Il fallait s’y attendre. Tous les groupes d’intérêts qui profitent amplement du système d’éducation se sont levés en bloc pour dénoncer les réformes proposées par la Coalition pour l’avenir du Québec.
Ils prétendent tous qu’il suffirait d’allouer plus de ressources pour que les problèmes disparaissent comme par magie. C’est pourtant ce que les gouvernements successifs font depuis plusieurs décennies et les résultats se font toujours attendre. Le système semble posséder une capacité illimitée pour absorber les fonds additionnels alloués avant que ceux-ci n’atteignent les écoles.
Il faut donc changer le système et c’est ce que propose la CAQ.
Essentiellement, elle recommande deux changements importants : la valorisation de la profession d’enseignant et la responsabilisation des directions d’établissements (parents et directeurs).
Les changements préconisés pour valoriser la profession sont un premier pas dans la bonne direction. Un système d’évaluation du rendement des enseignants, aussi imparfait soit-il, sera toujours plus performant et plus juste que le régime d’ancienneté calqué sur les besoins d’une autre époque.
Toutefois, la décentralisation des pouvoirs au profit des directions d’établissement représente vraiment le changement fondamental préconisé par la CAQ. D’ailleurs, sans un minimum de décentralisation, l’objectif de valorisation des enseignants ou de tout autres objectifs d’amélioration du système de l’éducation seront voués à l’échec.
L’expérience démontre qu’il est impossible de gérer efficacement des systèmes complexes comme l’éducation ou la santé à partir d’un point central. Une fois le « quoi » définit par une autorité centrale (le ministère) il faut déléguer le « comment » à ceux à qui on a demandé de livrer la marchandise, donc aux directions d’établissements et aux enseignants.
Mais pour que la décentralisation donne les résultats escomptés, les intervenants doivent être adéquatement motivés. Là, il me semble que les propositions de la CAQ sont beaucoup trop timides, voire vont à l’encontre des objectifs.
En effet, la concurrence demeure le meilleur moyen de pousser les individus et les organisations à innover et à se dépasser. Or, en proposant de geler les subventions aux écoles privées, la CAQ propose de renforcer le monopole public au détriment d’une saine concurrence.
Il faudrait plutôt subventionner toutes les écoles également, mais en retour imposer les mêmes règles de fonctionnement, plus particulièrement mettre fin aux pratiques de sélection des élèves dans les écoles privées. Si ce régime est bon pour des pays comme la Suède, le Danemark ou l’Angleterre, pourquoi ne le serait-il pas pour le Québec?
Malgré tout, je dis bravo à l’équipe de la Coalition, car il faut une bonne dose de courage pour remettre en question les vaches sacrées québécoises.
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