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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

17 juillet, 2019

Les chèques-éducation: un succès au Chili.



Le Chili a trois sortes d’écoles: 1) entièrement privées, 2) privée financées par des vouchers et 3) publiques. Les écoles privée de type « vouchers » obtiennent dorénavant la moitié des étudiants, alors que les écoles publiques sont passées de 80% en 1981 à moins de 40% en 2018.
Les écoles de type « vouchers » du Chili sont souvent sans but lucratif et apprécient leur autonomie comparativement aux écoles publiques. Ces écoles ont davantage de flexibilité quant au contenu, ayant la possibilité d’innover sans être contraints par la bureaucratie ainsi qu’une plus grande facilité à renvoyer les enseignants inadéquats.
Les scores PISA du Chili étaient dans la moyennes des pays d’Amérique du Sud en 2000, mais se sont grandement améliorés et sont maintenant nettement supérieurs à ceux du Mexique, du Brésil, de la Colombie et de l’Uruguay.
Lorsque les notes sont ajustées en fonction du profil socio-économiques des élèves, les écoles « vouchers » font un petit peu mieux que les écoles municipales. Ceci dit, la concurrence qu’elles ont introduite a incité, voire forcé, les écoles municipales à s’améliorer, si bien que la barre est maintenant significativement plus élevée pour toutes les écoles.
On constate donc que même en conservant une forme de gratuité, la privatisation des écoles permet d’améliorer la performance du système.
Aux États-Unis, les « charter schools », éduquent maintenant 3.1 millions d’enfants, soit 7 fois plus qu’en 2000, mais tout de même seulement 7% des élèves. L’état agit alors comme un gestionnaire de portefeuille, plutôt que comme un opérateur. Les écoles lui sont imputables et celles qui sous-performent se voient retirer leur permis au profit des opérateurs plus efficients.
Cependant, une étude de 2013 produite par des chercheurs de l’Université Stanford a démontré que les « charter schools » n’amélioraient que très peu les résultats scolaires des élèves si on prend compte du profil socio-économique. Par contre, aux États-Unis, elles opèrent avec des budgets plus faibles par élève. De plus, leur performance a été meilleure dans les états où le niveau d’imputabilité est supérieur comparativement aux états où l’état n’apporte que très peu de supervision. Ces mêmes chercheurs ont aussi fait une autre étude en 2015 qui a démontré que les écoles « charters » font mieux que l’école publique en milieu urbain dans les quartiers défavorisés (là ou c’est le plus important).
Cory Booker, ancien maire de Newark dans le New Jersey et candidat présidentiel au Parti Démocrate, a réussi un tour de force en améliorant énormément la performance des écoles de la ville, qui est très pauvre. Comment s’y est-il pris? Il a fait fermer les mauvaises écoles publiques, ajouter des clauses reliant le salaire des professeurs au mérite dans leur contrat et a laissé place à l’expansion des écoles « charters ». Entre 2010 et 2013, le taux de graduation au secondaire est passé de 61% à 76%. Un tiers des élèves de la ville fréquente présentement une école « charter ». Des chercheurs évaluent que la réforme Booker a ajouté l’équivalent d’une année d’éducation juste en raison de l’amélioration de la qualité des écoles.
Pas beaucoup de choix au Québec…
Au Québec, un reportage récent portant sur le trouble du déficit de l’attention (TDA) notait que certains professeurs du primaire ont décidé d’innover dans leur manière d’enseigner. Ils expérimentent avec des classes « flexibles » où les élèves apprennent par projet et passent constamment d’un atelier à l’autre.
Ce type d’organisation permet non seulement de faciliter l’apprentissage des élèves affectés par un TDA ou TDAH, mais il permet aussi d’améliorer l’engagement académiques des autres élèves. C’est un concept gagnant-gagnant et une grande majorité de parents demandent à ce que leurs enfants rejoignent ces classes, si bien que la demande excède largement l’offre.
Pourquoi n’y a-t-il donc pas davantage de classes flexibles? Vous l’aurez deviné: bureaucratie et syndicalisation dans le système public. Mon point est qu’en ayant des écoles privées financées par vouchers, la gratuité du système demeure, mais la qualité s’améliore et les écoles ont un incitatif à mieux répondre aux besoins des élèves et à la demande pour des classes différentes.
Malheureusement, au Québec, le concepts de « vouchers » n’existe pas et, à moins d’envoyer leurs enfants dans des écoles purement privées à leurs frais, les parents n’ont pratiquement aucun choix quant à l’école de leurs enfants. Mettre les écoles en concurrence ne serait-il pas un rempart efficace contre l’inertie bureaucratique?

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