Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

26 septembre, 2009

Déficit : augmenter l’efficacité des monopoles d’État

Dans le texte qui suit, Claude Garcia conclut qu’Hydro-Québec souffre du syndrome du monopole d’État. Hydro est devenu une entreprise obèse et inefficace. Si elle atteignait le niveau de productivité et d’efficacité de ses comparables américaines, ses coûts d’exploitation diminueraient de 2,3 milliards annuellement. De quoi renflouer la moitié du déficit anticipé sans même hausser les tarifs.

Malheureusement, Hydro est soumise aux mêmes interventions politiques que tous les monopoles d’État. Comme l’explique si bien Jean Laliberté dans son livre, Les fonctionnaires :

La grille de décision utilisée par les élus est essentiellement politique. Les
considérations de rigueur administrative, d’efficacité, d’efficience et de
rentabilité économique sont secondaires.

Une amélioration, même mineure, de l’efficacité de l’ensemble des monopoles d’État permettrait d’effacer le déficit anticipé et de dégager une marge de manoeuvre plus que confortable. Si, en plus, le gouvernement augmentait les tarifs et réduisait d’autant les impôts des individus et des entreprises, le Québec passerait de cancre à premier de classe en moins d’une décennie.

Évidemment, c’est un scénario purement utopique. Au lieu de cela, le gouvernement va tester le niveau de tolérance des contribuables en augmentant les tarifs sans baisser proportionnellement les taxes et les impôts.

Malheureusement, en matière de fiscalité les politiciens sont des sadiques invétérés et les contribuables sont des masochistes endurcis.
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2,3 milliards $ de revenus additionnels sans hausser les taxes ou les tarifsClaude Garcia, Canoë, 22 septembre 2009

Lorsque les gouvernements souhaitent combler un déficit, ils envisagent normalement l’une ou l’autre des solutions suivantes : augmenter les taxes ou les impôts ou encore faire payer plus cher les services gouvernementaux. À moins d’être au pied du mur, on ne se demande jamais si on peut augmenter la productivité des services publics. C’est encore une fois les deux premières solutions que semble vouloir retenir le gouvernement Charest pour combler, au cours des quatre prochaines années, le déficit du Québec.

Pourtant le gouvernement pourrait augmenter ses revenus de 2,3 milliards $ par année sans avoir recours à une augmentation des taxes ou des tarifs. Voici comment c’est possible.

Dans une étude que j’ai réalisée pour le compte de l’Institut économique de Montréal en février 2009, j’ai démontré qu’une meilleure gestion d’Hydro-Québec pourrait procurer environ 2,3 milliards $ de bénéfices additionnels à chaque année. Ces bénéfices additionnels proviendraient à peu près également d’une hausse de la productivité de la Société d’État et d’une meilleure gestion des investissements considérables qu’elle fait à chaque année.

Afin d’évaluer la productivité d’Hydro-Québec, nous avons comparé sa performance à celle de dix entreprises de production, de transport et de distribution d’électricité américaines dont la taille se rapproche de celle de la Société d’État. Hydro-Québec compte un employé pour 166 clients tandis que le nombre de clients par employé se situe à 295 dans le cas du groupe de comparaison. Si chaque employé d’Hydro-Québec prenait soin de 295 clients, ses frais d’exploitation annuels de 2,5 milliards $ seraient réduits de 1,1 milliards $.

Hydro-Québec investit à chaque année des sommes importantes. En 2008 par exemple, elle a investi 3,8 milliards $ et ses actifs immobilisés totalisaient 55 milliards $. Elle a consacré, cette année-là, 4,8 milliards $ à l’amortissement de ses immobilisations passées et aux intérêts sur la dette qu’elle a accumulée pour financer tous ces investissements. Voici quelques exemples qui illustrent les économies possibles avec une meilleure gestion de ces investissements :
  • Hydro-Québec a construit deux centrales qui seront exploitées au fil de l’eau sur la rivière Saint-Maurice au coût de 7,0 millions $ par MW. C’est presque le triple du coût moyen encouru par MW par deux entreprises privées qui ont réalisé des projets similaires au Canada ou aux États-Unis.
  • Nous avons comparé, pour les cinq dernières centrales construites par Hydro-Québec, le budget prévu au moment de l’annonce du projet avec le coût du projet. Tous les projets, sans exception, ont coûté plus cher que prévu et le dépassement moyen se situe à 26 % du budget original.
  • Hydro-Québec Distribution a présenté, le 17 juin 2002, une demande afin d’obtenir l’autorisation d’investir 270 milions $ pour la mise en place d’ici mars 2007 d’un nouveau système d’information sur la clientèle. Elle a dépensé environ 500 millions $ pour mettre en place ce nouveau système.
Ces exemples suggèrent qu’une meilleure gestion des investissements pourrait permettre à Hydro-Québec de réduire ses dépenses d’investissement d’au moins 25 % et possiblement de 50 %. Par mesure de prudence, nous faisons l’hypothèse d’une réduction d’un quart des dépenses d’investissement. Après un certain nombre d’années, Hydro-Québec aurait ainsi réduit ses charges annuelles pour amortissement et intérêts de 4,8 à 3,6 milliards $, augmentant ainsi son bénéfice annuel de 1,2 milliards $.

Lorsqu’on ajoute à cette économie de 1,2 milliards $ la réduction de 1,1 milliards $ des dépenses opérationnelles identifiée plus haut, on peut hausser de 2,3 milliards $ le bénéfice annuel d’Hydro-Québec, sans toucher aux tarifs.

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