Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

24 mai, 2007

La compétition, seule planche de salut

Au Québec comme ailleurs, les monopoles d’état sont des monstres insatiables et arrogants. Il est urgent de faire place à la compétition dans tous les domaines de services publics si nous voulons éviter la faillite de l’économie québécoise.

Le jeudi 24 mai 2007
Briser les monopoles
Mathieu Bélanger

Depuis mardi, les employés d'entretien de la Société de transport de Montréal, représentés par le Syndicat du transport de Montréal (affilié à la CSN), ont déclenché une grève qui a pour impact un ralentissement majeur des activités du réseau de transports collectifs de la métropole du Québec.

Un tel geste soulève de nombreux questionnements quant à l'efficience d'un monopole dans un service public considéré, de façon juste et honnête, comme étant stratégique. Il est possible de se demander pourquoi, contrairement à ce qui se fait de belle façon dans de nombreux pays (notamment dans les pays sociaux-démocrates de référence), nous perpétuons au Québec un modèle de gestion qui constitue un monopole du service public sur des fonctions essentielles.

Est-il nécessaire de rappeler qu'en économie, une situation monopolistique tend généralement à être moins efficiente et innovante avec le temps, puisqu'il n'y a pas de nécessité d'amélioration des façons de faire pour assurer une compétitivité dans un marché ouvert?

Dans les grandes villes québécoises, le «modèle» de gestion du transport collectif s'appuie sur l'offre par une société municipale de l'entièreté des services à la population. Toutefois, un rapide regard sur les façons de faire aux États-Unis, en Angleterre, et en France permet de réaliser que d'autres approches existent et permettent des résultats souvent très intéressants.

Groupe Keolis

Particulièrement en France, la législation facilite (voire encourage) la délégation par les municipalités de l'organisation et de la gestion des transports urbains à un opérateur public ou privé. Dans ce cadre, le Groupe Keolis exploite un parc de 12 000 autobus urbains et interurbains, de 80 km de métro et de 76 km de tramway. Cette entreprise est devenue au fil des ans le premier opérateur dans un pays où l'offre en transports publics rend jaloux tous les partisans de ce mode de déplacement.

Parallèlement, il est aussi très intéressant de souligner que le Groupe Keolis a été acquis en 2006 par la Caisse de dépôt et placement du Québec à raison d'une participation de 55% dans l'entreprise. Par ailleurs, il faut rappeler que le conseil d'administration de la Caisse comprend deux membres issus du milieu syndical québécois, notamment la présidente de la confédération à laquelle est affilié le Syndicat du transport de Montréal. Ce qui est bon pour la France et nos fonds de retraite ne le serait donc pas pour les citadins des villes québécoises?

Malgré tout, bien qu'intéressant à première vue, l'octroi au privé de la gestion du parc véhiculaire et immobilier des transporteurs publics n'est toutefois pas toujours la solution la plus avantageuse.

Réseau de transport de Longueuil

Par exemple, en mars 2004, le Réseau de transport de Longueuil (RTL) mettait fin à un contrat de trois ans avec Slivia (joint venture entre Keolis et SNC-Lavalin) qui visait à superviser les travaux d'entretien des autobus et à élaborer des programmes de formation des employés. À l'époque, le RTL s'était entendu pour six ans avec son syndicat des employés d'entretien afin d'améliorer le fonctionnement et le rendement du service de l'entretien des véhicules et des immeubles. En ne renouvelant pas le contrat qui la liait à Slivia, le RTL et le syndicat s'entendaient pour diminuer globalement les coûts d'opération. Le contrat comprenait notamment des mesures d'attrition du personnel, la mise en place de chefs d'équipe, l'instauration du travail en équipes semi-autonomes et la réduction des heures supplémentaires.

Cette expérience québécoise démontre que ce qui importe réellement, c'est principalement de briser les monopoles en mettant en compétition le service public avec le privé. De cette façon un climat permettant d'améliorer les pratiques de gestion, dans le plus grand intérêt de la collectivité, s'instaure et étonnamment la qualité de l'offre s'en trouve grandement améliorée.

Il est intéressant de retenir qu'historiquement, les situations monopolistiques et les impacts négatifs qu'elles engendrent ont mené à l'apparition d'alternatives qui firent graduellement tomber les barrières d'entrée au marché. La volonté de briser des monopoles, privés ou publics, fut généralement un incitatif à la recherche et à l'investissement dans de nouvelles alternatives permettant de «réguler» des situations qui étaient devenues au plus grand désavantage de la population.

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