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31 mai, 2019

Notre Dame : je crie ton nom !

Louise V. Labrecque




Non, nous n’en revenons pas ! Pensez-vous que cela est possible, en revenir d’un évènement pareil ? ! Notre * Dame en feu, détruite, disparue, en cendres, avec tant de points d’interrogation, encore à ce jour; et tant de points du suspension….  Mais comment cela est-il possible, le regard que chacun porte sur Paris s’en trouve désormais modifié; nous tous québécois, amoureux de Notre Mère Patrie et de Notre * Dame, avons l’impression persistante d’un mauvais rêve. Cela est si vrai que pour écrire ainsi nous conservons en pensée sa forme sensible : elle demeurera écrite, au moins, comme pour préserver un peu de sa lumière grandiose, tel un rayon de beauté inaltérable, venu de ses vitraux, de sa rosace.  Nous avons parlé de la pensée de l’Art, dans les trois précédents articles, et l’esprit d’adoration qui opère naturellement sur le problème que nous étudions. La question essentielle est de savoir ce qui s’est passé, dans les moindres détails, et aussi comment reconstruire, en respectant la liberté artistique, sous la lumière d’une œuvre si belle; non, nous n’allons pas sacrifier la splendeur originelle de Notre * Dame aux idées gravement suggestives des actes humains, trop humains ! L’artiste demeure libre de traiter la matière, indifféremment, peut-être, de ce qu’il aurait observé. S’il lui est permis de choisir son sujet dans les bas-fonds du réel, c’est à la condition de laisser tomber l’obscénité.  Par pitié, nous sommes de l’avis de celui-ci, quand il affirme que le point principal dans cette question de reconstruction demeure l’enjeu d’une véritable renaissance, parfaite en tous points, sans mettre en lumière tel ou tel aspect du mal (mais bien) que de savoir à quelle hauteur il se tient pour ce faire. Nous ne sommes pas dupes et nous avons raison d’être inquiets !  Nous sommes les défenseurs de Notre *Dame et de Notre Mère Patrie, telle quelle, dans toute sa perfection sublime. Cette solution peut paraître sévère, mais elle est juste. Nos cœurs sont assez purs, et assez forts, pour reconstruire Notre * Dame sans connivence.

Oui, nous commençons à prendre la mesure des réactions du public, après cette tragédie, cette coupure dans notre conscience historique; ce terrible incendie enflamme toujours les esprits, soulève les passions et oblige un débat rempli de bonnes volontés, sur la valeur morale de cette œuvre d’art resplendissante qu’est Notre * Dame. L’art des libertés cela est aussi une affaire de culture artistique; l’artiste n’a pas le droit de se figurer que, comme lui, c’est l’art ultime que la population recherche et demande à découvrir; la population c’est aussi un immense cœur humain qui aspire à retrouver Notre *Dame intacte, avec à la fois sa pensée (de l’art) et son regard, afin de ne pas risquer de devenir objet de scandale, instrumentalisée par les scélérats. Une œuvre vivante est forcément troublante; soyons donc des Hommes dignes, profondément vertueux et commençons dès lors à reconstruire Notre * Dame pareille à l’originale; plus belle encore parce que rafraîchie, comme la femme véritablement magnifique remets savamment de l’ordre dans ses cheveux, un peu plus de noir sur ses yeux. Toute œuvre de mérite est potentiellement dangereuse si son œil tombe dans la fange où plus d’un s’enlise; de même, un bon arbre ne donne pas de mauvais fruits, ainsi Notre * Dame porte en elle-même le don de vie du Créateur, demeure magnifique, quasi-surnaturelle, de l’Homme. La tentation de se taire ou de crier ? Oui, la tentation du silence est aussi la tentation du bien comme le fait de constater que je suis libre d’écrire, ou pas, ce papier ; la difficulté reste entière d’un point de vue moral puisqu’il s’agit de savoir comment discerner la face exténuée du Christ dans la plus souillée de ses merveilles architecturales. Le symbole Notre * Dame est celui du Monde Libre. Le sentiment aigu de responsabilité morale va de pair avec la sincérité de celui qui voit également avec son esprit. Jouer avec le feu et se brûler : l’incroyant pourrait-il faire œuvre honnête ? Voilà le scandale qui guette Notre *Dame, comme s’il était nécessaire d’être scandalisé par avance en lui-même, de par tant d’infidélités faites aux lois de son art et de son esprit, de par un grand nombre d’artistes qui ne sait plus où il a été cueilli. Avez-vous vu toutes les propositions et projets de ceux-ci ? Il y a en a beaucoup; certains imprègnent notre civilisation occidentale, la pensée française, et d’autres, non, pas du tout. Ne soyons pas surpris : tous prennent des risques et espèrent se sauver entier, par un triomphe peut-être militant, mais en pensant de travers la mémoire historique de Notre * Dame, pervertissant sa charge émotionnelle et son parfum de vérité. Il faudrait être un saint pour saluer toutes ces idées qui laissent deviner la déchéance de Notre * Dame, un abîme sans rachat possible, une plaie que l’on s’amuse à dévoiler à nos yeux chastes et purs, profondément amoureux de Notre * Dame sans péchés, à la destinée de son prochain lumineux, loin des devoirs rigoureux liant le religieux, mais dans un esprit de liberté noble et beau, en chantier dans chaque corps et âme. L’Homme est un animal raisonnable, nous en appelons donc à sa raison. Quant à cette soif de lamentables créations, laissant Notre * Dame méconnaissable, ouverte à toutes les invasions, c’est à ce sujet qu’on nous impose de nous arrêter un instant. Ce n’est pas seulement la question de l’exigence de l’art que nous abordons dans ce papier, mais la défense de la (très) grande sensibilité, le travail essentiel de Salut, dans la lumière et la joie sans fin. Ainsi, si la lecture de cet article vous perturbe ou vous choque, s’il est une tentation contre votre innocence, alors interrompez ici votre lecture. De même, la littérature est elle aussi un art, elle peut obscurcir dans une âme - si la conscience est faussée - et toute la vie morale ne tardera pas à en être bouleversée. C’est pourquoi nous ne pouvons pas faire n’importe quoi avec Notre * Dame. En éducation, les peuples anciens avaient compris cela et ils savaient enseigner la vertu aux enfants, avec une impression forte qui se dégage dans les œuvres d’art. Un homme et son péché portera longtemps les stigmates de son vice caché, car la réalité historique a la mémoire longue, au risque de donner à Notre * Dame une image falsifiée. Ainsi, tel un fruit détaché de son arbre, nous devons garder nos cœurs purs, car l’histoire a bien des pervertis. Une enquête n’oblige pas à dire le mal et ne changera rien à son visage auguste (oui, le mal peut captiver) et à la place de l’Homme, des artistes, dans les travaux en cours, au sens de ses influences, de ses responsabilités, ses devoirs et ses obligations.

Notre *Dame : je crie ton nom ! C’est aussi comme un chant pour éloigner les pervers, comme l’Univers soulève l’ombre d’une chimère. Un Salut pour Notre * Dame, qui a été une Sacrée Gardienne, et qui demeure encore à nos yeux un Joyau rempli de créatures mille fois plus admirables que les cieux constellés. La valeur artistique de ce chef-d’œuvre oblige à ne pas craindre la lumière de la dignité qu’elle incarne toujours ; tout ce qui vit par elle est l’aveu divin de son Espérance : non, nous ne tomberons pas dans l’aberration ! Ce serait reconnaître la faiblesse de notre nature et les suites du péché originel. Ne cherchons-nous pas, quand nous affirmons vouloir reconstruire à la manière des artistes décalés, à fixer des ailes d’anges sur la bête que nous sommes tentés de devenir ? Or, Notre*Dame mérite d’être reconstruite dans toute sa Grâce, sans commune mesure, loin de toutes les profondeurs dont la déchéance humaine est capable. Sans doute, et sans vouloir se prendre pour des saints ou des moralistes, nous savons que les abimes de dépravation existent et que le péché creuse son lit dans les âmes. Assurément magnifique, Notre *Dame ouvrait tous les yeux, tous les cœurs, et faisait la joie du monde entier !  Maintenant plongée dans les effluves d’un parfum de fumée, qui penserait à y chercher pâture à ses convoitises ? Notre * Dame est grave, désormais, très grave. Elle en a perdu son accent et comme disait Bossuet, ses fortes manières. Nous voilà devant Notre *Dame fragile, plus que nue, ne faisant pas le poids face aux insultes, incapable de sentir même le poids de l’eau quand elle en a par-dessus la tête.  

N.B. : Nous en appelons à tous les écrivains et à tous les artistes : puisse la grâce demeurer dans l’œuvre originelle de Notre *Dame !   Plus précieuse que le sang des martyrs, les idées folles de création de certains artistes est la preuve de notre profonde décadence. L’esprit de Notre * Dame est néanmoins fait de force, de courage, mais pas jusqu’à l’immolation joyeuse afin de rendre témoignage de la vérité, pour le salut du prochain. Non, l’art sacré n’est pas habité de cet esprit-là ! La littérature n’est pas le péché; les arts ne sont pas comme un autre persiflage à la face menteuse des pervers. La ferveur de Notre * Dame est comme ce chemin de croix unique en son genre, que l’on monte d’un pas béni, sachant que nous sommes suivis par une petite âme. Elle sera guérie et elle sera plus sensible encore que tous les merveilleux écrivains et artistes qui ont perdu le sens des valeurs surnaturelles. Ainsi, la bêtise n’aura pas d’empire : Notre * Dame n’a que faire des efforts de purification et d’assainissement des cœurs, car le sien demeure mystérieusement intact. C’est nous qui, souvent, avons tort de vouloir ouvrir les portes et les fenêtres de notre demeure intérieure aux plus repoussantes ordures. Une œuvre d’art ne blesse jamais Dieu, car tout est beauté lorsque nous aimons le beau ; tous les plaisirs, toutes les bontés, toutes les beautés, c’est ce que nous voulons cultiver, comme nous savons apprécier ce qui est vrai. Le sentiment du beau, en effet, se découvre lorsqu’il est constitué par le repos de l’âme dans l’harmonie. Oui, c’est réellement une fleur d’Amour éternelle.

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