Le livre de Jean Laliberté, Les fonctionnaires, explique merveilleusement bien les inefficacités inhérentes à la fonction publique. À la lecture de ce livre il ne peut y avoir qu’une conclusion : le gouvernement sera toujours un piètre fournisseur de service.
Au cours des prochaines semaines je publierai plusieurs extraits de ce livre que je considère particulièrement révélateurs.
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Il est bien difficile d’effectuer des changements sans risquer de faire des erreurs. Le fait est que, dans le contexte politique dans lequel agit la fonction publique, la tolérance à l’erreur est extrêmement minime. Les bons coups ne sont pas récompensés, mais les erreurs sont punies. Tout le monde tente donc de se protéger. Peu de gens sont prêts à prendre des décisions. On se cache derrière des comités ou l’on renvoie les décisions vers les autorités supérieures. On prépare de nombreuses études et on les faits cheminer dans la structure hiérarchique. L’approbation de ces documents est considérée comme un signe de progrès dans la réalisation d’un projet, même si rien de concret en découle. Ces activités sur papier font que certains fonctionnaires travaillent très fort, même si l’organisation souffre d’inertie.
La fonction publique est passée maître des réalisations sur papier. Il en est ainsi, par exemple, des plans stratégiques que les ministères sont tenus par la loi de présenter au Parlement. C’est d’abord aux sociétés d’État qu’on a demandé d’effectuer une planification stratégique. Une telle exigence est compréhensible dans le cas d’entreprises possédant un large degré d’autonomie par rapport au gouvernement. Appliquée aux ministères, la commande est loufoque. Les ministères, en effet, n’ont d’autres choix que d’agir en réaction à l’opinion publique. Les plans stratégiques ne peuvent être que des documents verbeux qui ne révèlent rien de neuf. On en confie souvent la rédaction à des équipes de fonctionnaires travaillant de façon isolée à produire des documents dans un langage ampoulé et nébuleux que tous les lecteurs trouveront ennuyeux et rébarbatifs. Ceux qui veulent connaître les intentions du gouvernement savent que ce n’est pas dans les plans stratégiques des ministères qu’ils peuvent les trouver : le calendrier législatif et le discours sur le budget sont beaucoup plus révélateurs à cet égard. Ces documents, contrairement aux plans stratégiques, sont rédigés sous la direction des élus eux-mêmes et contiennent les véritables plans du gouvernement. Face à des politiciens qui veulent plaire aux électeurs et qui s’efforcent de tenir leurs promesses, la fonction publique procède avec sa propre dynamique découlant d’un système de récompenses et de punitions particulier. (p. 101 & 102)
1 commentaire:
"produire des documents dans un langage ampoulé et nébuleux que tous les lecteurs trouveront ennuyeux et rébarbatifs."
Je qualifierais cette façon de faire, la façon Obama. Afin de dérouter les journalistes et l'opinion publiques ainsi que les femmes noires en amour avec lui, il se met à parler tout bas dans un charabia incompréhensible. Le "Yes we can" fait place à un "I don't know, maybe, perhaps, we'll see." retentissant...
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