Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

24 septembre, 2009

Santé : Plus de professionnels pour le même résultat

Proportionnellement, le Québec emploie 19,0 % plus de médecins (3 000) et 10,5 % plus d’infirmières (6 200) que le reste du Canada. (Voir le texte de Claude Garcia ci-après)

Les Québécois sont-ils pour autant en meilleure santé? Non, l’espérance de vie des hommes est légèrement inférieure à celle de la moyenne canadienne (77,7 vs 78,0 ans), alors que celle des femmes est légèrement supérieure (82,9 vs 82,7 ans).

À quoi faut-il attribué cette anomalie?

Serait-ce encore une fois à cause du système? Ce fameux système peuplé de bureaucrates qui exigent des formulaires, des rapports, des réunions, etc. Le temps utilisé pour satisfaire les demandes des bureaucrates n’est pas disponible pour les patients.

Serait-ce une mauvaise organisation du travail? L’organisation du travail est assujettie aux priorités du ministère, des ordres professionnels et à la rigidité des conventions collectives. Il me semble que c’est le contraire qui devrait primé!

Le « bottom line » comme disent les anglais est qu’on emploie plus de professionnels sans que cela ne se reflète dans les résultats.
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Le Québec compte 6 200 infirmières de plus

Claude Garcia / Finances publiques, 4 septembre 2009

On entend souvent dire que le Québec manque d’infirmières. Les mesures prises par le gouvernement pour en arriver au déficit zéro seraient la cause de cet état de fait. On avance cette explication pour excuser les problèmes d’accessibilité dans le réseau de la santé. Certains soutiennent même qu’un rôle plus grand du privé dans la dispensation des soins de santé pourrait accentuer ce manque allégué de ressources infirmières. Qu’en est-il exactement?

Il y avait 64 014 infirmières qui exerçaient activement leur profession au Québec à la fin de 2006, soit 7 200 de plus qu’à la fin de l’année 1998, année où les effectifs infirmiers ont atteint leur plus bas niveau des quinze dernières années. Le Québec emploie plus d’infirmières par mille de population que les autres provinces. À la fin de 2006, nous avions 8,4 infirmières en emploi par mille de population contre 7,1 en Ontario, 7,6 en Alberta et 6,8 en Colombie-Britannique. Si on calcule la moyenne canadienne en excluant le Québec, le reste du Canada emploie 7,6 infirmières par mille de population. Si le Québec ramenait le nombre d’infirmières dont il a besoin au niveau de la moyenne canadienne, il pourrait faire l’économie de plus de 6 200 postes.

Le calcul que nous venons de faire n’est pas un jugement sur la compétence et le dévouement des infirmières. Il réflète toutefois une réalité troublante sur l’utilisation de ressources humaines qualifiées.

Non seulement le Québec emploie relativement plus d’infirmières que la moyenne canadienne, il le fait également pour les infirmières auxiliaires. Elles sont au nombre de 2,2 par mille de population au Québec contre 2,0 pour le reste du Canada.

À la suite des mesures prises en 1997 pour atteindre le déficit zéro, le gouvernement a décidé d’augmenter considérablement la capacité des programmes de formation pour les infirmières. Alors que le nombre d’infirmières diplômées était d’environ 1 500 par année avant l’an 2000, le nombre de nouvelles diplômées a augmenté à compter de 2002 pour atteindre 3 000 en 2006. Le Québec forme maintenant 38 % des infirmières diplomées à chaque année au Canada alors qu’il ne représente que 23 % de la population canadienne.

Toute cette activité de formation ne semble pas être à notre avantage puisque les 6 000 diplomées de 2005 et 2006 n’ont contribué que 559 infirmières additionnelles à la main d’oeuvre québecoise au cours de ces deux années. Alors que le Québec a formé 38 % des infirmières, il a fourni moins de 9 % des infirmières additionnelles au Canada durant cette période. On ne peut invoquer le vieillissement des effectifs pour expliquer cette contre-performance puisque les infirmières québécoises de 55 ans et plus ne représentent que 17 % des effectifs contre 22 % pour le reste du Canada.

Pourquoi avons-nous besoin d’un plus grand nombre d’infirmières et d’infirmières-auxiliaires au Québec que dans les autres provinces canadiennes? Pourquoi formons-nous beaucoup plus d’infirmières que les autres? Et pourquoi gardons-nous actives dans la profession si peu des infirmières que nous formons à grands frais? Voilà des questions qui méritent une étude plus approfondie.
Le Québec a 3000 médecins de plus
Claude Garcia / Générale, 18 septembre 2009

Il y a beaucoup de Québécois qui n’ont pas de médecins de famille ou qui ont du mal à obtenir un rendez-vous avec le médecin de leur choix. Manquons-nous de médecins au Québec?

Les médecins québécois étaient au nombre de 18 908 à la fin de 2006, ce qui représente 2,5 médecins par 1000 de population. Les Québécois étaient plus avantagés à ce chapitre que les Ontariens (2,0 par mille), les Albertains (2,2 par mille) et les habitants de la Colombie-Britannique (2,2 par mille). La moyenne canadienne, si on exclut le Québec, se situe à 2,1 médecins par mille de population. Si on ramenait au Québec le nombre de médecins par mille de population au niveau de la moyenne canadienne, on aurait 3000 médecins de moins.

Malgré le fait que le Québec dispose de près de 20 % de plus de médecins que l’ensemble des autres provinces canadiennes, il consacre à peu près la même proportion de son PIB que le reste du Canada à la rémunération des professionnels de la santé, soit 2,5 %. Mais le PIB per capita québécois est inférieur de plus de 30 % au PIB per capita des autres provinces canadiennes. On peut donc conclure que la rémunération moyenne des médecins québécois est d’environ 50 % inférieure à celle de leurs collègues du reste du Canada. Nous avons choisi, comme collectivité, d’avoir plus de médecins plutôt que de leur offrir une rémunération qui se rapprocherait davantage de celle des autres provinces canadiennes.

Les chiffres que nous venons de citer surprennent à la lumière des difficultés que rencontrent beaucoup de Québécois à obtenir un médecin de famille. Pourquoi, à la lumière de ces chiffres, est-il si difficile d’avoir un médecin de famille? Pourquoi avons-nous autant de difficultés à obtenir un rendez-vous?

1 commentaire:

Le Gentil Astineux a dit...

Je me demande où était Garcia lorsqu'avant, pendant et après les 3 dernières élections provinciales quand tout le monde croyait à une pénurie dans la santé alors que c'était faux.

En janvier 2006, j'écrivais sur le sujet : http://jesopinions.blogspot.com/2006/01/pnurie-de-mdecins-au-qubec-mensonges.html