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Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

25 avril, 2019

Notre Dame : toujours lumineuse ! (2/3)


Par Louise V. Labrecque


Notre Dame enracine en nous la joie de donner et la joie de pardonner : tu renaîtras de tes cendres ! Tu es Jésus ressuscité ; Il est présent dans nos vies. Seigneur ! Que de beautés dans la création ; les paysages, les fleurs, les fruits, les chants des oiseaux, les couchers de soleil, les changements de saison ; la métamorphose ! Que de bonté dans les gestes qui naissent de l’amour fraternel : un sourire de sympathie, un mot du cœur, la chaleur d’une présence, un partage d’amour ou d’amitié, l’attention à l’autre !
Oui, l’Homme a besoin de peu de choses pour s’élever et s’accomplir; il suffit qu’il le veuille de tout son cœur. Le bonheur nous élève tel un arbre ou une cathédrale, selon l’étendue des racines de notre engagement. Notre Dame est un bonheur qui nous tient debout devant l’adversité comme de véritables racines. Limpide et mystérieuse comme une perle de rosée dans le pli d’une feuille, telle est ta grâce, Notre Dame !  Elle pénètre en moi goutte à goutte, silencieusement, et me fais être ton enfant. La grâce de Notre Dame passe et souffle à travers toutes les flammes du monde. Oui, ta parole est comme l’eau; rafraîchis-nous à sa source, plonge-nous encore dans son courant, du fleuve magnifique entraîne-nous vers sa mer. Notre Dame : ta parole est comme le feu; qu’elle nous éclaire, sans trop nous éblouir. Ta parole est comme la terre; qu’elle nous enracine en elle, pour que nous puissions éprouver la solidité et la constance de tout ce que tu donnes, exige et promets. Dans l’intimité de ton sacré cœur, une énergie d’amour féconde toute la vie, tous les arts, toute la création et, comme dans un murmure d’une eau vive, dans le chant du vent, creuse un invisible oratoire. Ainsi, ton chant ou ta prière deviendra bientôt une source de bonheur où tu viendras boire. Notre Dame… Écoute : l’écho de notre prière est éternel.

L’émerveillement est le grand bonheur des marcheurs que nous sommes. Sur nos chemins : des champs, des étoiles, la lumière du soleil; tant de soleils, toutes les étoiles, la mer à la fenêtre, un banc de bois, des pivoines, des tournesols, des narcisses, des églantines, des glaïeuls, des cosmos…. Oui, des fleurs, à profusion, de toutes sortes, dans nos jardins; des mésanges qui zinzinulent, des senteurs de sapin, le souffle parfumé du vent qui enveloppe notre âme de sensations paradoxales; notre âme à la reconnaissance, en soif de contentement. Le chemin a plusieurs saisons : chacune a ses raisons, ses charmes, son ivresse, son insolence, ses beautés… Oui, tu renaitras; tu seras reconstruite, tu seras restaurée ! Ce qui est important, c’est de contempler le mystère de ce miracle. J’accède ainsi à ta connaissance, avec ta toute puissance et ta fantaisie, comme une variété de vie que je contemple, Notre Dame, avec la sagesse qui t’habite en tout. Les gens regardent depuis l’éternité cette lumière qui nous montre aujourd’hui le chemin. C’est un regard intemporel pour puiser la force, celle des étoiles pour retrouver le nord du nord. La lumière du ciel de Paris s’est concentrée sur ces repères visibles et elle nous parle de loin, d’aussi loin que nous le sommes parfois de toi, Notre Dame, au-delà de notre moi isolé; la vie refleurit si nous lui laissons le temps, si nous le lui permettons, si nous la percevons, si nous la ressentons, si nous sommes suffisamment libres pour vivre dans l’instant. Coupe les amarres ! Avance en eau profonde, va donner à ton frère le goût de vivre ! Accueille la vie qui bat dans le cœur de ton tout proche, de l’Autre, de ton frère ! Te réconcilier avec toi-même, te réconcilier avec les autres, te réconcilier tout simplement avec la vie, en 2019. Donne-nous d’être toujours plus unis, de n’être jamais des instruments de division; fais que nous nous engagions comme l’exprime un beau poème ou une belle musique, à partager la vie dans la nature, à apporter l’amour là où existe la haine, à apporter le pardon là où se trouve l’offense, à apporter l’union là où règne la discorde.  Tout est à réinventer ! Nous sommes des artisans de paix, dans la construction d’une culture de paix; ainsi nous avons une âme universelle : on a besoin de créer de nouveaux mondes, des ponts entre nos maisons, où il y ait, dans le respect mutuel, de réelles possibilités de compréhension entre le citoyen et l’étranger; on a besoin d’une nouvelle éducation au monde, qui favorise une intégration réelle entre cultures et réalités humaines.

Sois confiante, Notre Dame : le monde traverse la ville et n’a pas peur d’être les saints du nouveau millénaire. Nous avons pu sauver l’incroyable, tes préciosités; il n’est rien de perdu qui ne puisse être sauvé. Donc, avec le courage, tu seras reconstruite et tes chefs-d’œuvre seront restaurés; les fils de l’Homme sont revenus chercher et sauver ce qui était perdu; ils ont confiance sur le chemin de nos fragilités ; toutes nos faiblesses, surtout les plus profondes, sont des pierres ardentes d’espérance. Notre Dame, toi qui connais toutes nos attentes, toutes nos aspirations à l’Infini, à la transparence, à l’Invisible, comme une pensée vivante, une pensée de l’art, ininterrompues comme ininterrompu est le flot de ta tendresse. Je crois, Notre Dame, que les larmes de compassion et de miséricorde sont la preuve de ton éternel amour; tu es la Passion, tu n’es jamais absente du monde, surtout au moment où tes enfants souffrent. Le feu, c’est l’Inattendu qui s’est produit; c’est le monde qui s’est ouvert et se déchire, quand ton regard change, et que les choses deviennent des signes, des questions. Quand le visible se met à parler, quand s’opère une mutation entre le dehors et le dedans… Nous y sommes… Pour s’émerveiller, il faut être disponibles, libres de ses certitudes comme de ses incertitudes…   On est Hommes que si, en regardant en face le mystère de cette fin de cycle, on a trouvé, sinon de quoi le résoudre, du moins de quoi le porter; s’émerveiller devant la merveille de vivre. Même si la vie n’est pas toujours facile,  la recevoir comme un don, toujours neuf; comme un enfant qui s’étonne, s’émerveiller d’être vivants, s’émerveiller de Notre Dame; c’est cela l’essentiel : retrouver sa lumière, dans une lampe d’argile, comme le soleil dans la nuée, comme Dieu dans un homme…

Maintenant, le grand escalier de pierres précieuses s’ouvre sur un grand portail; le champs de tous les possibles…. À l’instant où la nature se prépare à renaître de toutes parts, dans un foisonnement de vie remplie de vie… luxuriante nature qui redécouvre sa sainte trinité et l’audace des premiers enfantements. Le temps passe vite…!  S’il tarde, il est nécessaire de l’attendre avec patience. Il viendra, il viendra certainement, quand nous nous aimerons, quand nous donnerons aux autres, sans rien attendre d’autre que ce simple fait d’aimer; l’amour est à la source de toutes nos naissances, toutes nos renaissances; Notre Dame : tu es là où le soleil se lézarde, le Soleil de Justice, où la lumière apparaît toujours et fait beau tout ce qu’elle touche. La vraie joie éternelle, comme le printemps renaît sans cesse dans l’hiver, est comme un acte de foi renouvelé dans la vie, dans ses possibilités. La vraie joie est douce comme le chant de l’oiseau, celui qui fait lever le soleil. Elle ne s’impose pas aux autres, mais est annonce de son cœur de lumière, l’appel à vivre une réalité toute neuve. Tout est lumière, tout est paix, dans le secret de Nazareth… L’infini bleu lumineux, celui qui tremble et miroite; la couleur rare qui affleure et modèle les ressemblances. Notre Dame, tout se sépare et pourtant tout se rapproche, dans cet espace visible et invisible. Comment ne pas célébrer, dans la résurrection du Christ et pour l’Histoire entière, - la petite et la grande -, de son origine à son terme, le déploiement d’une vie plus forte que toutes les ruptures ou les tragédies qui semblent interrompre en permanence la longue marche de l’humanité. Méditons-la, laissons-nous réchauffer le cœur à son contact. Notre Dame ne passe jamais à côté de l’essentiel. Elle est une aubépine en fleur : le printemps entre en elle. Il entre parce qu’il y est déjà.

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