Je vous annonce en primeur qu’il n’y aura pas de budget
avant les élections.
Selon des sources généralement bien informées, le ministre
des Finances aurait confirmé qu’il ne présentera pas son prochain budget avant
les élections.
Ne se sachant pas écouté il aurait dit à un collègue :
« J’en ai plein mon casque de toujours mentir à la population. Je
présenterai un budget lorsque j’aurai carte blanche pour dire la vérité. À ces
conditions, je n’ai pas d’autres choix que d’attendre après les
élections. »
Toujours sous le couvert de la confidence il ajouta :
« C’est bien évident que nous sommes en faillite. Je le sais mieux
quiconque, tous les indicateurs sont au rouge. Mais j’ai convaincu le
caucus et la première ministre qu’il fallait donner un grand coup. J’ai un plan
pour rembourser la dette du Québec en quatre ans. Si on calcule bien, il
n’y a rien là : 260 milliards divisé par 4 ans, divisé par 8 millions de
populations, ça ne fait que 8 mille dollars par habitant par année.»
Son interlocuteur, dont je ne peux révéler le nom, lui fit
remarquer que les étudiants avaient mis le Québec à feu et à sang pour
contester une augmentation de 500 $ des droits de scolarité et qu’ils n’accepteraient
certainement pas un impôt de 8 000 $ par année même si c’est seulement pour
quatre ans. Ce à quoi le ministre aurait répondu : « Je ne suis pas
complètement fou quand même. Je sais bien qu’il faut protéger certains groupes :
les élus, les étudiants, les syndiqués et les pauvres. »
« On ne peut pas non plus augmenter les impôts des
entreprises, déjà que nous n’en avons pas suffisamment. Non, j’ai bien pensé à mon affaire et ce sont les
riches qui devront payer. Quelqu’un qui gagne plus de 50 000 $ peut
facilement économiser 8 000 $ par an en se serrant la ceinture. Ceux qui
gagnent plus de 100 000 $ peuvent économiser 16 000 $. Mais là où ça
compte, c’est ceux qui gagnent plus de 200 000 $. Eux on les imposera à
100 %. »
Son interlocuteur, un gauchiste dogmatique, salua la
créativité et l’audace du ministre : « Enfin les riches vont le
prendre en plein dans le nez. Il était temps que quelqu’un aille chercher
l’argent là où elle est. »
Un député qui écoutait la conversation demanda :
« Oui, mais comment vivront-ils si on impose 100 % de leur revenu? »
Le gauchiste dogmatique répondit : « Ils n’auront
qu’à emprunter pendant quatre ans et rembourser leur dette lorsque le
gouvernement aura remboursé la sienne. Au salaire qu’ils font, ça ne devrait
pas être difficile. Ils sauront enfin ce que c’est que d’êtres pauvres. »
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