par André Dorais
Les États-Unis, le Canada et la plupart des pays d'Europe
ont exigé le confinement général de leur population respective afin de réduire
l'épidémie du COVID-19. Il est certain que plus vous confinez longtemps
une population en santé, plus le risque de contagion se dissipe.
Cependant, ne pas considérer les coûts sociaux et économiques d'un tel
confinement peut engendrer des maux plus grands que le virus qu'on cherche à
contenir par cette mesure. Les dirigeants desdits gouvernements y ont
certainement pensé, mais y ont-ils pensé suffisamment?
Se contenter de dire que «la santé passe avant tout» pour
justifier pareil confinement relève d'un jugement simpliste. La santé
d'un individu est certes plus importante que sa richesse financière, mais
l'empêcher d'y avoir accès, de la maintenir, voire de la réduire sans son
consentement sous le prétexte de maintenir un bien soi-disant plus grand, un
«bien public», peut avoir des effets plus graves sur sa santé que le mal qu'on
tente d'éliminer. Dieu sait ce qu'un individu peut faire lorsqu'on le
confine contre son gré pour une période indéterminée!
Plus les gens seront confinés longtemps, plus élevés seront
les dépressions, les divorces, les tragédies familiales et évidemment, la
pauvreté. L'idée même de confiner des gens sans se préoccuper de savoir
s'ils sont porteurs du virus peut conduire à une propagation de celui-ci, alors
que le but est de la réduire. Ce manque de jugement est accompagné d'une
prétention à aider tous ceux qui sont affectés par les directives
gouvernementales d'une manière ou d'une autre. Prétention, aveuglement,
diktats, mais «solidarité»! Doit-on s'en consoler ou en
pleurer?
Heureusement, ce ne sont pas tous les dirigeants qui pensent
de la même manière. Le Japon, la Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan et la
Suède ont, à mon avis, mieux répondu à l'épidémie. J'arrive à ce constat,
d'abord parce qu'on y répertorie moins de victimes dudit virus qu'ailleurs,
toute proportion gardée. Le confinement, s'il est établi, n'est pas
généralisé à l'ensemble de la population. Ensuite, la mainmise
gouvernementale, sur ce problème du moins, y est moins importante qu'ailleurs.
C'est-à-dire que pour contrer la pandémie, on substitue les décisions locales
et individuelles aux décisions centralisatrices.
D'autres raisons ont conduit ces pays à mieux répondre à la
pandémie, mais elles demeurent peu nombreuses et faciles à reproduire. En
Corée
du Sud, on note la rapidité à «tester» un grand nombre d'individus à savoir
s'ils sont porteurs ou non du virus. Ce pays a souffert d'un virus
similaire en 2015 et puisqu'il semble en avoir tiré des leçons, il était mieux
préparé que la plupart des autres pays à y faire face de nouveau. Au
Japon, Hong Kong[i] et à Taïwan, ce ne sont
pas tant les tests à profusion qui les ont protégés du virus que le lavage
régulier des mains et la pratique de porter le masque dès lors qu'on se juge,
ou que l'on juge son entourage, à risque de contagion. Enfin, je dirais
que la Suède
a eu un plus grand souci des conséquences économiques d'un confinement à grande
échelle et un plus grand souci de la liberté individuelle que la plupart de ses
confrères occidentaux.
Évidemment, il s'agit d'un bilan préliminaire et de
généralisations, car il existe bien des «exceptions négatives» à l'intérieur de
ces pays tout comme il existe des «exceptions positives» à l'intérieur des pays
où la centralisation gouvernementale domine. Je pense notamment à
l'équipe du docteur Didier Raoult, à Marseille en France, qui a
agi rapidement et avec efficacité dans un pays où l'on attend, à tort,
pratiquement tout de l'État.
L'idée que l'État doit s'arroger tous les pouvoirs en temps
de crise pour mieux la contrôler constitue une erreur monumentale. Elle
se fonde notamment sur les deux facteurs suivants: une prétention démesurée des
politiciens à pouvoir la maîtriser et à une méconnaissance généralisée des
mécanismes de marché.
Lorsque l'État prend le contrôle de l'économie, la peur
s'empare des gens, les étagères des magasins qui restent ouverts se vident et
les prix des produits augmentent. Les politiciens se font alors
rassurants et promettent leur solidarité à la population, mais concrètement,
cela se traduit par l'utilisation de leur outil de prédilection dans les circonstances,
soit le monopole sur la monnaie. Jadis inventé en temps de guerre, ce
monopole, comme toute centralisation de pouvoir, leur permet, disent-ils, de
pallier l'inconfort causé par leurs décisions...
Certes, ils ne sont pas seuls à blâmer pour la crise.
Nombreux sont les individus qui les implorent en tout temps, par conséquent
plusieurs politiciens finissent par croire qu'ils sont indispensables.
Qu'ils s'entourent d'experts pour justifier leurs décisions n'y change
rien. L'expertise, qu'elle soit médicale, économique ou autre est
importante pour faire avancer les connaissances, mais on doit s'en méfier
lorsqu'elle brime les libertés individuelles. Confiner la majorité de la
population constitue une telle violation et faire rouler la planche à billets
comme à l'heure actuelle en constitue une autre.
Je me contente de rappeler que les injections massives
d'argent neuf dans l'économie par les diverses banques centrales ne
remplaceront jamais la richesse perdue lors de cette grande fermeture. Il
s'agit plutôt d'un détournement de fonds. En effet, ce nouvel argent ne
constitue pas une nouvelle richesse, mais uniquement le moyen de se la
procurer. Et puisqu'il ne se retrouve pas également dans les mains de
tous lors de sa distribution, seuls les premiers à y mettre la main en
profitent, et cela, au détriment de ceux qui n'en voient jamais la
couleur. Ce monopole d'État n'est donc pas créateur, mais destructeur de
richesse. Il sert à jeter de la poudre aux yeux, à réduire l'endettement
du gouvernement sur le dos des investisseurs qui lui prêtent de l'argent, bref
à cacher la pauvreté qu'il engendre.
S'il y a moins de production de biens et services, alors il
y a moins de richesse à se procurer, peu importe la quantité d'argent injectée
dans l'économie. Et si vous obtenez une plus grande quantité d'argent
grâce à la fausse générosité de la banque centrale, vous n'en profiterez
probablement pas, car les prix des biens et services augmenteront d'autant,
voire plus. Ainsi, dès lors que vous cessez de travailler et de produire
de la richesse, le gouvernement ne peut pas la remplacer. Il peut certes
vous promettre une compensation, mais uniquement en vous taxant et/ou en
utilisant la planche à billets. En d'autres mots il vous appauvrira, mais
dira qu'il n'avait pas vraiment le choix, ce qui est évidemment faux.
Que vous soyez politiciens, médecins en santé publique,
économistes des banques centrales ou autres experts, vous n'êtes ni
omniscients, ni omnipotents. En agissant comme si vous pouviez tout
contrôler, vous risquez d'appauvrir tout le monde de manière inversement
proportionnelle à vos bons sentiments. Autrement dit, vos remèdes
risquent de causer plus de torts que de biens et vous réaliserez alors que
votre progressisme aura été la cause d'une véritable régression économique et
sociale.
Plutôt que d'utiliser des monopoles d'État dépassés, démodés
et injustes pour faire face à l'actuelle épidémie, je me contenterais de
regarder à l'Est, il semble y avoir de bons exemples à suivre. Vous pouvez
toujours partager vos connaissances, elles seront les bienvenues, mais de grâce
ayez confiance au peuple! Plusieurs individus à l'esprit innovateur
trouveront des remèdes audit virus et des solutions aux pénuries dès lors que
vous les laissez libres.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire