par Drieu Godefridi
PhD, Sorbonne.
PhD, Sorbonne.
“You have stolen my dreams and my childhood with your empty words.” Greta Thunberg, Nations Unies (ONU), 23 septembre 2019.
Chère Greta, la vérité est que ce monde qui est le nôtre, et que tu exècres, non seulement ne t’a rien “volé”, mais tu lui dois la vie.
Car, si nous sommes aujourd’hui 7.5 milliards d’êtres humains à la surface du globe et que le pourcentage de personnes qui souffrent de la faim n’a jamais été aussi faible, c’est à ce progrès technologique que tu voues aux gémonies, que nous le devons.
Les données publiées par la Food and Agriculture Organization (FAO) des Nations Unies ne laissent aucun doute. En 1970, 37% de la population mondiale souffrait encore de malnutrition, contre seulement 12% en 2010. Rapporté au volume global de la population, le pourcentage de personnes souffrant de la faim dans le monde est depuis quatre ans (2014) inférieur à 11%, fait unique dans l’histoire de l’humanité. Cela, en dépit d’une population qui, dans certaines régions, persiste à croître. Le pourcentage de population qui souffre de la faim n’a jamais été aussi faible, dans le même temps que l’humanité n’a jamais été aussi nombreuse.
Si tes idées de décroissance et de réduction forcée de la population avaient été mises en œuvre avant ta naissance, chère Greta, eh bien, tu n’existerais tout simplement pas.
Car, ces idées que tu portes avec fougue et, parfois, un brin d’amertume, ne sont pas neuves. Déjà en 1972, le “Rapport Meadows” expliquait que la croissance économique ne pouvait pas persister dans un monde physiquement fini et que, par conséquent, nous devions nous rationner à tous les points de vue, pour éviter un effondrement économique et démographique brutal et mondial.
À l’époque, l’humanité comptait 3.8 milliards de personnes. Depuis, l’humanité a très exactement doublé, dans le même temps que le niveau de vie progressait, souvent de façon fulgurante, pour la plupart d’entre ses membres.
En 1980, l’économiste Julian Simon proposait un pari au théoricien écologiste américain Paul Ehrlich, convaincu comme toi que l’humanité était à la veille d’une “mass extinction” en raison de la déperdition des ressources, et que le prix de ces matières premières ne pouvait qu’exploser. Simon pria Ehrlich de choisir cinq matières premières, non contrôlées par le gouvernement, et de fixer librement une échéance dans le temps, pour juger de l’évolution de leur coût. Dans la logique malthusienne et catastrophiste de Ehrlich, le prix de ces matières premières ne pouvait qu’exploser. Quant à lui, Julian Simon prédisait que leur prix baisserait. Dix ans plus tard, le prix des cinq matières premières choisies par Ehrlich avait baissé sans la moindre exception, dans le même temps que la population mondiale augmentait pourtant — de 1980 à 1990 — de 800 millions d’âmes.
Tu le constates, chère Greta : les idées que tu soutiens ne sont pas neuves. Elles datent, en réalité, de l’Essay on the Principle of Population que publiait Thomas Malthus, en 1798 pour prédire — déjà ! — l’effondrement inéluctable de l’humanité, alors peuplée d’un milliard d’âmes. Malthus, comme Ehrlich et leurs semblables intellectuels, font abstraction d’un facteur — dont tu professes l’exécration — le progrès technologique. Ce progrès a permis à l’Inde et la Chine d’éradiquer la famine, pour la première fois de leurs histoires, lors que leurs populations n’ont jamais été aussi importantes.
T’avouerai-je, chère Greta, que j’ai été peiné par le passage sur ton “enfance volée”. Vois-tu, Greta, il y a des expressions que, dans ta situation, il serait préférable d’éviter. L’enfance volée, c’est celle de l’enfant juif mené au camp de concentration parce que juif. L’enfance volée, c’est celle de l’enfant khmer, ukrainien ou russe mené au goulag en raison de l’origine sociale de ses parents. L’enfance volée, c’est celle de l’enfant pauvre d’Afrique qui, faute d’accès à l’énergie bon marché, doit subvenir à ses besoins vitaux au lieu d’aller à l’école. L’enfance volée, ce n’est pas celle d’une adolescente qui traverse l’Atlantique dans l’un des plus coûteux voiliers jamais conçus, et qui bénéficie d’une opulence dont nul, dans les générations précédentes, n’avait osé rêver. La vérité, Greta, est que tu es l’une des enfants les mieux privilégiées qui ait jamais foulé le sol de notre belle Terre.
Ce monde que tu exècres, chère Greta, ne t’a rien volé. Ce monde de progrès technologique que tu exècres, tu lui dois — nous lui devons tous — la vie.
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