D’abord et par principe, chez nous l’idéologie "verte" ne supporte pas le contradictoire et taxe systématiquement ses opposants de négationnisme ou de complotisme, alors qu’elle-même est toujours incapable d’expliquer en quoi des variations climatiques importantes ont existé voici plusieurs siècles sans que l’on puisse pourtant tracer de lien entre ces variations et les activités humaines. Voici plusieurs siècles aussi que l’on patauge lourdement sur l’origine et les effets des variations des rayonnements solaires. Mais qu’importe, quelle que soit l’opposition, un écologiste a toujours raison, parce qu’il ne raisonnera jamais comme vous et moi. Voyons plutôt.
LE BILAN D’UN ÉCOLOGISTE NE COMPORTE QU’UN ACTIF ET JAMAIS DE PASSIF
Quand il présente son projet, un écologiste n’en expose et n’en retient le plus souvent que les avantages. Les inconvénients, eux, sont toujours tus, dissimulés ou minimisés. Un exemple récent : la fermeture de la centrale de Fessenheim n’avait, avant d’être réalisée, que d’indéniables avantages (surtout d’ailleurs pour nos voisins allemands !). Curieux qu’il ait fallu attendre qu’elle soit fermée pour que la Ministre de la Transition Écologique, relayant les alarmes du responsable de réseau, vienne, très gênée, nous annoncer qu’on ne pouvait pas exclure des coupures cet hiver, coupures certes "très brèves", mais qui comme chacun sait signifient le recours à des centrales thermiques et de préférence germaniques, parmi les plus polluantes. De même vous saviez bien que les éoliennes ont des pales, mais les écolos ne s’étaient pas vantés des inconvénients de ces pales qu’on appelle les "grandes faucheuses", tellement elles font de carnages parmi les oiseaux et les chauves-souris. Ce qu’on ne vous avait pas dit non plus, c’est que les pales s’usent et qu’il faut donc les remplacer au moins une fois pendant la durée de vie de l’engin. Très bien, il suffirait alors de les recycler ! Sauf – le saviez-vous ? – que le recyclage de ces pales immenses n’est pas une mince affaire, si bien qu’on a vu en Allemagne s’entasser ici ou là à l’air libre d’immenses monceaux de métal dont personne ne sait que faire. Pas vraiment fameux pour un pays qui avait cru pouvoir faire la leçon à toute l’Europe en quittant précipitamment le nucléaire pour le remplacer par du charbon, ou mieux du lignite bien polluant, en dévissant ainsi dans les principaux classements écologiques Sans compter que les Allemands n’avaient pas été vraiment consultés sur la hausse vertigineuse du coût de l’électricité qui allait s’en suivre. Mais ne nous apitoyons pas trop sur le sort de l’Allemagne, car elle vient d’arrêter sagement l’aventure éolienne terrestre en s’apercevant que pour la faire tourner, il lui fallait encore plus de subventions que de vent. Cet échec, qui survient après celui des États-Unis où les carcasses délaissées commencent à faire désordre, aurait pu nous ouvrir les yeux et nous amener nous aussi à interrompre un programme, qui enrichit surtout les constructeurs, les installateurs et les exploitants éoliens. Mais nous, on a suffisamment de Verts pour ne pas nous arrêter à des détails aussi triviaux et au lieu d’appuyer sur le frein, nous écrasons l’accélérateur de manière insensée, en défigurant nos paysages (cf. la dernière indignation d’Alain Finkielkraut venant après tant d’autres) et en allant même jusqu’à oser menacer ceux qui bénéficient des classements les plus prestigieux. De toute manière, les Verts ne se sont jamais vantés d’étendre le bétonnage des sols, avec les socles des éoliennes – une artificialisation dans leur jargon - , qui une fois achevé n’aura rien à envier au Mur de l’Atlantique, sauf qu’étant enfouies, ces masses de 1500 tonnes ou plus sont pratiquement indestructibles, diffusant à longueur de siècle dans le sous-sol la toxicité cachée de leurs effluents, au risque d’empoisonner librement les nappes phréatiques avoisinantes. Et on ne parle même pas de toutes les nuisances sonores, esthétiques et autres perturbations apportées au voisinage, ce qui explique d’ailleurs que les bobos réservent l’implantation de ces superbes engins exclusivement aux zones rurales et maritimes, sans que jamais aucun d’entre eux n’ait envisagé d’en implanter en ville ou à côté de chez lui où il existe pourtant aussi des zones venteuses.
L’ÉCOLOGIE NE NETTOIE PAS LA PLANÉTE, ELLE DÉPLACE SEULEMENT LES POUSSIÈRES
Si l’on prend l’exemple de la voiture électrique, elle est bien entendu parée de tous les avantages, dont notamment
la suppression de tout carburant fossile, le silence etc. Cependant à y regarder de plus près, les hybrides, ce sont deux moteurs là où il n’en fallait qu’un. Quant à la voiture intégralement électrique, son unique moteur requiert des batteries, des batteries lourdes et qui augmentent considérablement le poids des véhicules et que la France ne fabrique pas. Ce sont aussi des métaux et des terres rares, sources d’autant de graves pollutions à l’extraction qu’au recyclage qu’on ne maitrise d’ailleurs pas entièrement. L’électricité utilisée n’est pas non plus climatologiquement neutre, surtout si elle provient de centrales thermiques et si, comme on l’a vu, la fable éolienne commence à péricliter. Pire si l’on s’attache au cycle de vie du véhicule, des études ont montré que si l’on prend le cycle de vie entier du véhicule, de l’origine de sa conception jusqu’à son ultime recyclage, la balance n’est pas partout nécessairement favorable au véhicule électrique par rapport à un diesel dernière génération. Certes elle est gagnante en terme d’émissions, mais ses batteries nécessitent des terres rares et des métaux à la fois hautement polluants et géo-stratégiquement très sensibles et leur recyclage repose essentiellement sur des progrès qui restent encore à faire, cependant que son coût hors subventions d’État demeure toujours dissuasif. Et l’on s’aperçoit alors notamment à propos des extractions minières que la seconde arme des écologistes consiste à expurger leurs projets de toutes les pollutions qu’ils exportent le plus loin possible des pays constructeurs, de telle manière que ces derniers puissent présenter à leurs ressortissants le bilan écologique le plus flatteur qui soit. Mais toute la pollution n’a pas pour autant disparu, on l’a déplacée ailleurs – délocalisée disent-ils !- sur la planète et bien souvent dans des conditions telles que la planète en souffre davantage encore. En réalité depuis Lavoisier tout le monde sait que rien ne se crée, rien ne se perd, mais les écologistes tentent de nous faire croire le contraire en glissant partout sous les vastes tapis dont ils ont parsemé le monde tous les toxiques, tous les surcoûts, toutes les aberrations qu’ils veulent dissimuler, parce que leur prise en compte sérieuse ruinerait à jamais leurs projets.
L’ÉCOLOGIE A VITALEMENT BESOIN DE L’ÉTAT
Mais notre réflexion ne serait pas complète si l’on omettait un dernier et inquiétant aspect de l’idéologie verte. Son écologie largement punitive ne peut pas s’imposer économiquement en raison de ses choix discutables et généralement dispendieux. Elle a donc besoin d’énormes subventions (jusqu’à plus de € 10 000 pour une voiture tout électrique !) pour implanter des systèmes trop souvent économiquement non viables. Ce qui l’amène à chercher le secours de l’État, car elle sait bien qu’elle ne trouvera jamais ailleurs aucun partenaire capable de gaspiller tant d’argent public dans des coups foireux, dont beaucoup restent dans toutes les mémoires. On rappellera sans prétendre à l’exhaustivité :
- l’incroyable feuilleton des déficits et de l’endettement insensé de la SNCF , dont on sait bien pourquoi elle craint la concurrence plus encore que le chat craint l’eau froide,
- le coût faramineux de la politique de la Ville, qui sème des dizaines de milliards d’euros au vent de la démagogie et de l’inefficacité,
- la quasi-faillite d’Areva avec la mise en péril d’EDF, ancienne pépite devenue fragile,
- la cession de la branche nucléaire d’Alsthom qui met sous la coupe de l’étranger un secteur vital pour notre industrie et notre souveraineté nationale,
- et malgré le cumul d’une Inspection des Finances (en si large sureffectif que son personnel essaime ailleurs et en nombre aux meilleures places), d’une comptabilité publique tatillonne qui bloque les euros mais laisse filer les milliards et d’une Cour des comptes qui tient méticuleusement le journal des pillages et des gaspillages sans qu’ils ne soient jamais sanctionnés, ni même poursuivis, la dérive incroyable de dépenses publiques que personne ne sait, ni ne cherche à maîtriser etc.
Et c’est en s’accolant à cet interlocuteur de choix, à ce débiteur de haut vol, qui flaire avec un sens très sûr tous les coups où il y a de l’argent public à perdre, que l’idéologie "écolo" va prospérer à partir de la contrainte et en mobilisant sans compter redevances, participations, contributions, taxes et impôts en tout sens (jetez donc un simple coup d’œil à votre facture d’électricité !), tout en fustigeant "vertement" les citoyens récalcitrants. En outre, la politique écologique qui est à l’aune de l’Histoire une politique neuve présente l’immense avantage d’une friche largement inexplorée, sur laquelle toutes les bêtises n’ont pas encore été faites : la manière dont la Chine a pris sans coup férir le contrôle du solaire est à méditer . Si bien que l’État a trouvé là une occasion inespérée pour relancer encore sa dépense publique, augmenter le nombre de ses fonctionnaires, aggraver le maquis de ses normes absconses et accentuer sa pression fiscale, grever la balance commerciale du pays, toutes choses dont ce dernier n’avait pourtant nul besoin. L’annonce d’un référendum pour renforcer, après la Charte de l’Environnement, l’onction constitutionnelle de politiques qui, le plus souvent, lancent des défis fort onéreux au bon sens, ne fait que souligner la vaine superbe d’un État endetté jusqu’à l’os et qui distribue présentement les milliards à vau l’eau sans vraiment se soucier de l’ordre des priorités. Le même qui, avant de crouler sous tous les coûts et toutes les faillites d’une pandémie dispendieusement gérée, prétend à lui tout seul et au besoin en ruinant le pays, changer la face d’un Monde, dans lequel la France ne pèse qu’un ridicule pourcentage. C’est pourtant bien quelqu’un de chez nous qui, au temps où la communication ne l’avait pas encore emporté sur la raison, a écrit la fable de la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf.
CONCLUSION
Pour discuter avec un écologiste, commencez par vous interroger sérieusement sur la partie du bilan qu’il vous cache et demandez-vous où vont être évacués ou comment vont être traités les déchets du nouvel ordre, ensuite recherchez âprement les surcoûts qu’on vous a soigneusement dissimulés, biffez enfin résolument les subventions qui ne sont le plus souvent que d’éphémères trompe-l’œil destinés à brouiller les calculs économiques : nul doute alors que le projet présenté perdra beaucoup de ses attraits. Bien sûr, à la fin de votre entretien, vous n’aurez probablement plus d’interlocuteur, car complètement écœuré, il vous aura planté sans plus attendre, après vous avoir définitivement classé dans la catégorie irrécupérable des climato-sceptiques, des complotistes ou bien pire encore. Mais ne sentez-vous pas comme cela fait du bien de temps à autre de ne pas laisser rouiller son intelligence ?
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