Il faut se réjouir de la décision de Bombardier d’assembler les avions de la CSeries à Mirabel. En plus de créer des milliers d’emplois bien rémunérés cet investissement de 3 milliards de dollars contribuera à améliorer le faible ratio d’investissement privé au Québec.
Malheureusement, ce succès coûte cher aux contribuables québécois. Depuis 1998, l’industrie aéronautique a bénéficié de plus de 400 subventions du gouvernement totalisant 2,5 milliards de dollars. C’est l’équivalent d’un transfert de 2,5 milliards des poches des contribuables à celles des actionnaires.
Les tenants de l’interventionnisme prétendront que les gouvernements québécois et canadien obéissent simplement aux règles qui prévalent ailleurs dans le monde. Cet argument implique que sans cette aide gouvernementale l’industrie aéronautique québécoise se serait déplacée vers des pays plus généreux. Certes, mais les gouvernements pouvaient-ils attirer et garder cette industrie au Québec par des moyens plus efficaces que des programmes de subvention?
Dans un contexte de mondialisation les entreprises peuvent installer leurs usines n’importe où dans le monde. Elles choisiront de s’établir là où les bénéfices sont les plus grands. Les avantages qu’elles recherchent sont nombreux et diversifiés : coût et qualité de la main-d’œuvre, proximité des marchés, le niveau des impôts et des taxes, les charges sociales, les lois du travail et bien entendu les subventions. En d’autres mots, elles installent leurs usines là où les coûts d’exploitation sont les moindre et où le niveau de liberté économique est le plus grand. Dans ce contexte, les subventions représentent un élément relativement peu important dans la prise de décision.
Les subventions gouvernementales servent généralement à compenser des coûts d’exploitation (impôts, taxes, charges sociales) trop élevés et/ou un manque de liberté économique. Hors, malgré la remontée récente du dollar, le Québec demeure une des régions où les coûts d’exploitation sont les plus bas. Malheureusement, le niveau de liberté économique du Québec est aussi le plus bas en Amérique du Nord après celui de l’Ile du Prince-Édouard.
Les bas coûts d’exploitation sont insuffisants pour compenser les risques associés à un manque de liberté économique. Il faut donc utiliser des programmes de subvention pour compenser les entreprises qui installent leurs usines au Québec.
Si les gouvernements s’employaient à améliorer le niveau de liberté économique au lieu de créer des programmes de subvention, ceux-ci ne seraient plus nécessaires. Le Québec serait une région de choix pour les entreprises.
Les contribuables y gagneraient sur tous les plans. Les milliards nécessaires pour financer les programmes d’aide aux entreprises et pour les gérer pourraient servir à réduire les impôts et à améliorer les services.
Malheureusement, cette stratégie a des effets pervers du point de vue des politiciens. L’élimination de centaines de programmes de subvention réduirait d’autant leur pouvoir d’influence.
Enfin, il est permis de rêver!
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