Montreal, 29 mai 2007 - En dépit des mises en garde de nombreux observateurs de l’économie et des affaires publiques, la situation économique du Québec continue de se détériorer par rapport à celle de ses concurrents, selon les dernières données disponibles. Dans une Note économique publiée par l’Institut économique de Montréal (IEDM), son vice-président et économiste en chef, Marcel Boyer, explique qu’il est temps de mettre fin à la sous-performance relative du Québec en termes de développement économique, de croissance démographique et de création d’emploi. Il conclut que des réformes courageuses devraient faire appel «à une responsabilisation accrue des individus, à la libéralisation des prix et à la mise en concurrence de la production et de la distribution des services publics».
Les problèmes socioéconomiques dont souffre le Québec, entre autres sur le plan des services de santé, de l’éducation, des infrastructures, du soutien aux industries culturelles et du développement durable découlent en bonne partie de cette sous-performance économique du Québec depuis 25 ans.
Les problèmes socioéconomiques dont souffre le Québec, entre autres sur le plan des services de santé, de l’éducation, des infrastructures, du soutien aux industries culturelles et du développement durable découlent en bonne partie de cette sous-performance économique du Québec depuis 25 ans.
La croissance économique
Depuis 25 ans, la part du PIB réel québécois dans l’ensemble canadien a diminué de près de 3%. Le taux de croissance des sept dernières années a été de 2,5% au Québec et de 3,3% dans le reste du Canada. En gardant cette cadence pour les 25 prochaines années, l’économie du Québec ne représentera plus alors que 17,5% de l’économie canadienne.
Certains analystes des affaires publiques font erreur en se réconfortant du fait que la croissance du PIB réel par habitant du Québec depuis 1981 se rapproche de celle des autres provinces, avec une augmentation respective de 51,1% et de 53,6%. Étant donné que les niveaux de PIB respectifs diffèrent, cela accroît le fossé sur le plan du niveau de vie. Ainsi, la différence de PIB réel par habitant entre le Québec et le reste du Canada a augmenté de 68%, passant de 3652 $ en 1981 à 6137 $ en 2006 (en dollars constants).
De plus, la part des investissements privés dans le PIB est plus faible au Québec que dans le reste du pays, d’un montant de 6,8 milliards $ en 2006. Cela implique une dégradation continuelle des capacités de production et d’innovation, et donc éventuellement de la position concurrentielle et de la compétitivité du Québec. Cette situation est d’autant plus préoccupante que trois emplois sur cinq au Québec dépendent de débouchés extérieurs, dont les deux tiers à l’international.
La démographie
Le Québec perd sa population, en particulier ses jeunes. Malgré la hausse récente des naissances, les Québécois font peu d’enfants et le Québec n’est pas, relativement à ses principaux concurrents, une terre d’immigration suffisamment accueillante au niveau économique pour compenser cette faible natalité.
En 25 ans, la population âgée de 15 ans et moins a diminué de 11,8% au Québec alors qu’elle a augmenté de 6,8% dans le reste du Canada et de 20,3% aux États-Unis. Le vieillissement de la population est aussi beaucoup plus rapide au Québec que dans le reste de l’Amérique du Nord.
On peut s’attendre à ce que le Québec ait de la difficulté à maintenir une qualité de biens et services publics et sociaux comparable à celle du reste du Canada, car de nombreux types d’infrastructures, comme un mégahôpital ou une autoroute, ne sont pas moins dispendieux même si la population décline.
L’emploi
Depuis 25 ans, le Québec a créé 18,8% des emplois au Canada, dont seulement 16,6% des emplois à temps plein. La performance économique décevante du Québec en création d’emplois a un impact négatif sur sa croissance démographique. Dans notre économie ouverte, la mobilité des travailleurs, l’immigration et la natalité sont influencées par les perspectives économiques.
Cette création d’emploi trop faible amène aussi plusieurs individus à prendre leur retraite ou à cesser de chercher de l’emploi, avec pour conséquence que les chiffres officiels du chômage, déjà élevés, doivent être reliés à ceux du taux d’emploi, à 59,5% au Québec et à 63% dans le reste de l’Amérique du Nord de 2000 à 2006. Le véritable taux de chômage serait ainsi plus près de 11%. La situation peu enviable du Québec s’est encore détériorée lorsque l’on compare, avec le reste du Canada, le nombre de prestataires de l’assurance-emploi et la rémunération hebdomadaire moyenne.
Les remèdes
Le Québec doit être plus efficace et plus innovateur que ses principaux concurrents. Les réformes à mettre en place doivent reposer sur trois principes : (1) des incitations plus fortes pour une participation de l’ensemble de la population à la création de richesse; (2) la libéralisation des prix et le développement des marchés dans tous les secteurs, y inclus l’énergie, la santé et l’éducation; (3) une ouverture plus grande à la concurrence dans la production et la distribution des services publics.
La Note économique La performance économique décevante du Québec au cours des vingt-cinq dernières années a été préparée par le vice-président et économiste en chef de l’IEDM, Marcel Boyer. Il est aussi titulaire de la Chaire Bell Canada en économie industrielle de l’Université de Montréal.
La Note est disponible sur le site de l’Institut et le rapport de recherche complet est disponible sur le site du CIRANO.
- 30 -
Renseignements et demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél.: 514 273-0969 p. 2225 / Cell.: 514 574-0969 / Courriel: avaliquette@iedm.org
Depuis 25 ans, la part du PIB réel québécois dans l’ensemble canadien a diminué de près de 3%. Le taux de croissance des sept dernières années a été de 2,5% au Québec et de 3,3% dans le reste du Canada. En gardant cette cadence pour les 25 prochaines années, l’économie du Québec ne représentera plus alors que 17,5% de l’économie canadienne.
Certains analystes des affaires publiques font erreur en se réconfortant du fait que la croissance du PIB réel par habitant du Québec depuis 1981 se rapproche de celle des autres provinces, avec une augmentation respective de 51,1% et de 53,6%. Étant donné que les niveaux de PIB respectifs diffèrent, cela accroît le fossé sur le plan du niveau de vie. Ainsi, la différence de PIB réel par habitant entre le Québec et le reste du Canada a augmenté de 68%, passant de 3652 $ en 1981 à 6137 $ en 2006 (en dollars constants).
De plus, la part des investissements privés dans le PIB est plus faible au Québec que dans le reste du pays, d’un montant de 6,8 milliards $ en 2006. Cela implique une dégradation continuelle des capacités de production et d’innovation, et donc éventuellement de la position concurrentielle et de la compétitivité du Québec. Cette situation est d’autant plus préoccupante que trois emplois sur cinq au Québec dépendent de débouchés extérieurs, dont les deux tiers à l’international.
La démographie
Le Québec perd sa population, en particulier ses jeunes. Malgré la hausse récente des naissances, les Québécois font peu d’enfants et le Québec n’est pas, relativement à ses principaux concurrents, une terre d’immigration suffisamment accueillante au niveau économique pour compenser cette faible natalité.
En 25 ans, la population âgée de 15 ans et moins a diminué de 11,8% au Québec alors qu’elle a augmenté de 6,8% dans le reste du Canada et de 20,3% aux États-Unis. Le vieillissement de la population est aussi beaucoup plus rapide au Québec que dans le reste de l’Amérique du Nord.
On peut s’attendre à ce que le Québec ait de la difficulté à maintenir une qualité de biens et services publics et sociaux comparable à celle du reste du Canada, car de nombreux types d’infrastructures, comme un mégahôpital ou une autoroute, ne sont pas moins dispendieux même si la population décline.
L’emploi
Depuis 25 ans, le Québec a créé 18,8% des emplois au Canada, dont seulement 16,6% des emplois à temps plein. La performance économique décevante du Québec en création d’emplois a un impact négatif sur sa croissance démographique. Dans notre économie ouverte, la mobilité des travailleurs, l’immigration et la natalité sont influencées par les perspectives économiques.
Cette création d’emploi trop faible amène aussi plusieurs individus à prendre leur retraite ou à cesser de chercher de l’emploi, avec pour conséquence que les chiffres officiels du chômage, déjà élevés, doivent être reliés à ceux du taux d’emploi, à 59,5% au Québec et à 63% dans le reste de l’Amérique du Nord de 2000 à 2006. Le véritable taux de chômage serait ainsi plus près de 11%. La situation peu enviable du Québec s’est encore détériorée lorsque l’on compare, avec le reste du Canada, le nombre de prestataires de l’assurance-emploi et la rémunération hebdomadaire moyenne.
Les remèdes
Le Québec doit être plus efficace et plus innovateur que ses principaux concurrents. Les réformes à mettre en place doivent reposer sur trois principes : (1) des incitations plus fortes pour une participation de l’ensemble de la population à la création de richesse; (2) la libéralisation des prix et le développement des marchés dans tous les secteurs, y inclus l’énergie, la santé et l’éducation; (3) une ouverture plus grande à la concurrence dans la production et la distribution des services publics.
La Note économique La performance économique décevante du Québec au cours des vingt-cinq dernières années a été préparée par le vice-président et économiste en chef de l’IEDM, Marcel Boyer. Il est aussi titulaire de la Chaire Bell Canada en économie industrielle de l’Université de Montréal.
La Note est disponible sur le site de l’Institut et le rapport de recherche complet est disponible sur le site du CIRANO.
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Renseignements et demandes d’entrevues : André Valiquette, Directeur des communications, Institut économique de Montréal, Tél.: 514 273-0969 p. 2225 / Cell.: 514 574-0969 / Courriel: avaliquette@iedm.org
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