Dans le texte ci-après, André Pratte dénonce, quoique bien timidement, les primes des cadres du système de santé lors d’une démission. Cette situation l’amène à se demander si, dans l’administration publique, le gaspillage est endémique.
Depuis 2005, j’épluche les médias dans le but de déceler les anecdotes d’inefficacité et de gaspillage. Pour moi, il est évident que l’administration publique, en particulier en santé et en éducation, est un monstre que personne n’est en mesure de contrôler. D’ailleurs, le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique.
Contrairement à ce que suggère le texte d’André Pratte, il est impossible de régler ce problème par une gestion plus serrée des fonds publics. Cela fait quarante ans que les politiciens nous le promettent, mais sans résultat. Même si cela semble possible en théorie, il est évident qu’en pratique ça ne fonctionne pas.
L’inefficacité de l’administration publique découle de sa nature même. Il faut donc repenser et minimiser son rôle.
Le principal rôle de l’État consiste à protéger les individus des abus. Donc, le gouvernement doit définir les normes et surveiller leur application, mais doit se départir du rôle de fournisseurs de service. Ce rôle peut-être joué beaucoup plus efficacement par le marché dans la mesure où l’environnement économique favorise sans compromis la concurrence.
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André Pratte, Cyberpresse, 17 septembre 2009
Le chef du bureau de La Presse à l’Assemblée nationale, Denis Lessard, révélait mercredi l’existence d’un régime en vertu duquel les cadres du réseau de la santé bénéficient d’une prime d’un an de salaire s’ils démissionnent avant l’âge auquel ils ont droit à leur pleine retraite. Cette prime résultera d’ententes négociées par le gouvernement avec les associations représentant les cadres.
On voit mal quelle est la logique sous-tendant ce régime, qui est coûteux et qui encourage les gens à quitter prématurément leur emploi. Cela m’amène à soulever la question des «coûts de système». Dans les grands réseaux comme ceux de la santé et de l’éducation, les dépenses augmentent chaque année d’un pourcentage substantiel - 5% dans le cas de la Santé - de façon quasi automatique. C’est le résultat des conventions collectives et autres coûts dits incompressibles (équité salariale, régimes de retraite, vieillissement de la population, dépenses de fonctionnement des nouveaux équipements). Pour la Santé, 5% par année, c’est plus d’un milliard. Seuls les montants au-delà de cette somme servent à une amélioration concrète des services offerts.
Ces coûts sont-ils aussi incompressibles qu’on le dit? Peut-être. Peut-être pas. Et si l’expression «coûts de système» servait à camoufler toutes sortes de dépenses qui, en réalité, devraient être régulièrement remises en question? Cette prime au départ prématuré des cadres, par exemple.
Dans une entreprise, les dépenses incompressibles, ça n’existe pas. Dès que la situation financière devient un peu plus serrée, on revoit tout de fond en comble pour s’assurer qu’il n’y a pas de coûts injustifiés. Si, au gouvernement, on allait voir de plus près ce que sont, vraiment, les coûts de système, on constaterait peut-être qu’une partie de cet argent pourrait être investi là où il profiterait davantage aux patients et aux élèves.
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