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21 mars, 2018

Les complices du communisme

Pourquoi le communisme est-il encore bien vu aujourd’hui, avec de valeureux complices de ses crimes dont les noms ornent les écoles, les bibliothèques et les plaques des rues ?


Un système totalitaire ne peut pas exister sans des associés. Il y a certes les bourreaux, et donc les victimes, mais surtout des complices. Ce sont eux qu’étudie Thierry Wolton dans son troisième et dernier tome de sa monumentale étude sur le communisme. Si les complices arrivent à la fin, ils sont en réalité les plus importants. Ils ont soutenu Lénine puis Staline et Brejnev.
Ils ont vanté les mérites de Mao et d’Ho Chi Minh, ils ont défendu le communisme dans des poèmes, des articles de journaux, sur les planches et dans les salles obscures.
Partout, ils ont établi une terreur intellectuelle, et notamment dans la presse, les écoles, les universités, pour faire croire que le communisme était l’avenir des hommes et pour cacher les massacres et les tueries. C’est là un des grands mystères du XXe siècle.

ANATOMIE DE LA COMPLICITÉ

Comment des hommes censés être intelligents ont-ils pu soutenir une telle idée et de tels crimes ? Pourquoi le communisme est-il encore bien vu aujourd’hui, avec de valeureux complices de ses crimes dont les noms ornent les écoles, les bibliothèques et les plaques des rues ?
En 1 200 pages d’un livre grand format, Thierry Wolton ausculte ces complices. Ils ont soutenu le tropisme maoïste, ils ont fait preuve de cécité volontaire, ils ont camouflé et défendu les crimes de masse. Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, pour ne citer que les principaux Français.
Ils ont eu des ministères, des chaires universitaires, des chaires médiatiques. On se souvient de Jean Daniel pourfendant Alexandre Soljenitsyne sur le plateau de Bernard Pivot. Ou encore Jean Ferrat, dans une chanson, reprochant à Jean d’Ormesson d’avoir évoqué les crimes du Viet Minh lors de la prise de Saïgon. Ils étaient aux ordres de Moscou et de leur idéologie. Ils ont fait croire au stalinisme pour excuser le communisme.

LE MENSONGE CONTINUE

Le mensonge continue, la négation des crimes aussi. L’Obs trouve cette trilogie un peu trop anti-communiste et reproche à l’auteur de ne pas traiter du dévoiement du communisme ni de l’universalité de la censure et de la répression.
C’est le refrain bien connu : le communisme est bon mais il a été dévoyé, et les crimes sont à minimiser car cela s’inscrit dans le même registre que les autres répressions.
Que près de trente ans après la chute de l’URSS un journaliste de L’Obs se croit encore obligé de défendre le communisme et de minimiser ses crimes de masse en dit long sur l’état de complicité qui s’est emparé des esprits.
Ce monumental livre, fruit de dizaines d’années de recherche, est donc passé presque inaperçu. Le silence et l’oubli sont les meilleurs alliés de la réécriture mémorielle, exactement comme pour les massacres de Katyn.

L’HORREUR DU SOCIALISME RÉEL

L’auteur cite de nombreux textes et documents pour justifier ses analyses. Relire les poèmes d’Aragon à la gloire du Goulag et du Guépéou fait froid dans le dos.
Occultation, négation, minimisation, exonération, tels sont les quatre ressorts utilisés par les socialistes pour passer outre les crimes contre l’humanité du communisme. Le travail de l’historien est aujourd’hui un travail de la mémoire.
Il devient urgent et essentiel d’exhumer ces textes et ces documents pour rappeler l’horreur vécu par le socialisme réel, au-delà de la propagande et des belles images.
****
Prélude au temps des cerises, Louis Aragon
Il s’agit de préparer le procès monstre
d’un monde monstrueux
Aiguisez demain sur la pierre
Préparez les conseils d’ouvriers et soldats
Constituez le tribunal révolutionnaire
J’appelle la Terreur du fond de mes poumons
Je chante le Guépéou qui se forme
en France à l’heure qu’il est
Je chante le Guépéou nécessaire de France
Je chante les Guépéous de nulle part et de partout
Je demande un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
Demandez un Guépéou pour préparer la fin d’un monde
pour défendre ceux qui sont trahis
pour défendre ceux qui sont toujours trahis
Demandez un Guépéou vous qu’on plie et vous qu’on tue
Demandez un Guépéou
Il vous faut un Guépéou
Vive le Guépéou véritable image de la grandeur matérialiste
Vive le Guépéou contre Dieu Chiappe et la Marseillaise
Vive le Guépéou contre le pape et les poux
Vive le Guépéou contre la résignation des banques
Vive le Guépéou contre les manoeuvres de l’Est
Vive le Guépéou contre la famille
Vive le Guépéou contre les lois scélérates
Vive le Guépéou contre le socialisme des assassins du type
Caballero Boncour Mac Donald Zoergibe
Vive le Guépéou contre tous les ennemis du prolétariat. »
Editions Denoël
1931
Thierry Wolton, Une histoire mondiale du communisme, tome 3, Les complices, Grasset, 2017, 1453 pages.

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