par Serge Rouleau
D’abord, je tiens à dire que la tâche de nos dirigeants est titanesque. Dans les circonstances, ils font un travail exemplaire. Je les en remercie de tout cœur. Malgré tout, je tiens à souligner une situation qui n’a pas lieu d’exister. Les correctifs sont faciles à apporter. Tous en profiteront, au premier chef les personnes âgées.
D’abord, je tiens à dire que la tâche de nos dirigeants est titanesque. Dans les circonstances, ils font un travail exemplaire. Je les en remercie de tout cœur. Malgré tout, je tiens à souligner une situation qui n’a pas lieu d’exister. Les correctifs sont faciles à apporter. Tous en profiteront, au premier chef les personnes âgées.
Depuis le début de la
pandémie, les personnes âgées sont discriminées dans les communications
officielles. On les pointe du doigt. Il s’en faut peu pour qu’on les accuse de
monopoliser le système de santé.
Les personnes âgées ne
sont pas plus contagieuses ou susceptibles de transmettre le virus que les
autres. On prétend qu’ils sont plus vulnérables. Je conçois qu’il y a un plus
fort pourcentage de personnes vulnérables chez les 70 ans et plus. Mais il y a
aussi un fort pourcentage de personnes vulnérables dans la population en
général : les obèses, les diabétiques, les immunodéficients. Il y a des
indicateurs qui pointent l’obésité comme le facteur le plus aggravant face au
COVID-19. Existe-t-il plus d’obèses chez les 70 ans et plus, que dans les
autres catégories d’âge ? Si je me fie aux personnes que je rencontre en
faisant mes marches quotidiennes, c’est tout le contraire.
Il y a des voix qui
s’élèvent pour demander que les personnes de 70 ans et plus soient confinées à
résidence jusqu’à la fin de 2020. Cette mesure aurait des effets dévastateurs
sur la santé mentale et physique des bâtisseurs du Québec moderne. D’autres
suggèrent la surveillance par internet et l’émission de permis pour circuler.
C’est ridicule, on ne vit pas au paradis de Kim Jong Un. Mais lorsque la
panique s’empare de la société et de ses leaders, vaut mieux être prudent.
En réalité, une
personne de 75 ans, ce que nous sommes, n’est pas plus à risque que les
personnes des autres catégories d’âge si elle ne souffre pas déjà de problèmes
de santé majeurs. Alors, pourquoi leur imposerait-on des conditions de
confinement plus sévères qu’à l’ensemble de la population ? Comment
réagirait-on si on assignait les personnes obèses à résidence sous prétexte de
les protéger ?
Il est important de se
rappeler que dans une démocratie les citoyens sont jugés aptes à prendre les
décisions qui s’imposent selon les circonstances. Bien sûr, il existe des
personnes âgées irresponsables qui se foutent éperdument des autres. Il y en a
autant, voire plus, chez les diverses catégories d’âge : les boomers, les
X, les Y, les millénariaux.
Il est sage d’informer
les personnes vulnérables, tous les groupes d’âge confondus, des dangers de la
COVID-19. Mais les personnes âgées ont le même sens des responsabilités, voire
plus, que les autres catégories d’âge devant l’urgence nationale. Ils sont
amplement capables de prendre librement leurs décisions en ce qui concerne leur
santé et celle de leurs proches et voisins. Sous prétexte de les protéger, on
les infantilise. On menace de les isoler sans discrimination. Dans ces
conditions, ils deviendront des victimes collatérales de la guerre au COVID-19.
Je ne mets pas en
doute les bonnes intentions de nos dirigeants. J’admire le travail de Legault,
Aruda et McCann. Je ne prendrais pas leur place pour tout l’or du monde. Mais
il est temps que, dans leurs communications, le premier ministre, les autorités
sanitaires et les médias réfèrent aux catégories de personnes vulnérables
plutôt qu’aux personnes âgées.
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