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Avant de couper des centaines de millions dans les services, est-ce qu’on peut avoir les services ? - Michel Beaudry

05 octobre, 2010

Santé: Gestion 101

Henry Mintzberg, chercheur et professeur à McGill, dirige un programme international destiné aux gestionnaires en santé.

Rima Elkouri, chroniqueuse à la Presse, l’a rencontré et lui a demandé quel était le remède aux maux du système de santé québécois. Voici ce qu’il a répondu :

Si M. Mintzberg n'avait qu'une prescription à faire pour régler les problèmes du réseau de la santé, quelle serait-elle? Insuffler du respect, a-t-il répondu. «Il faut respecter les professionnels. Mais les professionnels doivent aussi respecter l'administration.»


Les principes que prône Mintzberg sont au fond assez simples. Plutôt que de miser sur des «leaders héros», les organisations ont besoin de créer un esprit de communauté, plaide-t-il. Le leadership doit émaner de la communauté. Sans cela, chacun agira selon ses propres intérêts sans se préoccuper de l'amélioration de l'ensemble de l'organisation.


C'est ce qu'on voit dans le réseau de la santé. Beaucoup de bureaucratisme. Beaucoup d'affrontements. Des enjeux complexes. Et des réorganisations au bout desquelles des patients en prennent pour leur rhume et des travailleurs de la santé se retrouvent démotivés.
Quiconque a géré avec succès des équipes de travail dans une entreprise privée sait qu’un bon esprit d’équipe est essentiel à l’efficacité du groupe. Mais pour créer un environnement propice à la solidarité des membres d’une équipe, il doit exister une bonne corrélation entre « autorités » d’une part et « responsabilité » d’autre part.

Or, dans un monopole public comme celui du système de santé, l’autorité est centralisée dans la bureaucratie alors que les responsabilités sont dévolues aux gestionnaires locaux. Ces derniers sont ensevelis de directives bureaucratiques qui ne tiennent aucunement compte des réalités du terrain. De plus, les conventions collectives et les ordres professionnels imposent toutes sortes de contraintes aussi inutiles que nuisibles.

Dans un tel contexte, même les gestionnaires les plus habiles, coincés entre les bureaucrates, les syndicats, les ordres professionnels et les patients, sont incapables de créer un environnement propice à la coopération entre les groupes et entre les individus.

La décentralisation et la concurrence sont les remèdes à prescrire pour guérir le système de santé. Malheureusement, le ministre, occupé à gérer personnellement les urgences, n’a ni le temps ni le talent pour sortir le système de santé des ornières dans lesquelles il s’est enlisé.

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