Ils prétendent vivre sans Dieu ni maître : mais alors pourquoi les descendants spirituels de Blanqui et de Marx, passent-ils leur vie à faire des leçons de morale aux autres et n’ont de cesse de vouloir imposer leurs préceptes à la Terre entière ?
Avant, il y a longtemps, c’était surtout durant le prêche de la messe dominicale que l’on avait droit à un sermon sensé remettre les brebis égarées dans le droit chemin.
Aujourd’hui, c’est tous les jours qu’on nous explique qu’il ne faut pas manger de viande, ne pas manger trop gras, top salé, trop sucré, qu’il faut trier ses déchets, ne pas rouler en diesel, craindre le nucléaire …
Il est vrai qu’aujourd’hui, plus trop de monde ne va à la messe le dimanche midi. Et pour cause, le grand Karl Marx l’a établi : la religion, c’est l’opium du Peuple. C’est l’outil avec lequel la bourgeoisie aliène les prolétaires. La religion est un instrument de coercition.
Une rapide discussion sur la religion avec un matérialiste éclairera le sujet : elle commencera toujours par des éléments rationnels affichant le manque de preuves de l’existence d’une ou de plusieurs divinités et se clôturera par cette démonstration définitive : si il y a un Dieu qui sait tout, voit tout, connait tout… alors l’histoire est déjà écrite et donc la liberté n’existe pas.
Comme il y a le reductio ad hitlerum, il y a le reducio ad blanquii : le ni Dieu ni maître qui conclut systématiquement et de façon définitive toute discussion sur le sujet : la liberté et le divin sont incompatibles.
En poussant un tout petit peu plus loin cette logique : ni Dieu ni maître signifie que la morale est forcément subjective, l’inverse voulant dire qu’il existerait un « constructeur » de la morale qui régirait nos vies : un Dieu ou un maître.
Mais alors pourquoi les descendants spirituels de Blanqui et de Marx, de Léo Ferré ou de Renaud, passent-ils leur vie à faire des leçons de morale aux autres et n’ont de cesse de vouloir imposer leurs préceptes à la Terre entière ?
MANGER DE LA VIANDE, C’EST MAL
Nous avons tous vu ces vidéos terribles prises dans des abattoirs et dénonçant les atteintes faites aux animaux : le spécisme, faire une distinction entre les êtres vivants, relèverait de la même déviance morale que porter un jugement de valeur sur les êtres humains en fonction de leur couleur de peau (racisme), leur sexe (machisme), leur orientation sexuelle, leur origine ethnique, etc… et donc tuer des animaux serait condamnable au même titre que tuer des êtres humains.
J’aurais tendance à penser que les vegans sont également féministes. Je me demande donc bien comment ils arrivent à concilier la virulente condamnation morale de la mort d’un bébé vache et la revendication du droit à éliminer les embryons humains non désirés. Sans inventer une nouvelle reductio ad foetum, il semblerait bien qu’avortement et véganisme soient incompatibles, pourtant je ne les ai pas vus tourner beaucoup de vidéos dans des centres de planning familial.
Je me demande aussi comment ils arrivent à faire une distinction entre les végétaux (comestibles) et les animaux (non comestibles) sans faire appel à quelque chose qui de près ou de loin ne serait pas du spécisme. Les deux ne sont-ils pas des êtres vivants ? D’ailleurs, on sait que les plantes voient, sentent, entendent, communiquent entre-elles…
Reste que l’élevage produirait des gaz à effet de serre. Or la simple application de la loi de Lavoisier me fait dire que le corps d’un animal étant en grande partie composé de composés carbonés, celui-ci n’est rien d’autre qu’un puits à carbone : en effet s’il n’existait pas sous forme de muscles et de tissus, ce carbone se retrouverait forcément ailleurs, très donc probablement dans l’atmosphère avant d’avoir été fixé par la photosynthèse des plantes que l’animal a mangées.
LE SAUCISSON, LES CHIPS ET LA PÂTE À TARTINER, C’EST MAL
Le corps humain est une merveilleuse machine qui sait elle-même fabriquer tout ce dont elle a besoin pour fonctionner, s’entretenir, se réparer quand nécessaire. Pas vraiment tout, car en plus de l’eau qui le compose aux deux tiers, l’organisme a besoin quotidiennement de graisse, de sel et de sucre.
Le péché serait dans l’excès. Sauf que manger trop gras, trop salé, trop sucré, c’est exactement comme manger 5 fruits et légumes par jour : ça ne veut absolument rien dire à part peut-être rassurer ceux qui arrivent à avaler 5 citrouilles chaque jour.
Alors le mal serait dans l’industriel qui utiliserait à foison des poisons malicieux, comme le fameux E330 (le jus de citron), les terrifiants E250 et 252 (le salpêtre, avec le sel le plus vieux conservateur utilisé au monde depuis plusieurs millénaires) ou qui transformerait le naturel en artificiel, sauf que cette distinction voudrait simplement dire que l’industrie arriverait à s’affranchir des lois de la nature, ce qui n’a aucun sens.
Au fait, juste pour remettre quelques chiffres en perceptive : l’obésité morbide en France, que les campagnes publicitaires ciblent de ces slogans, c’est 150 000 personnes. Son opposé, l’anorexie : 230 000, que l’on divise en 3 catégories : un tiers d’adolescents, deux tiers d’adultes pour lesquels la maladie est devenue chronique et le restera dans la grande majorité des cas, et un bon quatrième, voire cinquième tiers qui s’ajoute aux 230 000 : celui des victimes, mortes par suicide ou par épuisement et celui des proches.
NE PAS TRIER SES DÉCHETS, C’EST MAL
En dehors du fait que je n’ai toujours pas compris ce qu’était le tri sélectif, n’ayant jamais vu de tri qui ne soit pas sélectif, il semblerait que celui-ci permettrait de préserver les ressources naturelles et de faire barrière à la pollution.
Sauf que sur les 910 millions de tonnes de déchets produits par an en France, 23 millions sont des ordures ménagères dont à peine 20% est réellement recyclable. Le tri domestique ne concerne donc en fait que 0,5% des déchets produits à l’échelle du pays. Même pour un des éléments les plus facilement recyclable, l’aluminium, les emballages triés puis recyclés ne représentent que 5% de la consommation annuelle du métal. Quant aux bouteilles en verre, je n’ai toujours pas compris ce qu’il y avait d’économe en énergie à faire fondre les bouteilles pour en faire de nouvelles plutôt que de les laver et de les réutiliser.
En fait, le recyclage est avant tout une question industrielle et le tri ménager n’a qu’un impact infinitésimal sur la consommation de ressources naturelles et la pollution. Mettre votre canette dans la poubelle de la bonne couleur a quasiment comme seul effet celui de flatter votre ego de superhéros sauveur de la planète.
LE DIESEL, C’EST MAL
Avant c’était bien, maintenant c’est mal. Il faut dire que dans l’intervalle, on s’est rendu compte que la demande de gasoil ayant explosé, le prix hors taxe d’un litre de super a été rattrapé par celui du litre de gasoil qui n’était auparavant qu’un sous-produit du raffinage de pétrole.
On s’est aussi rendu compte que le diesel pouvait facilement passer du statut de carburant pour voiture à celui de carburant pour dépenses publiques. Mais il fallait bien trouver une bonne raison pour justifier l’augmentation des taxes et la hausse du prix du diesel.
Donc : le diesel, est devenu tout d’un coup plus toxique et plus taxé.
LE NUCLÉAIRE, C’EST MAL
Mais quelle planète allons-nous laisser à nos enfants ? Voulons-nous vraiment une planète radioactive pour les générations futures ?
Bien sûr que non ! Et la meilleure solution pour éviter cela s’appelle la centrale nucléaire !
La fission nucléaire, comme toute réaction chimique suit le second principe de thermodynamique (ou principe de Carnot, énoncé en 1824). L’énergie extraite du combustible nucléaire fait que cette matière est bien plus inerte avant qu’après.
En fait, il suffirait de mélanger les « déchets nucléaires » dans les roches dont est extrait le combustible d’uranium et de tout remettre à sa place pour constater que le résultat est bien moins radioactif que n’était le gisement de minerai originel.
REMPLACEZ UNE RELIGION, ELLE REVIENT AU GALOP
L’esprit humain est fait de croyances et d’habitudes, pas de raison. C’est du moins l’avis de Charles S. Pierce. C’est une des théories qui fonde le pragmatisme et c’est aussi ce que de nombreuses études poussent à établir de façon empirique.
La raison a la fâcheuse tendance de suivre à la lettre la loi de Murphy : s’il a une chance, même parfaitement improbable que quelque chose puisse mal tourner, cela se produira forcement. Le raisonnement logique et structuré ne supporte que très mal le réel et ses imperfections, et devient rapidement hors sol dès que l’on veut vulgariser des idées qui paraissent bonnes en les simplifiant et en les généralisant.
C’est pour cela qu’il est absolument impératif de séparer la foi de la raison. Les deux ont leur utilité, mais surtout leurs règles et leurs pouvoirs respectifs.
S’il m’est facile en tant que catholique de me référer ici au schéma que Jean Paul II a décrit dans l’encyclique Fides et Ratio, cela me l’est d’autant plus que la séparation des pouvoirs et la liberté de pensée, la Lettre sur la Tolérance de John Locke, le premier amendement de la constitution US, l’article 10 de la DDHC de 1789 … toutes les idées libérales reposent sur cette pierre angulaire.
La morale laïque qui encombre les spots publicitaires et les magazines et qui vous dépeint le monde rempli d’œuvres diaboliques tentatrices qu’il faut fuir à tout prix, crée une mythologie qui nous pourrit la vie, nous détourne des vrais problèmes et des possibles solutions et est joyeusement instrumentalisée par toute une bande de gourous qui vivent grassement des peurs des gens au premier rang desquelles il y la peur des religions, surtout quand celles-ci proviennent de l’étranger et qu’elles nous sont inconnues.
Car c’est bien là que se pose la question de fond : y a-t’il plus à craindre d’une religion, avec un ordre et donc des responsables identifiables ou d’une pseudo-religion sans visage, sans responsable, sans contre-pouvoir et qui se faufile insidieusement dans la société pour imposer sa vision morale coercitive et en décliner foultitude de lois et de taxes ?
Aucun commentaire:
Publier un commentaire