Il explique mieux que quiconque pourquoi la propriété privée est le meilleur allié de la nature :
La propriété privée, meilleure alliée de la nature
Est-il vrai que la dégradation de l'environnement soit le produit inévitable d'une économie capitaliste fondée sur le profit et le principe de la propriété ? Le capitalisme conduit-il nécessairement au gaspillage des ressources naturelles parce que, comme l'affirmait feu le Projet socialiste, « il ne s'intéresse qu'aux biens marchands » ?
La vérité est tout le contraire : il n'y a de problèmes d'environnement que là où il n'y a pas de propriété ; là où les structures de propriété sont insuffisamment définies, ou encore là où les droits de propriété existants sont insuffisamment respectés ou protégés.
Prenons la surexploitation des ressources maritimes. Les mers s'épuisent ; il y a de moins en moins de poissons à pêcher ; les flottilles sont contraintes d'aller pêcher toujours plus loin. D'où une multitude de conflits auxquels la politique ne manque pas de se mêler. À qui la faute ? Au développement des flottilles industrielles, nous répond-on ; à la « concurrence sauvage » qui impose une course sans limites à la rentabilité, avec des bateaux toujours plus gros et des techniques de pêche toujours plus sophistiquées.
C'est vrai. Mais il faut aller plus loin. La véritable raison de l'épuisement des mers tient seulement au fait que la mer est un « bienlibre », une propriété typiquement collective. Dans un tel système, si je suis prudent, si je limite volontairement mes prises pour ne pas aggraver la surexploitation du milieu marin, je n'ai aucune garantie que les autres feront de même. J'ai donc intérêt à tout faire pour pêcher le plus possible, afin d'éviter que ce que je ne prendrai pas, les autres le prennent à ma place. La « main invisible » du marché fonctionne en sens inverse du mécanisme décrit par Adam Smith : chacun en poursuivant son propre
intérêt personnel concourt, au détriment de tous, à l'épuisement de la ressource même que chacun convoite. Mais il n'en va ainsi que parce que ce secteur se caractérise par l'absence de tout droit d'appropriation exclusive ; y joue à plein le mécanisme de ce que l'écologiste américain Garrett Hardin a appelé « The Tragedy of the Commons » :
« Une ressource à laquelle tout le monde a librement accès est une ressource dont personne n'a intérêt à assurer l'entretien ni le renouvellement, puisqu'il s'agit d'actions qui, du fait du principe de libre accès, ne peuvent pas y avoir de valeur marchande ; donc une ressource condamnée à être surexploitée et rapidement épuisée. » (P. 329-330)
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