferai tout pour soulager les souffrances...»


- «...Que je sois déshonoré et méprisé si j'y manque.»

Il ne semble pas question des délais dans le serment d'Hippocrate...


En fin de compte, ma fille a été traitée, et bien traitée par le médecin ...12 heures après son arrivée ! Mais votre structure d'intervention à l'urgence, pour ce qu'il est convenu d'appeler les codes 3 et 4, c'est de la bouillie pour les chats.

Aucun commentaire: