On considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre ou une vache
à traire. Peu voit en lui le cheval qui tire le char. --- Winston Churchill
La concurrence est au monopole ce que la démocratie est à la
dictature.
Tous conviennent que les lacunes inhérentes à la démocratie :
délais, influence indue des lobbys, abus des politiciens, compromis, etc., sont
de loin préférables aux horreurs de la dictature.
La démocratie ne se limite pas à voter périodiquement, mais consiste
surtout à permettre à des opinions différentes, voire opposées, de s’exprimer
ouvertement et d’influencer l’évolution des politiques régissant la société. Le
brassage d’idées généré par les débats entre les pour et les contre d’une
politique proposée, permettent de mieux cerner les enjeux de celle-ci. Par
exemple, les écologistes en s’opposant à l’exploitation des énergies fossiles
obligent les entreprises à proposer des méthodes d’exploitation propres et
sécuritaires.
Ainsi, la démocratie crée les conditions favorisant une
saine concurrence entre les choix politiques qui s’offrent à nous. Cette
concurrence oblige les protagonistes à redoubler d’ardeur et de créativité pour
influencer l’opinion publique et les législateurs en faveur de la position
qu’ils défendent. Sans être parfaites, ultimement, les politiques retenues
suite à ce processus seront généralement plus optimales pour l’ensemble de la
société que celles qui auraient été imposées par une dictature, aussi éclairée
soit-elle.
Ce phénomène a permis aux démocraties occidentales
d’atteindre un degré de liberté et une qualité de vie très supérieure à tous
les autres types d’organisation sociale. Les sociétés socialistes, communistes
ou fascistes, nécessitent, à des degrés divers, une gestion centralisée, voire une
dictature, pour s’établir et se maintenir en place. Ce phénomène nuit
considérablement à leur développement. À terme, ces sociétés imploseront comme
l’ont expérimenté les républiques russes à la fin des années 80s et le Venezuela
en 2014. Ce n’est qu’une question de temps avant que la Corée du Nord et Cuba
implosent à leur tour.
Ce qui est vrai au niveau de la société l’est tout autant au
niveau de l’économie. Une économie ouverte et libre où la concurrence entre les
entreprises domine le marché, se développera plus rapidement et offrira de
meilleurs services à meilleurs coûts à la population. Par contre, une économie
dominée par les monopoles, privés et publics, sera peu innovatrice et
favorisera le statu quo au détriment de la qualité et des coûts des produits et
services offerts à la population.
Le poids des monopoles d’État et la propension des
politiciens à vouloir tout réglementer nuisent au développement du plein
potentiel de l’économie québécoise. Près de 50 % de l’économie québécoise est
contrôlée par les divers niveaux de gouvernement. Si on considère qu’une participation
des gouvernements dans l’économie de plus de 25 % à 30 % est
contre-productive, cette situation est dramatique.
L’environnement
économique québécois est l’un des moins libres en Amérique du Nord. C’est
ce qui explique que, quel que soit le critère utilisé : PIB, revenu
disponible, dette, taux de chômage, pauvreté, etc., le Québec trône
honteusement dans le peloton de queue.
Malheureusement, cette situation risque de perdurer. Selon
un sondage
commandité par Cogeco, la moitié des Québécois considèrent que les
entreprises privées nuisent à la société. Dans les circonstances, les
politiciens sont peu enclins à favoriser le démantèlement des monopoles d’État au
profit d’un environnement où des entreprises privées se concurrenceraient pour
offrir les mêmes services.
Cette situation désolante perdurera aussi longtemps qu’une
majorité de Québécois n’auront pas compris que la trop grande présence de
l’État dans l’économie est un boulet nuisible à son développement.
Ce travail pédagogique requiert un effort soutenu et de
longues haleines. Les pays anglo-saxons et la Chine font des efforts
considérables pour favoriser l’éducation
économique et financière de leur population. Les gouvernements, les entreprises
et les organisations voués au développement de l’économie contribuent à cet
effort. Malheureusement au Québec, tout effort dans le but d’améliorer la littératie économique et financière de
la population est immédiatement dénoncé. Les biens pensants gauchistes prétendent
que cela conduira à la marchandisation de l’éducation et condamnent sans appel
tout effort en ce sens.
Heureusement, il existe des organisations telles que l’IÉDM,
dont le mandat est de promouvoir les bonnes pratiques économiques et de faire
pression sur les élus. Cela permet peut-être d’éviter les pires dérapages, mais
c’est clairement insuffisant pour changer le sentiment anti entreprise privée
qui prévaut au sein de la population.
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