Chaque Québécois doit plus de 34 000 $ au provincial seulement

Vaut mieux en rire!

Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

26 septembre, 2007

C'est merveilleux, on avance à reculons!

Les bureaucrates du ministère de l’éducation ont trouvé une autre façon d’appauvrir les générations futures. Aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Angleterre, etc. on favorise l’enseignement économique parfois, dès la maternelle. Au Québec les bien-pensants du ministère ont décidé que l’enseignement des notions de base en économie sont inutiles. Faut-il s’en surprendre? Le ministère de l’éducation semble contrôlé par des bien-pensants qui sont restés accrochés à une philosophie socialiste dépassée depuis plus de vingt ans.

La pensée magique
Richard Martineau, Journal de Montréal, 25/09/2007 05h53

On est un drôle de peuple, non? On parle d'enlever les cours de religion des écoles, et tout le monde pogne les nerfs. «Ne touchez pas à mon crucifix!» «Ne démantelez pas la croix du mont Royal, ça fait partie de notre patrimoine!»

Mais quand on annonce qu'on va retirer les cours d'économie des institutions scolaires, personne ne lève le p'tit doigt.

La job des parents

Vous avez lu la nouvelle, hier? À partir de 2009, le cours d'éducation à la vie économique va disparaître des écoles québécoises. On va le remplacer par un cours fourre-tout (au titre pompeux de «Monde contemporain»), qui va fusionner l'histoire, la géographie, l'économie, l'écologie et la politique.

Pourquoi ne pas ajouter la physique nucléaire, la botanique et la microchirurgie, tant qu'à faire?

Le peuple québécois est l'un des peuples les plus endettés au monde, on «crinque» nos cartes de crédit au maximum, on ne sait pas faire un budget, la majorité des Québécois croient que la meilleure façon de faire fructifier leur avoir est d'ouvrir un compte épargne à la caisse pop, mais ça ne fait rien, on va tirer la plogue sur les cours d'économie.

«Il faut faire des choix, a expliqué Catherine Dupont, directrice des programmes au ministère de l'Éducation. L'éducation économique peut se faire à la maison...»
Par qui, madame? Des parents qui s'endettent jusqu'au cou pour s'acheter un écran plasma de 62 pouces?

Des gens qui se servent des pages Affaires des quotidiens pour allumer leur foyer à combustion lente?

Les Québécois ne connaissent strictement rien à l'économie, et on va leur proposer un cours qui explorera divers thèmes comme «le mouvement des populations» et «la gouvernance mondiale»?

Bravo, mesdames et messieurs les pédagogues! C'est ce qu'on appelle avoir le sens des priorités...

Pourquoi ne pas remplacer les cours de français par un cours qui explorera l'origine des mots et le mouvement des accents ?

Le sexe des anges

Dieu que le Québec me décourage, parfois... Remarquez, ce qui se passe est parfaitement représentatif de notre mentalité. Le Québec est le royaume de la pensée magique.

L'économie? Le fric? La finance? Pouah, on s'en fout, c'est plate! Nous, ce qui nous intéresse, ce sont les grandes questions.

Passer trois mois à parler du sexe des anges, organiser des colloques interminables sur l'identité québécoise, se demander si un Chinois qui parle espagnol est plus québécois qu'un Arabe qui a grandi au Kenya, ça, c'est l'fun!

Ça, c'est important! Mais l'économie? Bof...

Après tout, pour devenir un pays, il suffit de le vouloir fort, fort, non? Une prière à René Lévesque, et le tour est joué. Le reste, on s'en fout. En autant qu'on parle français et qu'on connaisse les paroles de Gens du pays, c'est tiguidou!

La charrue devant les bœufs

Voulez-vous bien me dire, ô grands spécialistes de la pédagogie, qu'est-ce que les jeunes peuvent comprendre à la «gouvernance mondiale» et à la «répartition de la richesse» s'ils ne connaissent même pas les rudiments de base de l'économie?

C'est comme demander à des analphabètes d'écrire une dissertation sur l'oeuvre entière de Marcel Proust!

Parfois, je me demande si ce n'est pas les pédagogues qu'on devrait complètement sortir des écoles...


Continuons à former des ignorants
René Vézina, LesAffaires.com

Je ne l'ai pas vu passer, mais c'est une des nouvelles les plus consternantes des derniers jours. Et je ne parle pas ici de la lenteur des fabricants et des détaillants à ajuster leurs prix en fonction de la vigueur du dollar canadien.

Non, ce qui m'embête, c'est la décision des sages du ministère de l'Éducation de supprimer le SEUL cours d'économie au curriculum régulier des élèves du secondaire ; et ce, au moment où 1) les gens n'ont jamais été si endettés, 2 ) les jeunes sont largement sollicités comme public acheteur et 3 ) la compréhension des grands rouages de l'économie planétaire est vitale.

Le collègue Richard Martineau, du Journal de Montréal, y est allé, lui, d'une charge bien sentie dans sa chronique de mardi, parlant de notre tendance à la «pensée magique», et il a saprement raison. Enseigner la «gouvernance mondiale» sonne probablement mieux, mais c'est le genre de fourre-tout qui ne mène nulle part si on ne commence pas par le début, comme enseigner le principe de l'offre de la demande.

Oups ! Que voilà de vilains termes. Encore un peu plus et j'allais ajouter «marché»... Au fond, que l'n laisse l'économie hors des salles de classe, c'est peut-être un mal pour un bien : connaissant l'aversion de certaines instances syndicales pour tout ce qui touche au système de libre-entreprise, la transmission de rudiments de l'économie ne devait pas toujours voler très haut.

N'empêche. C'est un méchant symbole, et la preuve que les francophones sont encore déterminés à se laisser manger la laine sur le dos. Laissons aux autres le soin de comprendre l'économie et de s'en emparer. Nous pourrons toujours nous consoler en discutant fort autour d'une bière ou deux (si on sait compter).

Pour le reste, ce blogue fait relâche jusqu'à lundi le premier octobre, alors qu'il vous reviendra dans un environnement rajeuni. Le temps de laisser la technique faire le travail et nous pourrons recommncer ces conversations virtuelles...
Posté le 26 septembre 2007 à 07:18 AM

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