Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.
Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Les entreprises n’ayant pas le choix étant donné qu’elles fonctionnent dans un contexte de concurrence, sont forcées d’être performantes et doivent axer leurs pratiques de gestion du personnel sur l’efficacité. Elles consacrent donc beaucoup d’efforts à créer un environnement de travail positif, à motiver les employés à améliorer leur rendement, à se donner des pratiques de reconnaissance, à améliorer le climat de travail et le moral des employés, à promouvoir les valeurs organisationnelles et à fidéliser les employés pour minimiser le roulement.
Par contre, l’objectif principal de la fonction publique en matière de gestion du personnel est de mettre les employés à l’abri des interventions politiques et du favoritisme. Le système fait des fonctionnaires des individus particulièrement choyés par leur employeur. Ils comptent aussi parmi les travailleurs ayant les meilleures conditions de travail, n’étant dépassés à ce chapitre que par les employés des grandes villes et de certaines sociétés d’État.
Les gains les plus importants ont été acquis dans les années 1970, il y a donc plus de trente ans. Ces conditions ne correspondent plus à la situation qui prévaut maintenant dans les entreprises privées soumises à la concurrence internationale. Dans certaines entreprises manufacturières, les employés sont maintenant appelés à renoncer à des avantages acquis afin d’éviter des fermetures d’usines. On peut croire que le fossé qui sépare les conditions de travail accordées dans le secteur privé de celles qui sont consenties dans la fonction publique ira en s’élargissant. Le salaire et les conditions de travail exercent une forte attraction sur les chercheurs d’emplois. Le nombre de candidats aux concours est d’ailleurs le meilleur indicateur de la compétitivité de la fonction publique sur le marché de l’emploi. Si celle-ci en venait à éprouver des problèmes de recrutement, on saurait que ses conditions de travail sont redevenues adéquates et convenables. (p. 106 & 107)
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