Dans le baromètre
des professions 2013, les politiciens se retrouvent au 64e rang sur
66, juste avant les vendeurs d’automobiles usagées et les lobbyistes. Ils
trônent dans le peloton de queue depuis que Léger marketing publie son
baromètre.
Pourtant, il n’y a aucune autre profession qui requiert la
confiance du public plus que celle de politicien. Dans nos démocraties
occidentales, en plus de veiller à la bonne marche du gouvernement, ils sont
les gardiens des institutions qui protègent nos libertés et régissent notre
bien-vivre en société.
Non seulement j’ai perdu confiance en nos politiciens, mais
je doute de plus en plus de la probité de nos institutions.
Faites-vous confiance à la police? Pas moi : la
nomination partisane du directeur général de la SQ laisse planer un doute sur
son indépendance politique; je doute de l’objectivité de la police qui enquête
sur les bavures de la police; il ne se passe pas une semaine sans que les
médias rapportent une anecdote qui mine la crédibilité des forces de l’ordre.
Faites-vous confiance à la justice? Pas moi : les
délais sont interminables; l’utilisation de Post it pour identifier les
candidats aptes à la magistrature laisse un doute quant à leurs compétences; les
coûts exorbitants des procès favorisent les mieux nantis. Dans ces conditions, il
vaut mieux ne pas trop se fier au système.
Faites-vous confiance aux fonctionnaires? Pas moi : la
plupart de ceux qui sont au service de la population travaillent honnêtement,
mais les bureaucrates qui s’immiscent entre eux et les politiciens servent
d’abord leurs maîtres politiques. Il suffit de penser aux abus de l’agence du
revenu et aux bévues de l’OLF pour s’en convaincre.
Faites-vous confiance aux ordres professionnels? Pas
moi : chacun veille à protéger les siens. Seulement les cas les plus
extrêmes et impossibles à camoufler sont connus du public.
Je pourrais continuer ainsi sur des pages et des pages, mais
je pense que vous avez compris.
Plusieurs phénomènes contribuent à me convaincre du peu de
crédibilité de nos politiciens, mais rien n’y contribue davantage qu’eux-mêmes.
Ils sont les artisans de leur propre malheur.
Lors des campagnes électorales ils nous promettent mer et
monde, mais dès qu’ils accèdent au pouvoir, ils trouvent les excuses les plus
alambiquées pour diluer, voire renier, leurs belles promesses.
Leur comportement à l’Assemblée nationale est digne d’un
mauvais vaudeville. Ils se crient des noms au point où il a fallu bannir
certains mots de leur vocabulaire. Les questions posées visent surtout à
embarrasser l’autre. Lorsque la question est légitime, ils évitent d’y
répondre. Pourquoi respecterais-je des adultes qui se comportent comme des
gamins mal élevés?
Ils rivalisent d’imagination pour se traiter mutuellement de
menteurs et d’incompétents. À la longue j’en suis arrivé à les croire.
Sérieusement, si les politiciens veulent mériter ma
confiance, ils devront apprendre à se comporter en adultes responsables. C’est
la première étape incontournable pour me redonner confiance aux institutions si
essentielles au bon fonctionnement de la société. En voulant miner ma confiance
envers leurs adversaires, ils ont réussi à miner ma confiance envers toute la
classe politique. C’est ce que j’appelle gagner une bataille au prix de perdre
la guerre.
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