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27 février, 2019

Indice de liberté humaine 2018 : des libertés individuelles au point mort

Des avancées sont en cours, mais les progrès en matière de libertés individuelles ne sont ni linéaires, ni irréversibles. La France se classe 32e.

Le progrès humain, comme j’ai tenté de le montrer dans une série d’articles, est spectaculaire et réel. Les conditions du bien-être humain, notamment l’espérance de vie, le revenu, la nutrition, l’éducation et la sécurité personnelle, se sont considérablement améliorées — surtout au cours des deux derniers siècles environ.
Toutefois la courbe de ces avancées est irrégulière et non linéaire. Des reculs épisodiques sont inévitables, comme l’indiquent les conclusions de l’Indice de Liberté Humaine 2018 (ILH), qui vient d’être publié.
L’ILH, qui est co-publié chaque année par le Cato Institute, le Fraser Institute et le Liberales Institut de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, présente l’état de la liberté humaine dans le monde à partir d’une large mesure qui englobe les libertés individuelles, civiles et économiques. Comme le soulignent ses auteurs, Ian Vásquez et Tanja Porcnik :
La liberté humaine est un concept social qui reconnaît la dignité des individus et qui est défini ici comme la liberté négative ou l’absence de contrainte coercitive.
L’indice a débuté en 2008. L’édition de cette année contient les données de 2016, couvrant 162 pays. L’Indice utilise 79 indicateurs distincts de libertés individuelles, civiles et économiques dans les domaines suivants : état de droit, sécurité et sûreté, circulation, religion, association et société civile, expression et information, identité et relations, taille de l’État, système juridique et droits de propriété, accès à une monnaie saine, liberté en matière de commerce international et réglementation du crédit, du travail et des affaires.
Les indicateurs de liberté civile représentent 50 % de l’indice, et les indicateurs de liberté économique 50 %. Chaque pays est noté sur une échelle de 0 à 10, les valeurs les plus élevées représentant davantage de liberté.
Selon l’ILH 2018, la note moyenne de liberté humaine est de 6,89 pour 162 pays en 2016. C’est 0,01 de moins que l’an dernier. Plus précisément, 63 pays ont amélioré leur note et 87 l’ont dégradée. Depuis 2008, le niveau de liberté dans le monde a également diminué de 0,06. Au cours de la décennie écoulée, 56 pays ont amélioré leurs scores et 81 pays ont vu leurs scores se détériorer.
Les 10 pays les plus libres sont, par ordre décroissant, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, Hong Kong, l’Australie, le Canada, les Pays-Bas et le Danemark (ex aequo en 6e place), l’Irlande et le Royaume-Uni (ex aequo en 8e place), la Finlande, la Norvège et Taiwan (ex aequo en 10e place). Les dix derniers pays sont, par ordre décroissant, l’Iran, le Burundi, l’Algérie, l’Égypte, le Soudan, la Libye, l’Irak, le Yémen, le Venezuela et la Syrie.
La France se hisse à la 32e place avec un score de 8,01 (8,77 pour la liberté civile et 7,25 pour la liberté économique).
C’est en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Océanie que les niveaux de liberté les plus élevés ont été observés. Les niveaux les plus bas ont été enregistrés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
Les pays qui ont le plus amélioré leur niveau de liberté humaine par rapport à l’année dernière sont l’Ukraine (0,44), l’Iran (0,34), le Timor oriental (0,26), Belize (0,19) et le Niger (0,19). Les plus fortes détériorations ont été observées aux Seychelles (-0,24), au Surinam (-0,23), en Turquie (-0,19), au Cap-Vert (-0,18) et en Pologne (-0,18).
Depuis 2008, les pays qui ont enregistré la plus forte amélioration de leurs résultats en matière de liberté humaine sont la Côte d’Ivoire, l’Angola, le Zimbabwe, Taïwan et le Lesotho. Les plus fortes détériorations se sont produites en Grèce, au Brésil, au Venezuela, en Égypte et en Syrie.
Comme le soulignent les auteurs de l’Indice, la liberté est bonne en soi. Mais la liberté est aussi étroitement liée à la démocratie — Hong Kong étant la principale exception — et au bien-être économique. En fait, les pays du quartile supérieur (25 %) de la liberté humaine « jouissent d’un revenu moyen par habitant sensiblement plus élevé (39 249 dollars) que ceux des autres quartilesLe revenu moyen par habitant dans le quartile le moins libre, par exemple, n’est que de 12 026 $.»
Les auteurs de l’Indice écrivent que « la liberté joue un rôle important dans le bien-être humain » et constatent « les manières complexes dont la liberté influence et peut être influencée par les régimes politiques, le développement économique et toute la gamme des indicateurs du bien-être humain ».
Le recul de la liberté humaine montre que les progrès de l’humanité ne se font pas de façon régulière et dans tous les domaines du bien-être. Comme le fait remarquer Steven Pinker, psychologue à l’Université Harvard, ce ne serait plus un progrès, mais un miracle. Les conclusions du rapport sur l’indice de liberté humaine 2018 nous rappellent également que les progrès ne sont pas garantis. Pour vivre dans un monde meilleur, nous devons tous être sur nos gardes et défendre les acquis de l’humanité.

Sur le web. Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints

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