Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

08 septembre, 2009

Les Fonctionnaires (28/55)

Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.

Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Le fonctionnement interne de la machine administrative est d’une grande lourdeur et coûte excessivement cher. Un imposant appareil administratif a été mis en place pour la gestion du personnel, des finances, des approvisionnements, du matériel et des locaux, ainsi que de l’informatique. La fonction publique dispose d’une double structure : parallèlement aux services chargés des opérations, il y a ceux qui sont dédiés exclusivement à la gestion administrative interne. Ces derniers sont chapeautés au niveau gouvernemental par le Conseil du trésor qui est le premier responsable de l’élaboration des règles administratives. Au niveau des ministères et des organismes, la responsabilité d’assurer le respect des règles appartient le plus souvent à une direction générale de l’administration.

Ce vaste appareillage découle d’objectifs politiques astreignants. Les gouvernements tiennent à se prémunir contre toute allégation de malversation et de mauvaise administration. Ils tiennent à ce que les décisions administratives soient perçues comme transparentes, rigoureuses, correctes et équitables. Personne ne veut être pris en défaut. Étant donné la méfiance des citoyens et des médias à l’égard de la politique, toute allégation de malhonnêteté est spontanément crédible et contribue à miner la crédibilité du gouvernement. Les scandales constituent le risque politique le plus dangereux et peuvent avoir des conséquences énormes. Face à un tel niveau de risque, les coûts ne représentent pas une préoccupation importante. En cette matière, comme l’énonce le dicton anglais Money is no object!, l’argent ne compte pas. Les règles sont faites pour assurer la probité, pas pour promouvoir l’efficacité administrative.

Chaque fois qu’une fraude est découverte ou qu’une grave erreur administrative est détectée, la tendance des gouvernements est d’ajouter de nouvelles règles et de nouveaux contrôles. Les contraintes que ceux-ci imposent à la fonction publique en viennent à être perçues comme excessives et il se produit alors un phénomène qui s’apparente au travail au noir. En effet, lorsque le taux d’imposition des revenus est vu comme inacceptable, les travailleurs se sentent justifiés de se mettre à l’abris de l’impôt. De la même façon, les fonctionnaires inventent toutes sortes de façons de contourner les règles.

C’est surtout en matière de gestion du personnel et de gestion financière que les règles sont les plus lourdes. (p. 104 & 105)

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