Le budget annuel comprend deux parties bien distinctes et reliées l’une à l’autre pour la forme seulement : le Discours sur le budget qui prévoit les revenus et établit globalement le niveau de dépenses, et les crédits budgétaires qui répartissent les dépenses de l’État par ministère, chacun des ministres se voyant allouer un budget que, théoriquement, il ne doit pas dépasser. Les documents budgétaires déposés au Parlement avant le début de l’année financière ne traduisent que des intentions, car ils sont fréquemment modifiés en cours d’année. Ils visent essentiellement à susciter la faveur du public. Mais ils sont parfois si éloignés de la réalité qu’ils en deviennent des oeuvres de fiction.
Lors des période de décroissance ou de faible croissance économique, les revenus de l’État subissent un contrecoup et il s’avère parfois nécessaire de réduire les dépenses. Il faut alors le faire de façon à minimiser les réactions négatives des électeurs. Il ne saurait être question de réduire les programmes que les spécialistes considèrent périmés ou peu efficaces, mais uniquement de sabrer dans les dépenses qui recueillent le moins d’appui populaire ou d’effectuer des « compressions horizontales », c’est-à-dire de réduire toutes les dépenses également de façon à ce l’effet soit le moins visible possible. Il est d’ailleurs plus facile de dissimuler une diminution de la qualité des services que l’abolition complète d’un programme. (p. 117-118)
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