Je n’ai rien à ajouter. Tout est dit et bien dit!
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Pandémie de fadaises!
Pierre Simard, jeudi 20 août 2009
Les marchands d’illusion ne prennent jamais de vacances. On aura beau dire, mais il ne se passe guère une journée sans qu’un politicien ou un privilégié de l’État nous serve une leçon de compassion ou de vertu.
À n’en pas douter, les êtres d’exception pullulent lorsqu’il est temps de brader nos impôts et nos libertés individuelles. Je dis bien d’exception, car contrairement aux méchants citoyens calculateurs et égoïstes, la classe politique hégergerait une horde d’altruistes imprégnés du bien commun. Il suffirait d’être bardé de fonds publics et de privilèges réglementaires pour se voir transformer en meneuse de claque des causes nobles et vertueuses.
De toute évidence, la crise économique aura ravivé la flamme humaniste. Le nombre d’altruistes soucieux notre bien-être est stupéfiant. En suivant l’actualité, chaque semaine se présente maintenant comme un rituel de Semaine Sainte. Les lundis, mardis et mercredis, on a droit aux chants de la passion. C’est un ministre qui me protège des affres de la crise économique en accordant des millions de dollars en subventions aux entreprises obsolètes de son comté; c’est le président d’un syndicat qui me menace d’une grève des transports en commun pour m’offrir un meilleur service; c’est une congrégation d’artistes qui dénoncent la venue d’un chanteur étranger ou la baisse de leurs subventions pour protéger ma culture. Sans compter les jeudis, vendredis ou samedis où j’ai droit à une pléiade de nouvelles règlementations usurpant mes libertés individuelles au nom de causes plus obscures les unes que les autres, mais qui ont tous pour but d’améliorer ma qualité de vie. Vous croyez sans doute que j’ai omis la journée festive du dimanche? Détrompez-vous, c’est simplement que La Presse ne publie plus le dimanche.
Vous voulez savoir? Je sonne l’alerte devant une pandémie de fadaises. Cette insistance à prendre les citoyens-contribuables pour des imbéciles est navrante. Bien qu’il semble plus difficile pour le citoyen de se protéger d’un promoteur du bien commun que d’un voleur de grand chemin, le prix de toutes ces effusions de vertu ne saurait tarder. Lorsque qu’on augmentera les impôts pour rembourser les abus réalisés sur le dos de la récession, il y a fort à parier que les tartufes modernes nous serviront alors la sauce du gouvernement responsable. Ben oui!
Vous savez, j’attends avec impatience le jour ou ces marchands d’illusion feront la démonstration de leur sens des responsabilités et de leur engagement profond envers les causes qu’ils défendent. J’attends le jour où un politicien ou autre privilégié de l’État (lesquels ne vivent pas tous sous le seuil de la pauvreté) contribuera significativement de sa poche à la mise en place d’un projet public qu’il prétend prioritaire et essentiel à notre bien-être. Peut-être alors m’abstiendrai-je de déceler dans leurs effusions de bonne conscience des motifs mesquins et calculateurs; de considérer leurs discours moralisateurs comme un vulgaire moyen de gagner des votes ou de préserver un butin.
En attendant, plutôt que de se plaindre d’une dévalorisation sociale de leur fonction et de vilipender les électeurs qui s’abstiennent d’exercer leur droit de vote, la classe politique devrait faire preuve d’humilité et cesser de prendre les citoyens-contribuables pour des c….
2 commentaires:
J'en suis rendu à penser que les politiciens n'ont pas tort. Demandez à vos proches ( certainement des gens intelligents et rationnels ) avec quelles interventions de l'État sont-ils d'accord. Vous allez constater que c'est généralement celles qui leur sont favorables. C'est humain. Quand les gens réaliseront qu'à ce jeux ils finissent par payer aussi toutes les autres qu'ils ne veulent pas et que ça leur reviendrait moins cher de payer pour leurs propres besoins, ils commenceront à voter avec leur tête plutôt qu'avec leurs émotions.
Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l'accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l'apparence de la solidarité à un simple courant d'air. (George Orwell)
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