Par Louise V. Labrecque
L’Amour, cet autre nom de Dieu, parce
qu’il a vécu jusqu’au bout, et a réparé la brèche ouverte par l’incendie, le
péché de l’Homme entre le ciel et la terre. En jetant un pont de bijoux entre
Dieu et nous, Jésus est devenu l’unique pont d’or entre le ciel et la terre, et
entre nous, tous les peuples de la Terre. L’amour est notre vrai trésor, notre
bel héritage ; il doit devenir notre seule arme, notre véritable loi,
notre unique raison de vivre. Portons dans nos pensées et nos prières
quotidiennes les peuples, les personnes, que nous rencontrons, toutes et tous,
orphelins de Notre Dame; telle est la nouvelle prière, la nouvelle pensée de
l’art par-delà les attentes, maintenant, par-delà les souffrances. Elle arrive
à nous faire prier ! Vous vous rendez compte du miracle en action ? Nous avons
une pensée même pour nos ennemis, sans invoquer la vengeance, mais pour leur
repentir, et cela nous rend de dignes enfants de Notre Dame. Ainsi, nous sommes
le sommet de la révélation, que personne n’a jamais vu; jusqu’à la flèche
jusqu’à sa croix illuminée dans les cendres encore fumantes, et ce qui éclate
dans la résurrection, où l’amour est vainqueur de la mort. Dites-le autour de
vous et montrez par votre exemple que la lumière de Notre Dame envahit
l’univers, avec toutes ses œuvres d’art, tous ses vitraux encore intacts, et
que sont disloquées les murailles du doute, de la fatalité et de la
résignation. Notre Dame et une Dame de Vie. Le Christ est vivant et nous sommes
vivants avec lui.
Croire en la Résurrection de Notre
Dame, c’est croire que d’orphelins nous deviendrons les fruits du Renouveau. C’est
déjà anticiper notre Histoire et semer la vie là où les germes de mort
menacent, faire renaître l’espérance là où le désespoir s’infiltre, parier pour
l’amour et pour la paix là où la haine semble triompher. Alors, nous avons la
certitude d’être déjà passés de la mort à la vie car nous aimons nos frères;
parce que Notre Dame brisée laisser entrer encore plus de lumière ! Les visites, les pensées et les prières, sont
actuellement si profondes qu’on ne s’en aperçoit souvent qu’après, mais voilà
que nous nous éduquons au silence ; ainsi, la nuit s’efface et l’hiver
s’éloigne; même les grains de blé trop tôt tombés en terre, nos compagnes et
nos compagnons d’existences trop tôt disparus; toute la nature participe à la
reconstruction, tel un levain qui nous aide individuellement et collectivement,
invisiblement, à mûrir et à poursuivre la route. Voilà, la renaissance, par
laquelle tout reprend force et courage. Le chant du veilleur domine le vacarme
des violences, des incendies et des effondrements. De la même manière que nous entretenons une
relation vraie avec Notre Dame, nous pouvons vivre aussi une relation plus
authentique avec notre prochain. Nous sommes alors ensemble les créateurs d’un
même cœur. Avons-nous soif de voir revivre Notre Dame ? Oui ! Et c’est pour
cela que marchons sur son chemin royal. Depuis des siècles et des siècles,
c’est ce qui a rendu possible le voyage, la vie, l’engagement et le témoignage;
c’est ce qui a permis l’écriture de tous les chants, la création de tous les
arts, jours après jours, jusqu’à tous les chemins du monde. Ressuscitée,
triomphante de la mort, Notre Dame a inauguré un nouveau mode de vie, un destin
ultime pour l’humanité. C’est le dessein de Notre Dame : partager la vie
dans un désir de reconstruction, afin de progresser par nos propres forces,
jusqu’au bout de l’amour. C’est parce que son amour est infini que Notre Dame
réalise la communion dans la diversité, dans les profondeurs de son être, malgré
le regard porté sur ce qui nous entoure, toujours très limité : nous ne
connaissons qu’une petite part des composants de la création, de l’essentiel.
Mais, il est vrai que ce regard partiel est transformé par la relation. Dans
l’amour et dans l’amitié, la connaissance devient plus profonde, plus forte,
parce que plus large et plus intense. À travers elle, Notre Dame en profite
pour nous parler. Ce regard partagé est une condition de la renaissance.
L’esprit de Notre Dame souffle où il veut, comme il peut; on ne peut l’appeler;
il ne faut même pas penser à l’appeler sur nous d’une manière particulière, ou
sur tels ou tels autres, de même que sur nous toutes et tous, orphelines et
orphelins jusqu’aux yeux, inconsolables, comme pétrifiés de chagrin, devant cette
perte immense : la disparition de ce
patrimoine architectural et artistique unique et irremplaçable; ainsi, nous
l’appelons le plus simplement du monde, purement et simplement, oui, tout
simplement, que penser à elle soit un appel et un cri. Et cela est possible,
parce que l’Homme est libre et qu’il est un être de fidélité. Nous sommes à
l’image de Notre Dame, laquelle à l’image de Dieu, est doté d’une liberté sans
limite. La fidélité appartient au cœur des promesses que nous faisons, des oui
que nous disons, et des amen que nous prononçons, Notre Dame, quelle dignité
! Oui, faisons confiance à la nature de
l’Amour : il peut tout; patience et tendresse, ainsi agit l’infinie
miséricorde et cela suppose un changement de cœur. Une conversion du cœur et du
regard à porter sur le monde. Nous sommes des résistants, des bêtes féroces de
l’espoir. Nous reviendrons de toutes ces tentations d’abandon et de
résignation; d’orphelins de Notre Dame, nous sommes en train de renaître. Une
nouvelle création est cette fête de l’éternel, laissant derrière elle tout ce
qui l’empêchait de vivre libre ! Cette
nouvelle création sera comme le nouveau printemps du monde, au cœur de la vie
de chacun de nous. Notre Dame nous
enseigne.… Elle est le doigt qui indique la route et qui marque sur le chemin
le dessin du parcours; elle est la porte de bronze où est gravée l’œuvre d’art;
de là, elle nous conduira à la ville dont l’amour est le flambeau. Cette cité
de l’Énergie est capable d’instaurer le Monde nouveau, comme cette réalité du
Royaume déjà là, et pourtant à venir.
L’Église universelle est un sacrement
d’amour et de communion de la Sainte Trinité : « Toi, Moi, et la
Nature », laquelle peut se vivre d’un bout à l’autre du monde. Une charité
vécue aux dimensions de l’espace et du temps, mais aussi en profondeur, comme
une énergie de grand joyau : cette Trinité divine, c’est le grand secret
d’amour, la découverte la plus merveilleuse. En vérité, si tu vois la Trinité,
tu vois l’amour. Puisse l’esprit de Notre Dame apprendre à chacun d’entre nous
que la grandeur de la vie vient, non pas de que l’on acquiert et que l’on
possède, mais de ce dont on se dépouille, de tout ce que l’on partage. Regarde
autour de toi ! Observe la vie ! Que vois-tu quand tu admires une fleur ? La
petite églantine que tu es allé chercher sous les ronces, dans le fond d’un
fossé, pour la replanter chez toi, en lieu sûr; toute son histoire te parle à
l’âme en secret; quand tu observes une abeille, quand tu t’émerveilles de la
beauté du papillon, ou même lorsque tu tranches un fruit en deux; tout est
contemplation et reconnaissance. Oui, c’est là l’œuvre de la nature, habitée
par ton chant, pénétrée de ton amour. Nous te bénissons, Notre Dame, don de la
vie, toi qui ouvre les cœurs ; un cœur transpercé qui communique néanmoins
encore - et plus que jamais – ses beautés d’où jaillissent l’eau et le sang, le
baptême et l’eucharistie. Naître et renaître chaque jour, à chaque jour, chaque
minute et chaque seconde; aucun feu ne se succède à lui-même; aucune nuit ne se
succède à elle-même. Il n’est point de ténèbres qui ne soit traversé par un
chant matinal, rappelant que Notre Dame dit pour chacun de nous, même en plein
désarroi, une parole de création. Ainsi, notre existence est genèse. Le monde
est habité par sa présence. Notre Dame, en tant que fleur, source, lumière,
beauté, visage, porte un message que nous avons à transmettre; c’est que chacun
de nous possède, à l’intérieur de lui-même, tous les éléments favorisants la
sagesse, la compréhension, la bonté, la compassion, la gentillesse. Tout ce
dont nous avons besoin pour rencontrer les autres est là, pour être trouvé et
apprécié, en ces temps du monde difficiles, où chaque moment qui passe est d’un
prix inestimable, comme les trésors de Notre Dame, pour l’accomplissement de
notre destinée. Notre Dame : calme les feux qui attisent encore les
passions, apaise les tempêtes, sois calme O ma Dame, que nos esprits puissent
se reposer un peu en toi et que ta paix puisse se couvrir encore de lumières,
malgré les ombres de l’histoire humaine. Notre Dame, ne nous laisse pas oublier
que tu parles aussi quand tu te tais.
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